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un arbre, une vie JGobert

Cet arbre dressé au fond du jardin qui, dans sa majesté temporelle, regarde cet homme évoluer, vivre depuis tant d’années lui ressemble.  Cet homme a pour lui beaucoup de tendresse.  Il le compare aux phases de son existence. Du tronc solide et bien encré dans le sol, il tient sa force. Des branches nombreuses et inégales, il retient des moments, des instants, des étapes de sa vie.

Le temps de l’enfance à l’adolescence est loin et reste néanmoins le terreau de son évolution, de sa croissance, de son essor, faisant des bases solides qui ont fait de lui un être humain équilibré.

Toutes ces années, où il s’est développé au fur et à mesure du temps, ont rempli l’espace libre laissé autour de lui. Les êtres et les histoires sont venus s’accrocher insensiblement à lui. Il a pu en apprécier la plupart et en aimer certaines follement.

Les plus belles pages de sa vie sont gravées sur ce tronc. Les enfants qui ont fait de lui le père qu’il est. Sévère, rigoureux. Il est un guide qui a donné des individus responsables. Il ressent une certaine fierté de les voir devenir ce qu’ils sont. Ces branches tendres pleines d’amour, de tendresse et d’affection sont devenues les plus solides sur lesquelles il peut se poser et se reposer.

D’autres ont pris également beaucoup de places dans son existence à en remplir des stères. Une vie très riche en évènements, en voyages, en rencontres. La découverte de l’autre, par des chemins escarpés, a laissé une richesse incomparable. Les visites du passé ont brodé son cœur de fierté et  d’estime. Il puisse chaque jour dans celles qui détiennent le puits de connaissance qui est la nourriture de son âme.

L’absence des êtres disparus trop tôt a laissé des branches vides, abandonnées. Des cassures, Des fractures toujours trop vite survenues ont bouleversé à certains moments cet équilibre et soulevé des tempêtes et des orages. Le temps, heureusement, a fait son œuvre, son labeur et le calme est revenu.

De l’adolescence à l’adulte naissant,  il a gardé de grandes amitiés dont le secret en fait le sel, le piment.  Certaines durent toujours et restent nobles et pures. Malgré les années, elles conservent le goût agréable, satisfaisant de la première rencontre, du premier regard et des serments de la jeunesse.

Sur cet arbre fécond se sont greffés de nombreuses autres rameaux qui ont jalonné une existence couverte d’emballements et de débordements. Certains ont cassé, n’étaient qu’éphémères et ont laissé place à des vides. L’incompréhension, le mensonge, la trahison ont parfois fait de gros dégâts dans les sentiments. Les blessures, les plaies sont restées souvent entrouvertes et sans guérison

Toutes ces ramures, qui l’entourent, n’ont pas été aisées. Le travail fut une des plus difficiles et a laissé des traces lourdes et ineffaçables. L’autorité non respectée, le combat des chefs n’ont jamais pu le réjouir et l’ont toujours laissé étranger à ces batailles de pouvoir et d’argent. 

Défendre l’opprimé, faire respecter la justice et la loi furent des combats de chaque jour et souvent perdus et inégaux.  Les branches de la patience, de la tolérance, de l’indépendance sont restées solides et ont fait la sève de sa vie.  Sa détermination n’a pas changé le monde mais elle a éclairé par moment l’obscure lueur de certains hommes.

Cet arbre, qui possède maintenant la cime de la sagesse et où l’on peut lire le temps passé, lui donne à réfléchir. Tous ces pourquoi sont derrière lui et les histoires de sa vie lui reviennent sans souffrance, sans regret, sans remord.  Et il s’interroge sur l’avenir, l’ailleurs.

Il hésite à traverser ce pont libérateur et à laisser derrière lui cet arbre vieillissant des moments de sa vie.  Il rêve de le transformer, le modifier en un arbuste léger et éthéré et qui le laisserait de nouveau libre de ses envies où ses rêves et ses chimères reprendraient une place première comme au temps de sa jeunesse.

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Commentaires

  • Merci Michel pour ton commentaire et pour le poème de Suzanne.

    Amicalement

    Josette

  • Merci Nicole pour ton passage. J'aime aussi beaucoup tous ces arbres qui gardent en eux une mémoire du temps.

    Josette

  • Bonsoir Rolande,

    merci pour cette belle histoire, légende sur un fond historique. je vais chercher sur le net.

    Bonne soirée

    Amitiés

    Josette

  • Un arbre, une cabane, un jardin, un oiseau, les plumes de l'enfance pour voir le monde plus grand.
    Ce texte fait joliment écho au poème de Suzanne "En ce jour de chaleur intense" que je viens de savourer.

  • Bonjour Josette, 

    J' éprouve une grande tendresse et un profond respect  pour le Peuple des arbres...J'ai apprécié la lecture de ton texte et le parallèle entre l'homme et l'arbre . Merci de ton partage  ! 

  • Bonjour Josette,

    Je partage tout à fait ce que tu ressens à propos de l'arbre. Certains d'entre eux deviennent presque immortels. De là notre fascination les concernant. Et tant pis si nous sommes taxés d'utopistes.

    A Biscarrosse lorsque le vieil orme qui ornait la place depuis plusieurs siècles est mort .... toute la ville s'est retrouvée orpheline. D'autant plus qu'il était le héros d'une très belle légende .... datant de l'occupation anglaise en Aquitaine et du fameux Prince Noir. Les jeunes filles qui avaient "fauté" s'y retrouvaient exposées nues.

    Adeline, l'héroïne de cette légende sur fond historique, a été accusée faussement par le Seigneur et Maître du lieu. Je ne vais pas gâcher ton plaisir en dévoilant les péripéties de cette belle histoire. Avec un peu de chance, du moins j'ose l'espérer, tu la retrouveras sur Internet.

    Le Poète de la Ville, notre ami Jean-Claude Blondin,  en a écrit une pièce de théâtre  l

    "L'orme de l'innocence". rédigée en vers classiques. 

    Je ne sais si le livre est vendu sur Internet, mais il existe depuis 2010 . Il comporte aussi de très belles illustrations.

    Des représentations de cette pièce  ont été données dans la ville. J'adore ces théâtres d'amateurs qui nous réservent souvent de merveilleuses surprises. Et que dire de l'ambiance régnant dans la salle !

    Très bonne fin de journée. Amitiés. Rolande

  • Merci Arlette pour votre passage. En effet, les mots sont tellement plus beaux quand on y met un peu de tendresse et de passion.

    Amicalement

    Josette

  • François dit " Un écrivain n'est rien sans sa main pour polir les mots " Dans son ouvrage" Portrait à l'encre de Chine"

    Merci pour cette belle page

    Arlette

  • Merci Adyne pour ton passage et ton commentaire
    Amitiés et bonne journée
    Josette

  • Merci Marie-Jo
    L’écriture est comme la peinture. Avant de mettre les mots sur le papier, il faut les avoir vus, pensés et compris ensuite ils courent seuls et remplissent une page.
    Amitiés
    Josette .

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