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À une amie du genre félin

et d’Arts et Lettres…

 

 

 

 

« L’homme est véritablement le roi de tous les animaux,

car sa cruauté dépasse celle des animaux.

Nous vivons de la mort des autres. Nous sommes des tombes marchantes ».

Léonard de Vinci

 

 

 

 

 

                            Dites-moi, je vous prie, comment font-ils, ceux qui infligent des mauvais traitements à un être vivant aussi confiant, et qui accorde d'emblée sa foi absolue en l'homme? La réitérant, même, en dépit des sévices endurés, jalonnant leurs parcours... Ceux qui commettent ces coupables gestes, sont-ils donc dépourvus du moindre sentiment, de la plus infime conscience ?

                         Certes, notre capacité de bipèdes animés d’une pseudo âme, est grande, lorsqu’il s’agit de s’illustrer par la perversité, l’apanage des humanoïdes, semble t-il, agissements qui ne sont pas sans me suggérer cette sentence douée de raison signée de l’auteur de « Pygmalion », George Bernard Shaw :

 

« L'homme est le seul animal qui rougisse ;

c'est d'ailleurs le seul animal qui ait à rougir de quelque chose. »

 

                             En cet instant, où Biquet se laisse contempler, par le truchement d’un cliché photographique interposé, pouvant dès lors s’adonner à ses rêves de félin, tout à ses aises, désormais à l’abri d’un odieux et lâche abandon, ô combien traumatisant, pour lui et ses frères de misère, permettez que je me souvienne de chacun d'entre-vous, chats uniques, qui dans votre singularité, m'avait intimement marquée, à chaque fois qu'il nous fut donné de croiser votre chemin.

                           Que de minois irrésistibles, attendrissants me reviennent en mémoire, rien qu’à l’évocation de nos noms, chats bien aimés, qui ont choisi de se donner à nous, par le plus grand des hasards, ou que nous avons élu, mu par une toute autre volonté !

                           Que de grâces inépuisables en vous, en vos positions de « grands sphinx allongés au fond des solitudes », que de beautés en vos prunelles parlantes saupoudrées de mille et une paillettes d’or, de mille et un précieux joyaux, à faire pâlir de jalousie les joailliers de la place Vendôme !

                           Que de trésors cachés en vous, révélés au gré d’une existence partagée, au fil des saisons égrenées ! Que de confiance accordée, de loyauté incarnée, aux antipodes des préjugés répandus concernant votre « race » !

                          Jamais nous n’avons pu déceler dans vos tempéraments et attitudes, et ce en dépit de maladresses exercées à votre encontre, une infime trace, de « rancune », de vengeance, séquelles relatives à vos anciennes trahisons perpétrées par des individus ne méritant guère le titre d'humains !

                           Lequel des deux est redevable à l’autre, le savez-vous ? Assurément !

 

                           Car, pour notre part, nous vous devons de nous avoir offert cet immense privilège de la découverte, puis de subtils rapprochements synonymes d’émotions, et, n’ayons pas peur d’user de lyrisme, de délices ineffables, et lorsque vous nous avez causé quelques chagrins, ce fut bien malgré vous, pauvres chéris, telle la peine engendrée par votre partance prématurée vers la voûte étoilée ! Mais de déceptions ? Point !!!

                          Qui de Duchesse, à Anaïs, Pénélope et Ronsard, Osiris, Roxane, Chérubin, Séraphin le Magnifique, Darius la douceur venue du pays de Freyja, constellations aujourd’hui s’étant fondues dans l’infini mais qui surent avec un charme consommé régner en tyrans sur nos jours d’esclaves consentants dévolus à leurs services, sans omettre les anonymes en désarroi entrevus, et pour lesquels nous sommes demeurés, hélas, impuissants, perdurent au royaume de nos cœurs ?

                          Quelle aberrante et navrante question posée sous forme de truisme, formulée présentement ! Pourquoi vouloir établir une hiérarchie dans l’histoire de nos idylles et nos amours félines ?

                          Or, j'ose vous le déclarer solennellement : que vous soyez de la "roture" ou de "sang bleu", innocents sacrifiés sur l’autel de nos caprices, vous mettant sur un piédestal, pour dès qu’il nous plaira, vous en destituer, votre sort si lié, sinon entièrement dépendant des pouvoirs et bon vouloir du grand manitou à quatre pattes auquel vous vous vouez cependant avec amour, contrairement aux idées reçues, m'émeut profondément !

                         Serait-ce en raison du fait, que nous nous sommes penchées sur vos entités, tentant de discerner et comprendre votre noble langage ? Sans doute, car votre essence complexe ne se livre pas ainsi, au premier du commun des mortels désireux de vous appréhender !

                         En l’occurrence, je vous le demande, membres de l'espèce dite « supérieure », quand évoluerons-nous vers un humanisme impliquant le respect de la condition animale et végétale ?

 

                       Tant que séviront de tels actes, d'une violence inouïe, nous ne pourrons prétendre nous référencer de cette société soit disant évoluée, en similitude de l'adage suivant :

 

« Si la cruauté humaine s'est tant exercée contre l'homme,

c'est trop souvent qu'elle s'était fait la main sur les animaux ».

 

Marguerite Yourcenar

 

 

 

Le 6 Août 2012,

Valériane d’Alizée

 

 

 

 

 

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Quintette de félins dans un carton  de Braldt Bralds

 

 

*1 : C’est en regardant un portrait du dénommé Biquet, que cette réflexion est née… Je laisse maintenant la parole à la maman humaine de ce gentil félin, Anne Renault, qui nous présente la mascotte de son foyer: « Voici Biquet, chat roturier, né dans la rue, recueilli, placé, puis retiré pour mauvais traitements et enfin adopté pour trouver depuis 8 ans le bonheur et faire le nôtre. »


 

 

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Commentaires

  • Très beau texte, Valériane. Il y a des mots qu'il faut écrire...Et quel superbe assemblée de chats ! Je ferai lire tout cela à Biquet. Il sera très honoré d'être nommé sur Arts et Lettres !!! Merci

  • oh superbe ! Merci de tout cœur.

    NINA

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