Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

UN BONHEUR SIMPLE

"Je me lève, je suis très calme.
Les mois et les années peuvent venir.
Ils ne me prendront plus rien.
Ils ne peuvent plus rien me prendre.
Je suis si seul et si dénué d'espérance que je peux les accueillir sans crainte. "
Erich Maria Remarque. A l'Ouest, rien de nouveau. 1928

 

 

L’espérance… c’est pourtant tout ce qu’il me reste. J’en ai un bon paquet en réserve. C’est, au final, ce qui m’a toujours permis d’évoluer… d’aller encore plus loin. Cela ne pouvait être pire… j’étais en vie… alors il fallait avancer.

En me levant ce matin, je pensais à la prédiction des Mayas. Ce commencement d’un nouveau cycle. Ma fin du monde était donc terminée. Je me devais de me construire une autre vie. Tous n’auront pas cette chance. Je ne dois rien gâcher cette fois. En me servant de mon expérience passée et de ma connaissance du monde, ça devrait pouvoir se faire sans trop de bobos au cœur.

J’ai donc refait les mêmes gestes du petit matin, les indispensables. Mais seulement parce qu’ils me font du bien, me donnent ce petit apaisement d’une journée qui commence bien… sans précipitation… sans presque d’état d’âme… sinon le bonheur de serrer mes deux petits chiens contre mon cœur comme des petits ours en peluche tout doux, tout chauds… Je me sens très en harmonie avec moi-même et avec ce qui m’entoure : la maison épurée de tous ces objets inutiles qui avaient fini par m’étouffer, une petite poignée d’ êtres qui continuaient de m’aimer pour ce que j’étais et la généreuse et bienfaisante nature... Que demander de plus à la vie ?

Je m’octroie cette pause en dehors du temps et des contraintes, chaque matin jusqu’après le petit déjeuner, pris presque religieusement en communion avec le médicament qui m’a permis non seulement de continuer d’être là, mais aussi d’harmoniser mon existence entre terre et cosmos, les pieds bien ancrés sur la première, la tête sur les épaules et les mains tendues vers les étoiles…

Cela ne dure jamais longtemps bien sûr : de petits estomacs affamés se rappellent à moi et me font me secouer un peu. Presque aussi un rituel que les Choupinoux connaissent bien : ils me suivent de l’entrée de la cave où se trouve le panier aux légumes au plan de travail de la cuisine où j’installe les gamelles. Eux ont déjà pris leur petit déjeuner une fois rentrés de leur sortie libératrice du matin mais ils adorent ce partage de légumes entre tous mes pensionnaires… Ils sont tous devenus végétariens parce que c’est plus pratique et cela revient bien moins cher que donner  à chacun de la nourriture spécifique.

Je coupe, j’épluche et je répartis tout en donnant à goûter à mes petits chéris… Le canari s’énerve : lui aussi s’est mis au chicon/ pomme et je ne suis pas assez rapide à son goût. Je me chamaille un peu avec lui et continue de préparer consciencieusement les gamelles en écoutant la radio. Et je me surprends à chantonner… Je suis enfin heureuse.

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles