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♦ Un soir, depuis le premier amour du monde

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J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, sans savoir vraiment pourquoi

Je ne vais qu’à la larme des yeux au papier buvard

A force de rester là, au bout de ma cigarette

 

Je ne comprends pas l’échec qui rend triste et se répète

Comme si c’était impossible une marche à contre temps

Etre fort de ses amours c’est peut être trop demander

Ils ont toujours deux côtés, et bonheur et peur d’un crime

 

Pourtant toi tu dors et rêves, tu es telle une nuit de lune

Je me dis cette chance de te savoir mon soldat

Par les armes de tes bras, ma citadelle à mes jours

Mes poumons en Amazone, et qui font que je respire

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, la cause est question des soirs

Dans les plis du silence, toujours d’émotion en trop

Ca coûte ce qu’on dispute au nombre des cigarettes

 

Je me dois de faire avec un semblant de solitude

De l’homme qui s’inquiète d’un jour passé et qui n’est plus

Ah le temps et l’obsession, et qui ne peut des amants

Définitivement heureux, même d’un déjeuner sur l’herbe

 

Pourtant toi tu dors, je t’aime, au dessus tes épaules

Nues, et repos aux baisers que je t’ai abandonnés

Comme à la plage d’été, à l’instance du frisson

Du désir de recommencer jusqu’à tes lèvres premières

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, quand je mélange aux beaux jours

Les dépressions en arrière, et des jardins en hiver

Au doute et à l’antichambre, au dégoût des cigarettes

 

Je ne peux que faire avec l’incertitude intérieure

A trois pas des Joconde, des dames aux camélias,

Des marchandes de saisons, des Juliette de romans

De mes belles passantes, de mes énigmes troublantes

 

Pourtant toi tu dors, je t’aime, au nom de toutes ces femmes

De tes cheveux aux chevilles, de l’ombre à ton soleil

Du matin à ton sommeil, au loin et en traits distincts

Toi qui peux les rassembler mais qui est pourtant unique

  

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, pour me réclamer du temps

Pour promettre d’être fort puisqu’on ne peut échapper

Aux amours qu’on consume, aux cendres des cigarettes

 

Je ne peux que faire avec ce qui occupe tant de place

Aimer, c’est rien d’autre à vivre, et c’est rien d’autre à mourir

D’un sourire à l’eau de pluie, et de la rue à son lit

D’un cœur d’enfant sur un mur, à la flèche qui demeure

 

Pourtant toi tu dors, je t’aime, à te faire de l’enfance

Au-dessus de tes yeux clos, à t’imaginer la couleur

Bleue des choses de douceur, et dans la couche d’un ciel

A tout faire pour qu’il tourne  ton rêve comme un manège

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, quand je suis parti ailleurs

A vouloir jouer du temps, comme d’un engin fait exprès

Pour repasser dans les ronds des fumées de cigarettes

 

Je me voudrais faire avec du papier et de l’encre

Le nouveau calligramme de l’exposition des fleurs

La trame à la dentelle des robes qui vont au bal

La fête à l’inspiration par les amours et leurs lettres

 

Pourtant toi tu dors, je t’aime, toi qui n’es nulle demande

Sans des réponses simples, comme un et un qui font deux

Un clin d’œil à la photo, un lac pour se regarder

N’importe quand pour parler, n’importe où des journées pleines

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, quand désormais je comprends

Qu’il était trop beau sans mots, en l’écrivant, il perdrait

Bien des clés des mystères où s’éteint ma cigarette

 

Il me faudra faire avec ce que l’écrivain trouve en route

L’essentiel de tout génie, ce n’est qu’autour d’un soleil

Des êtres, des planètes d’amour à vivre et mourir     

Comme on ne peut écrire mais qu’on voudrait bien rejoindre

 

Avec toi qui dors, que j’aime, toi mon talent, ma richesse

Ma nouvelle matinale et ma fronde en mots chéris 

Mes yeux comme bel homme, mon appétit de demain,

Mon secret n’est rien d’autre que de l’amour qui me dure

 

J’écris peut être depuis le premier amour du monde

Quand je ne peux l’écrire, mais sais-tu finalement

Les deux premiers amants m’éloignent de tout regret

Elle et Lui ne savaient pas qu’ils inventaient la merveille

 

Pendant que tu dors, je t’aime, encore plus, d’impatience

De venir à ton réveil, pour me rassurer de ça  

Elle et Lui ces inventeurs qui nous font portraits pareils  

Comme c’est permis depuis le premier amour du monde  

 

© Gil DEF. 02.08.2009

- La Douce Accordance -

 

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Commentaires

  • Bonjour Soba

     

    J'apprécie ton passage amical ...

     

    Tu as raison ... Il y a en amour un côté dedans l'histoire du monde et un côté dehors où l'on s'imagine seuls, avec cette qualité rare d'en posséder sans rien qui puisse le mettre en cause...

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonjour Nicole

     

    Quelle belle référence que ce Léonard de Vinci, cette greffe au monde instruit ...

     

    J'ai déjà écrit sur "le fil" mais vous me donnez l'envie d'autres textes encore sur cette notion après de nouvelles études documentaires nécessaires.

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

     

  • Bonjour Jacqueline

     

    J’aime beaucoup votre idée de l’artiste comme univers du questionnement, dont je donnerais cette image d’une personne qui est dans un labyrinthe ou dans un palais des glaces, qui a quelque espérance et confiance de trouver l’issue, à partir de quelques intuitions formant l’inspiration comme un fil à suivre, à tirer sans le casser. Cette personne doit faire avec les secrets d’un fil qui fera son chemin et au bout peut être sa création, qui ne sera pas forcément remplie de joie et de satisfaction. Cette personne est dans un artisanat comparable à celui de l’araignée au bout du fil qui en a besoin pour tisser sa toile, à la couturière qui en a besoin pour joindre les pièces de l’habit, et réaliser peut être tout son trousseau, ou à celui de la dentellière, qui fait concours des jours de fête et de parade. Ces artisanats ont besoin de confiance et d’équilibre entre le fil fragile, qui casse et le fil surprenant de ses dessins, de ses sculptures, de son art, à imaginer moult façons d’être pendules, ou même funambules.

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • L'amour de deux êtres au delà du monde...superbe
  • Beau choix salvateur, Gil, de cet unique neurone qui vous guide dans le sentier des images poétiques !  : ) !!

    J' ai repéré une belle phrase, en titre de texte ,  dans le Livre d' Art de la 12ème Biennale du  " Salon de l' Aquarelle de Belgique " qui se tient actuellement à Namur-Expo :

    " La peinture ... c' est un poème qui se voit . " de Léonard de Vinci . 

     Voilà qui rejoint nos derniers échanges ...

    Cette phrase interpelle vivement  ma quête d' artiste ...Serait-ce  l' heureux héritage de coeur  d' une Maman  poétesse et d' un Père... gardien de la Nature...Il m' est précieux de penser que "  Le  fil " ... est celui - là ...

    Belle fin de journée à vous et amitiés, Nicole

  • Cher Gil,

    Qu'est-ce qu'un artiste? peut-etre quelqu'un qui n'arrête pas de se questionner! et qui tente des réponses pour essayer de se convaincre lui-même... peut-être quelqu'un qui n'en peut plus de se sentir seul au milieu des autres et qui cherche le fil...Il y a quelque temps j'ai écrit un petit poème que j'ai intitulé OBSERVATION, je l'offre à votre réflexion...

     

    A trop regarder le fil se tendre...

    Entre la raison et la folie!

    Il fallait bien au moins s'attendre

    Que d'aller y danser pousse l'envie!

     

    Et je suis là au bord du fil...

    Comme au rasoir me sent lacérée!

    Je suis vidée, ne veux plus être utile...

    Oh! Se sentir tout simplement aimée!

     

    A trop penser on peut tout dire!

    Comment la joie va-t-elle revenir?

    En se collant§ tout contre l'avenir...

     

    Je vous remercie de ces échanges de pensées qui sont instructifs et vivifiants à la fois

    Belle journée à vous

    Jacqueline

  • Bonjour Nicole

     

    Bravo pour votre humour ... Désolé pour l'erreur de prénom ... Que voulez-vous ... quand on n'a plus qu'un neurone qui veut jouer avec les intermittents ... ?

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Bonjour Gil,

    Je vous rejoins dans votre commentaire... et apprécie particulièrement ce bout de phrase qui tient de la conclusion à mes propos d' hier ... " à moins que nous soyons en grand amour avec la vie  , obligés de lui faire notre déclaration quotidienne "

    C' est tout moi, ça ... Oui...je suis en grand amour avec la vie ... et mes pinceaux me sont devenus indispensables pour le chanter... et le partager...

    Merci à vous de ce bel échange et belle journée !

     Amitiés, Nicole ( Amie Jacqueline des Arts et Lettres, le temps d' un commentaire ! )

  • Amie Jacqueline des Arts et Lettres,

     

    Pardonnez mon côté bavard, mais à qui me donne, j’aime rendre …

     

    "Connaissez-vous des artistes qui soient pleinement confiants dans leur art? Je les sais conscients que le risque existe … de ne plus plaire …"

     

    Au regard de nombre d’histoires d’artistes, on peut dégager plusieurs idées à propos de leur confiance dans leur art. D’abord, on peut se dire qu’il faut à l’artiste un minimum de confiance pour exercer. Tel artiste qui perd confiance dans son art devient improductif, stérile, et perd même condition ou fonction d’artiste. Bien sûr, comme je le disais précédemment, tout artiste est en dialogue permanent avec son art. Sa confiance connaît de grandes variations, et parfois des sautes brutales, dans un sens allant vers la destruction ou dans un autre allant à une révélation. C’est tel artiste qui peut tout détruire en un instant, ou tel artiste qui peut produire pendant des heures et des heures sans s’alimenter et sans dormir après un long temps de doutes, comme Rainer Maria Rilke quand il termine ses Elégies. On peut dire aussi que cette confiance peut avoir un certain côté pervers. Quand elle est trop installée, il faut la secouer, et se remettre en cause.

    S’agit-il de plaire ? Ca ne semble pas l’essentiel. Je crois qu’il s’agit plus d’être dans une sorte de paix avec soi-même, d’avoir une sorte de satisfaction à pouvoir répondre à des exigences grandissantes.

     

    "Exprimer suppose... marcher sur le fil, à la manière du funambule …"

     

    Cette image me convient. Œuvrer dans son art, c’est sans doute dans toute image qui révèle les secrets du fil, c’est le fil du funambule ou le fil de l’araignée ou le fil de la couturière ou le fil d’Ariane. Il faut avoir un minimum de confiance en lui, mais savoir combien il peut aussi à tout moment casser, et tout ruiner.  

     

    "Comment expliquer qu'à chaque début du jour ... plume... pinceau ... l'impérieuse envie nous en revienne ?"

     

    Pour taquiner, disons que nous sommes très courageux, un peu fous, un peu téméraires, ou que nous aimons nous faire peur, à moins que nous soyons en grand amour avec la vie, obligés de lui faire notre déclaration quotidienne.

     

    Bonne fin de journée. Amitiés. Gil

     

    PS Merci encore de vos compliments et de ce bel échange amical.   

  • Re-Bonjour Gil,

    Je vous rejoins pleinement dans votre conviction de l' indispensable rôle à jouer des poètes !... ainsi que dans le danger des mots dits dans l' intention du pouvoir ...

    Vos poèmes, précieux de par leur  souffle libre,  nous emmènent sur les ailes légères des mots ... et nous enrichissent par le jeu subtil des images suggérées ... point d' enfermement chez vous !!  

    Je ne pense pas que le risque soit moindre avec des pinceaux ... toute chose " dite "  est exprimée , quelque soit l' outil ... le dialogue , le partage est possible... si  l' émotion  est présente...éternelle quête de l' Art...

    Connaissez -vous des artistes qui soient pleinement confiants dans leur art  ? Je les sais conscients que le risque existe ... de ne plus plaire...

    Exprimer suppose... marcher sur le fil, à la manière du funambule... 

    Comment expliquer qu' à chaque début du jour ... plume... pinceau ... l' impérieuse envie nous en  revienne ?

    Belle fin de journée à vous ! Amitiés, Nicole

     

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