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Promenade à pied...sans moi!

Après quelques heures, je me voyais parcourir la campagne Boraine sur un chemin bordé de prés clôturés dans lesquels broutaient des vaches. Elles me regardaient passer, tranquilles, n’ayant pas conscience de l’imminence de la mort violente qu’allaient leur infliger ceux qui les possédaient et qui les avaient mises en confiance.

La route me semblait longue. Ci et là, des arbres cassaient la monotonie du paysage fait d’immensités vertes des prairies uniformes.

Un oiseau m’accompagna de son chant saccadé pendant que défilait sous mes yeux le talus qui dont la hauteur grandissait à mesure que j’avançais. Fleurs de pissenlits, de marguerites et de myosotis le couvraient abondamment…

La température montait. Les abeilles dansaient leur sarabande habituelle autour des fleurs mobiles sous l’effet du vent.

Prendre la route sans en évaluer la raison ne m’était pas habituel ! Comment ne pas s’interroger, la dualité de nos personnes n’est-elle pas la clé de notre raison ? Je me harcelai de questions sans pouvoir trouver de réponses.

Les circonstances qui m’avaient amené à me mettre en route demeuraient mystérieuses. Sans doute avaient-elles été effacées des archives de ma mémoire.

Mes idées s’érodaient, mon courage s’amenuisait au rythme de leur érosion. Je peinais à marcher, je me traînais… Je traînais ce corps qui m’avait pourtant si bien été jusqu’alors.

Je m’approchais du nuage de poussière ou, peut-être, s’approchait-il de moi. L’espace qui nous séparait diminuait à vue d’œil. Atteignais-je l’horizon ?

Je peinais. Qu’est-ce qui me poussait à braver l’adversité avec autant de détermination ?

Au moment précis où j’atteignis le nuage de poussière, ma volonté me quitta ou, plutôt, je me quittai pour accompagner ma volonté avec un recul qui me permettait de la diriger sans devoir en subir les contraintes.

Cette mutation me donnait l’impression de laisser mon corps se débrouiller dans l’effort prolongé et insoutenable dont je ne parvenais pas à juger ni de sa nécessité ni même de sa légitimité… La marche ne me donnait pas l’impression d’être la mienne.

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