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Philippe Sarde : Des notes pour l'écran

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Philippe Sarde : Des notes pour l'écran 

Daniel Bastié

Il est difficile d’aborder le cinéma français depuis les années 70 sans se pencher sur le travail de Philippe Sarde, né à l’écran avec « Les choses de la vie » de Claude Sautet. En quatre ou cinq films, il est devenu le compositeur que tout le monde s’arrachait, fort de sa jeunesse et des nombreuses idées qui germaient lorsqu’il découvrait le film dans la salle de montage ou quand il discutait de la marche à suivre avec le metteur en scène. Considéré comme le plus cinéphile des musiciens européens, il est toujours parvenu à susciter l’originalité en s’inféodant au récit. Choisir Philippe Sarde impliquait d’abandonner les recettes traditionnelles et d’accepter des métissages et des formules inédites. On a tenu beaucoup de discours sur l’homme et sa musique. Il a fourni au cinéma des partitions devenues des classiques (« Vincent, François, Paul et les autres », « Le choix des armes »,  « Fort Saganne », « La guerre du feu »). Depuis la disparition de ses cinéastes de prédilection, il s’est fait de plus en plus rare, attendant sans doute un projet d’envergure à la hauteur de son talent.  

 

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, Daniel Bastié s’est toujours passionné pour le cinéma en général et la musique de films en particulier. Infatigable collectionneur, il a souvent mis sa plume au service de revues et de magazines spécialisés (Cinéscope, Soundtrack, Les Fiches belges du Cinéma, Grand Angle magazine). Parallèlement, il exerce une fonction dans le monde de l’enseignement. Après Georges Delerue et Michel Magne, il consacre un livre à l’un des compositeurs les plus prolifiques du dernier quart du XXe siècle et trop rarement sollicité par la nouvelle génération de metteurs en scène. Il est l'auteur d'un essai sur Georges Delerue et la Hammer, d'une biographie de Michel Magne et il vient d'achever un ouvrage détaillé sur la carrière du cinéaste Jess Franco.

Edition Grand Angle - 224 pages

2e trimestre 2015

 

Article par dans l'hebdomadaire BRUXELLES-NEWS 2091 du  20 août 2015

Lecture

Daniel Bastié : « PHILIPPE SARDE – DES NOTES POUR L’ÉCRAN »

 

Dire que la parution d’un ouvrage sur Philippe Sarde était attendue reste un euphémisme bon à formuler. On doit l’initiative à Jacques Noël, directeur de publication chez Grand Angle, et à Daniel Bastié, passionné de cinéma et rédacteur de nombreux articles pour la presse spécialisée. En un peu plus de deux cents vingt pages, l’auteur est parvenu à cerner le musicien à travers ses œuvres en partant des disques disponibles et des films vus et revus à la télévision, ainsi que de nombreux DVD qu’il a pu se procurer en chinant. Parler du musicien français a tenu d’un vrai challenge. Impossible de le contacter. Toutes les adresses fournies par les gens du métier ne répondaient pas et il a fallu se résigner à mettre de côté la vie privée d’un artiste qui a énormément compté dans les années 70 et 80. Qu’importe ! On retiendra essentiellement les partitions qui ont enchanté une génération de mélomanes et de cinéphiles et qui continuent d’être rééditées chez l’un ou l’autre producteur audacieux. On le sait, la musique de film reste un commerce de niche et mille exemplaires suffisent largement pour répondre aux demandes émanant de collectionneurs et de nostalgiques répartis dans les deux hémisphères. Il suffit de réécouter les B.O. des longs métrages de Claude Sautet, de Georges Lautner et, parmi de nombreux autres, d’Yves Boisset pour se rendre compte à quel point l’artiste a marqué d’une empreinte indélébile plus de vingt ans de parcours au sein d’un cinéma hexagonal rarement frileux. Sans chercher à se singulariser par rapport à ses confrères, Philippe Sarde a réussi à devenir original en usant de formules inédites, en faisant appel à des solistes renommés (Stan Getz, Hubert Laws, Toots Thielemans, Stéphane Grappelli, Marcel Azzolla, Maurice Vander) et en métissant les genres pour donner vie à ses portées et enchanter un public toujours curieux de découvrir ses derniers travaux. Fin mélodiste et amoureux fou du monde du cinéma de qualité, l’homme a perpétuellement réussi à s’entourer des meilleurs. On ne compte plus ses orchestrateurs prestigieux d’Hubert Rostaing à Hubert Bougis ni ses sessions d’enregistrement mémorables à la tête du London Symphony Orchestra dans les mythiques studios d’Abbey Road (là où les Beatles ont gravé leurs tubes !). Au fil du temps, Philippe Sarde s’est forgé sa propre légende, en entretenant son rôle de musicien pour l’écran, en se faisant précéder de la réputation d’être onéreux pour l’éditeur et en se targuant de ne jamais avoir fait perdre d’argent à ce dernier. Pour lui, le contact avec le metteur en scène prévalait. Pas question de composer dans un coin et de ne pas s’entretenir avec le réalisateur. Il a d’ailleurs refusé de musicaliser le classique « Intolérance » (1916) de D.W. Griffith à une période où chaque grand compositeur (Ennio Morricone, Georges Delerue, Antoine Duhamel, Carmine Coppolla, Peer Raben) se faisait un honneur d’écrire pour un « muet », tout simplement parce que le maître de chantier était décédé depuis près d’un demi-siècle et qu’il ne pouvait pas lui faire de propositions concrètes. Depuis une quinzaine d’années, la collection « Ecoutez le cinéma ! » a énormément travaillé à l’exhumation de titres oubliés ou indisponibles depuis leur sortie originale en proposant des albums thématiques consacrés à un metteur en scène ou à une série de films célèbres. Ces disques sont pour la plupart toujours disponibles chez les disquaires et sur les plateformes de vente en ligne. Le livre « Philippe Sarde - Des notes pour l’écran »  reste le fruit de longs mois de recherches assidues, d’un esprit de synthèse ad hoc et le seul manuscrit sur un compositeur aujourd’hui trop rare, même si actif au gré d’éventuelles demandes.

Plus d’informations et commandes via info@grandangle.be

 

Georgie Bartholomé

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Article paru sur le site www.brussels-star.com -  Août 2015

NOUVEAUTÉ LECTURE

« Philippe Sarde : Des notes pour l’écran »

 

Philippe Sarde n’a jamais caché qu’il s’intéressait au cinéma avec un regard de scénariste. Chose qui sous-entend que son approche de la partition passait avant tout par la compréhension du montage. Avec ses notes et des instrumentations le plus souvent sophistiquées, il a toujours cherché à effectuer au mieux son travail en allant au devant des attentes du metteur en scène et en lui fournissant un score approprié. Son nom est apparu sur les écrans à la fin des années soixante, avec le multi récompensé « Les choses de la vie » de Claude Sautet. Remarqué dans la sphère parisienne, il n’a pas fallu trois ans pour que les réalisateurs en vogue sollicitent sa collaboration et le conseillent à leurs confrères. Il est rapidement devenu la coqueluche du cinéma français et aucun long métrage important n’a échappé à sa signature. Fort vite, il s’est fait une spécialité des solistes réputés, des enregistrements à Abbey Road à la tête du London Symphony Orchestra et des scores métissés, qui n’hésitaient jamais à aller à contre-courant des modes et de susciter l’attention des cinéphiles. Il a également entamé un court périple aux Etats-Unis, qui n’a pas rencontré le succès escompté. Ami des stars, il a fréquenté Jean Gabin, Simone Signoret, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Mireille Darc, Sabine Azéma, Jane Birkin et beaucoup d’autres. En près de trois décennies, il a aligné une filmographie qui rendrait jaloux les musiciens les plus aguerris : « La guerre du feu », « Flic et voyou », « Le choc », « Le guignolo », « Max et les ferrailleurs », « Le chat », « La veuve Couderc », « La grande bouffe », « Le locataire », etc.

A l’heure actuelle, il n’existait aucun ouvrage pour retracer le parcours exceptionnel de cet artiste qui a réellement marqué de son empreinte le septième art. Le critique bruxellois Daniel Bastié s’est attaché à reproduire le parcours de ce compositeur hors normes en se basant sur les vinyles et autres Cd toujours disponibles chez les disquaires et en visionnant plusieurs films réédités en DVD ou mis en ligne sur Youtube. Ancien rédacteur pour les mythiques revues « Soundtrack », « Cinéscope » et « Grand Angle magazine », il a également été puiser dans ses archives personnelles pour suivre la carrière d’un créateur souvent jalousé, parfois conspué, mais toujours prompt à relever le scénario d’un chouia. Plus que tout autre, il avait compris que le rôle de la musique au cinéma était de se mettre au service des images et non de satisfaire un ego ou de booster la vente d’un 33 tours.

« Philippe Sarde - Des notes pour l’écran » - 224 pages - Editions Grand Angle

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