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Un coin de paradis JGobert

Les jours s’annoncent meilleurs, la température aussi. Le ciel est toujours gris mais il promet de belles éclaircies. Dans quelques heures, le soleil sera là. Les odeurs de la terre embaument ce petit coin de terre, ce joli jardin fermé sur lui-même. Un parfum de fraicheur printanière y plane chaque jour renouvelé. Protégé par des arbustes, le petit jardin est presque secret tant il est bien entouré. Un carré d’herbe tendre, un carré de dalles bleues, des pots multicolores et un petit banc à l’abri des regards. Ce banc a l’âge des occupants de cet endroit. Vieux, cassé, il a perdu de sa superbe. Mais c’est vers lui que le petit univers de ce jardin vient s’assoir, rêver, méditer.

La maison est agréable, délicieusement calme. Peu de bruits s’en échappent et les souvenirs se sont posés sur les meubles. Insensiblement, la douleur de certaines photos a disparu laissant une pensée bienfaisante. Le temps a fait son œuvre malgré les chagrins de la vie.

Un vieux couple vit ici, isolé depuis des années. Il s’est mis à l’abri des tourments de la société, de ces fantasmes, de ces drames, de ces conflits. Ils ne comprennent plus cette violence, ces désordres continuels, cette haine qu’engendrent les hommes contre d’autres hommes.

Au cours d’une de leurs sorties, une pauvre bête les suit, abandonnée, sale, amaigrie. Plusieurs fois, l’homme la chasse ne voulant pas la côtoyer. Pas d’intrus dans cette vie bien rangée. Rien ne doit altérer le calme de cette bâtisse.

Le petit animal ne comprend pas tout de suite et finit par partir laissant le vieux couple continuer sa route. Abandonné, sans force, il poursuit sa marche un moment et regagne un endroit qu’il lui est familier. C’est là qu’il cache sa misère.

Le soleil luit, ses rayons ont envahi le petit paradis. Le couple a pris place sur le petit banc et doucement, savoure cet instant de tendresse. Au bout d’un moment, l’homme se lève. D’un pas décidé, il quitte la maison et refait le chemin de sa promenade. Troublé par un sentiment étrange qu’il le submerge, il cherche en vain ce petit animal qu’il a chassé plusieurs fois.

De retour chez lui, ses recherches vaines le laissent pantois, interdit et triste. D’autres souvenirs lui reviennent. Le temps est passé. Le temps où lui-même marchait sur les routes de l’exil, seul, affamé, et ne cherchant qu’un endroit chaud pour dormir.

Demain, il repartira à la recherche de cette bête blessée et l’installera chez lui dans son petit paradis. Il est peut-être trop tard mais avec un peu de chance, elle sera là.

 

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