Murmure d’automne
Dans les affres d’un automne qui se meurt,
Je murmure à la lune,
À la beauté de la terre,
Qui me miroitent les mots que je ne peux taire,
Les laissant ruisseler
Sur les confins de l’univers,
Entre les hamadryades (1)
Couvertes de frimas :
Un rendez-vous fortuit.
Je me terre au pied d’un hêtre
Et nos deux êtres entrent en fusion;
Il m’offre la sérénité,
À l’abri du froid.
Je vois les mots férus, frivoles,
Poursuivre leur chemin
Et se frayer un passage
Sur les pavés de mon existence.
Ils fredonnent un refrain
Parsemé de fous-rires,
Une farandole se forme,
Ils s’envolent dans un frou-frou de plumes.
Je les retiens, les serre une dernière fois encore
Contre moi, en sors quelques-uns de mes poches.
Est-ce le sort ?
Ils m’ensorcellent, dans un jeu de séduction
Et recèlent un mystère… lequel ?
Au loin, j’en vois qui tremblent, trébuchent,
Atterrés, ô terreur, terrassés par les cris, les tirs,
Trop de haine que les hommes crachent
Dans le feu de l’action, comme un jeu,
Hystérie d’un monde devenu fou…
Ces hommes n’ont rien compris
Au sens de la Vie,
À la poésie !
Commentaires
Magnifique partage ! C'est très beau et profond ... J'aime beaucoup cette lecture ... Merci
Merci beaucoup, Antonia, pour ton commentaire, qui me touche.
L'illustration a été réalisée sur inspiration du poème, et il est vrai qu'elle l'illustre parfaitement. C'est merveilleux de pouvoir mêler ainsi l'art à la poésie, et de partager le tout. Quel bonheur !
Ce poème devrait être lu à haute voix, pour être bien entendu et compris, car il touche des sujets sensibles. L'illustration de David Durant est plus qu'appropriée, elle exalte les vers. C'est une belle synergie entre le mot et l'image. Félicitations sincères pour ce nouveau livre !