Propos sur Les rêveries du promeneur solitaire
Je viens de relire chacune des rêveries du solitaire se promenant avec délice dans la nature de son pays natatal.
Je sais gré à Jean-Jacques de n'avoir pas écrit ses méditations que dans son seul intérêt. Je les ai lues avec un savoureux plaisir.
Chacune des dix promenades est écrite dans un style personnel époustouflant et une sincérité palpable. Il y conte des faits amusants et y expose les idées qui lui viennent à l'esprit. Il y erre,
en rêveur, revient sur ses pas, redit les mêmes pensées avec une richesse de vocabulaire étonnante.
Les rêveries sont un journal des activités quotidiennes, des pensées et des sentiments de Rousseau arrivé à l'âge de quatrante ans. Il s'y révèle tel qu'il est, désirant continuer à se connaître, sans se mentir le moindrement.
S'il conserve des regrets, il est fier d'être devenu sage, capable de vivre heureux. Il se juge bon
et ne peut comprendre la raison du mépris implacable dont il se sent victime mais qui ne le tourmente plus.
Rousseau nous apparaît étant un mysanthrope bon vivant, s'émerveillant face à la beauté des choses naturelles. Il a certes trouvé les causes de la paix de son âme et les énonce clairement.
Il est regrettable que la sagesse acquise par autrui ne soit pas transmissible comme peut l'être le savoir.
Les rêveries du promeneur solitaire, contenues dans un petit livre, sont un chef-d'oeuvre de la littérature française.
24 février 200014
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