On m’a dit qu’il faut marcher. Et, je marche. Juste pour voir comment il fait dehors, dépister le trait d'union entre le sol et les cieux. Dans la lumière saturnienne de l’hiver. Je marche, le front rebelle. Je traîne, les poches pleines d’images indéfinies. Je parcours des chemins blancs, croise des mines tristes, comme oubliées. Je ne perçois pas la vie des autres. Mais je marche.
Ainsi passent les jours, ternes, décatis, cafardeux, crépusculaires et silencieux. Lentement et sans bruits, sans mains protectrices. Comme tout me semble lointain. Cette solitude ne peut plus être augmentée. Les souvenirs ne sont pas encore endormis. Je traverse le temps de l’insondable vide sans arriver, arriver, arriver… Mon paysage mental chancelle. La fatalité est de mise. Quelle autre malédiction dois-je encore subir ? Je ne comprends pas la suite, incapable de rien penser, de remettre les choses à leur place. J’avais compté sur les mots; ils se sont dissous en mes trappes intérieures. L’impression d’une totale impuissance.
Il n’y a rien d’autre à faire que continuer à lire. Et, écrire, écrire, écrire. Et, une timide prière. Je laisse ma porte ouverte à une lueur incertaine.
Commentaires
Ecrire et lire : activités indispensables à mon équilibre. Merci Serge Lesens.
Ecrire et lire: parmi les plus belles activités possibles.