Les premières feuilles jaunes
Mon amour
Frissonnent Le temps détrône
L'été lourd
O les rois fainéants de la saison de flamme
Reviennent tout au long des sillons éventrés
Au pas des boeufs fumants attelés à la lame
Qui offre au ciel pâli tout le sang de l'été
Les blancs chemins poudreux jusqu'aux premières pluies
Fuient vers les lointains que les midis déplient
Pour replier trop tôt dans les soirs pénétrants
Les rêves du matin au ciel du jour s'oublient
Et l'on croit voir parfois sur les massifs mourants
Les murs gris d'un château que l'ombre va couvrant
Longues nuits sombres nuits brouillards voilant l'espace
Uniforme saison striée de sang noir
Tu frissonnes tu sens la mort la mort qui passe
Mon amour aux yeux d'or qu'auréole le soir
Mon amour mon follet mon léger oiseau tendre
Demain la matinée aura un goût de cendre
Mais moi sur le chemin je t'attendrai venir
Les arbres laisseront la lumière s'épandre
Comme sur un tableau que l'on n'ose vernir
Très pâle Et tu viendras où je devrai finir
Les premières feuilles jaunes
Mon amour
Frissonnent le temps détrône
L'été lourd
("Poussière d'âme", éditions Chloé des Lys, 2009)
Commentaires
merci Adyne d'être passée par cette allée automnale (peinte sur place!)
Belle description de l'auromne et plus encore avec l'illustration appropriée! Bravo Claude!
Adyne