Des siècles et des siècles en contemplation…
Avant même de pénétrer au cœur de notre sujet, attardons-nous un peu, si vous le voulez bien, à l’histoire de cette mystérieuse contrée. Quant à moi, géologie, art et histoire, voilà un cocktail qui me convient.
Le paradoxe de la Cappadoce, c’est qu’elle fut toujours un lieu de passage ou un lieu de repli. Les invasions s’y sont succédées, les influences mêlées, les échanges développés. Tout à la fois plaque tournante et havre de paix propice à la protection comme à la méditation dans ses vallées reculées.
La Cappadoce, le « Pays des beaux chevaux » pour les Perses, est une terre contrastée née du feu et de la cendre.
Des nuées pyroclastiques, issues des volcans environnants, les monts Erciyes, Hasan et Göllü, déposant un tuf (ignimbrite) plus ou moins poreux, alternant avec des émissions basaltiques laissant, érosion aidant, des vallées profondes, plateaux et cheminées de fées.
Le mont Erciyes culmine à 3916m.
Cest l’Argyros, l’Argenté, ou Argée des Anciens.
Cheminées de fées, plateaux et vallées profondes, la Cappadoce...
C’est ce tuf qui a permis, pour ceux qui n’étaient pas à la fête, de creuser cônes, surplombs ou sous-sol pour y installer des habitations troglodytiques ou des pigeonniers, couvents, ermitages ou églises rupestres, villages fortifiés ou villes souterraines.
Et c’est ce basalte, dur mais fractionné, qui a protégé ces niveaux de tuf tendre et coiffé ces demoiselles qu’on appelle cheminées de fées.
Regarde bien petit
Regarde bien
Sur la plaine là-bas…
Des abris sûrs dans une terre volcanique, cela signifie aussi un riche limon qui a permis aux hommes de se sédentariser dès le néolithique.
Des gorges, des vallées, une plaine favorisent aussi le passage, les échanges de richesses, la conquête. Et là le bât blesse.
Feu et cendres. La Cappadoce a connu bien des affrontements, bien des invasions. Hittites en tête, qui la colonisèrent dès le deuxième millénaire avant Jésus-Christ.
Puis vinrent les Assyriens, les Phrygiens, qui volèrent aux demoiselles qui en étaient coiffées leurs bonnets, les Lydiens, les Mèdes, les Perses, ces derniers laissant à la Cappadoce son nom et une certaine autonomie. Elle devint même indépendante sous Ariarathe 1er qui prêtât pourtant allégeance à Alexandre le Grand. La région alors s’hellénise.
Plus tard, alliée des Romains, Tibère l’annexe à l’Empire en 17. Petit à petit, elle se christianise, des monastères s’y implantent, qui correspondent à une première période artistique. A l'ascétisme des premiers temps succède un monachisme où la vie s'organise...
Printemps, été, automne, hiver...
passent les saisons...
... d'où surgiront les plus enthousiasmantes réalisations.
Que bientôt nous découvrirons...
Göreme et son Eglise Obscure où nous nous rendrons bientôt...
A suivre…
Michel Lansardière (texte et photos)
Commentaires
Sympa Françoise d'être remontée à la source. Le voyage se terminera par une plongée dans l'art méconnu de la Cappadoce.
Merci Michel pour cette belle visite pleine d'informations.
Merci Rosyline d'être retournée à la source de ce voyage.
Merci Carmen
Un grand merci Joelle pour ce complément vidéo. J'apprécie tout particulièrement cette interactivité qui donne vie et lien au réseau et à ses membres.
Par contre (à titre de renseignement pratique pour ceux qui désireraient visiter la Cappadoce) si le spectacle donné est plutôt de qualité, la salle (immense, alcools à gogo) est du type "piège à touristes" plus adaptée à une fête de la bière qu'à une représentation villageoise de danses traditionnelles. A tout prendre la "démonstration" des derviches tourneurs est, somme toute, plus "authentique" (plus vraie et habitée que ce que j'ai pu voir ailleurs en tout cas).
Cet article est prévu en quatre volets. La dernière partie sera réservée excclusivement à la peinture.
Merci pour ta visite Albertine.
superbe! Merci Michel de réveiller certaines mémoires oubliées et de les partager!
Merci d'être remontée aux sources Sonia.
Magnifique billet enrichi il est vrai de photographies qui donnent une dimension historique supplémentaire à l'histoire relatée. Merci de nous faire voyager et d'élargir nos connaissances d'une si belle façon Michel.
Bien amicalement. Sonia.G
J'essaye toujous d'enrichir mas articles de photographies qui relient le texte et apportent des informations nouvelles.
Pour tous ceux qui avaient lu la première version de ce billet, j'ai ajouté quatre nouvelles illustrations qui donne à découvrir un nouveau panorama.
Merci Patrick.
La suite est disponible sur :
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