Ne m'étonnent ni ne me mentent
Vos gros plans de moi en photo.
Offerts en gracieux cadeaux,
Ils me troublent et me désenchantent.
J'essaie d'oublier, s'il se peut,
Les disgrâces de mon visage.
M'attristent pourtant les outrages
Arrivant à la queue-leu-leu.
Je me dois de dire merci
Et je le fais sans réticence,
Surprise par votre innocence.
Vous a échappé mon souci.
Vous agissez en jouvenceau.
Sur vous, l'âge n'a pas de prise.
M'avez causé bien des surprises
Peu vous chaut de passer pour sot.
Rares sont les élus du sort
Demeurant emplis d'énergie,
Se baignant dans la poésie,
Jadis plus puissants que la mort.
Vous avez été héroïque
Quand je demeurais protégée.
Devenue, comme vous, âgée,
J'ai souvent l'âme nostalgique.
Vous m'écrivez que vous m'aimez
Alors que je vis solitaire,
Écoutant ma pensée qui erre,
L'esprit maintenu animé.
Certes amusée par votre aveu,
J'y réponds par un grand sourire.
N'attendant ni meilleur ni pire,
Je ne vis plus qu'à petit feu.
20 novembre 2014
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