Surprise, je reçois l'avis d'un citoyen
Informant d'un danger menaçant les voisins.
« Des voleurs sont à l'oeuvre, attention, vigilance!»
Pourrais-je être tuée? Je médite en silence.
On ne peut savoir quand la mort arrivera
Ni de quelle façon cela se passera.
C'est un événement dont on ne se soucie
Qu'après avoir longtemps cheminé dans la vie.
Indolore ou pénible, il sera éphémère.
Il me vient à l'esprit dans la pâle lumière.
Si complice, la providence m'offrait un choix,
Je lui demanderais un dernier doux émoi.
Donner à ceux qu'on laisse une impression de paix
Certes peut alléger la rude cruauté
Qui pénètre leur âme aussitôt et la blesse.
Après le désespoir s'installe la tendresse.
18 novembre 2016
Commentaires
En réponse à votre poème :
ON RECOIT ON DONNE
On reçoit des cadeaux,
Des larmes et des rires.
On reçoit, sur le dos,
Des coups de pied ou pire.
On reçoit du soleil
La chaleur, la brûlure,
Sans trouver le sommeil,
Seul entre quatre murs.
Puis enfin on se donne
Au premier vent du soir.
On donne à qui s'étonne
De ne rien recevoir.
On donne les deux mains,
On ouvre la fenêtre,
Sans savoir si demain
Va nous réapparaître.
On reçoit jeux de cartes
Ou cheveux emmêlés,
Et, de tous ceux qui partent
Des caresses volées.
On reçoit des hivers
Sinistres à pleurer.
On reçoit dans nos verres
De quoi nous délivrer.
Puis enfin on se donne !
Les mots, comme le sang,
Coulent ; alors on s'étonne
D'être restés vivants.
On donne avec ivresse,
Sans mesurer vraiment,
Puis, sans laisser d'adresse,
On part avec le vent.
On reçoit la souffrance,
La folie, la colère,
On regarde l'errance
Qui s'en va prendre l'air.
On reçoit des secrets,
Des non dits, de la haine,
Et qu'est-ce qu'on fait après
De ces lions dans l'arène ?
On donne un ciel d'été,
Les pieds nus de l'enfance,
Le bonheur, la fierté,
Et surtout l'élégance.
Sans rien attendre, on donne
La vie dans un sursaut !
Et tant pis si personne
N'entend ce chant d'oiseau !