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administrateur théâtres

Un beau salaud ( théâtre Royal des Galeries)

S’offrir une coupe de bonheur théâtral et voir - Un beau salaud -

Voyageur impénitent des cœurs, il est dans la transhumance et l’impermanence. Pénélopes impénitentes elles sont dans la permanence et veillent dans l’attente. Il sera le narrateur débraillé, sans costume d’acteur, électron libre entre le public et la scène des scènes… de ménages. Il prend le public à témoin, se gausse avec lui du théâtre qui se joue à côté de lui, comme si ce qu’il allait dire, n’était pas dans la pièce. Double imposture, déjà. Ce n’est qu’après "l’entre-acte" qu’il quittera " l’entre-deux " et se fera cerner par sa meute féminine.

On irait jusqu’à le plaindre, tant son discours a savamment distillé ses bonnes excuses. Il est égoïste, hypocrite, menteur invétéré et tout cela passe….malgré sa carrière d’imposteur. Le public penche de son côté, François a réussi la gageure d’emberlificoter les cœurs, une fois de plus. Les femmes réunies sur le plateau sont belles, attachantes, sensibles, élégantes, on comprend à peine pourquoi elles ont été plaquées….et ne peuvent que devenir complices et réunir leurs foudres bien qu’elles se détestent avec classe. François est un beau salaud! Qu’elles tricotent, brodent ou fassent de la tapisserie, elles ne feront pas dans la dentelle pour le confondre dans sa duplicité à tiroirs et lui donner quelques fils à retordre!

Le décor unique est splendide: un magnifique appartement design à Neuilly avec grandes terrasses, raffinement phare de ces dames. Une salle à manger télescopique avec des couleurs de paradis…c’est bien le but! Mais l’oiseau n’a qu’une envie, c’est quitter l’enfer doré pour des contrées improbables et des îles aphrodisiaques! Avec ses enchaînements de bons mots coulissants, de répliques à double sens, de situations cocasses, de quiproquos et de cachotteries, cette comédie moderne fait rire aux larmes et s’esclaffer la salle de tellement bon cœur que parfois les répliques en deviennent inaudibles! Et le Don Juan d’attirer une dernière fois la pitié : " Même lorsqu’il souffre beaucoup, on ne voit jamais les larmes du poisson qui pleure." , comble de mauvaise foi. 'On ne peut pas condamner les gens sur les intentions quand même!' … Sommet de la fourberie! Du comique, et de qualité, c’est rare et beau.

Une interprétation savoureuse et très parisienne! Une mise scène sublime de Pierre Pigeolet.

Avec : Pascal Racan, Marie-Paule Kumps, Martine Willequet, Marie-Hélène Remacle, Fanny Jandrain, Gaston Richard, Catherine Claeys.

Théâtre Royal des Galeries 32, Galerie du Roi, 1000, Bruxelles http://www.trg.

08/09/2010 >> 03/10/2010

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