A une terrasse je suis assise,
ça et là des arceaux de roses pâles ou sanglantes
avec lenteur défleurissent, indifférentes,
ennuagent mélancoliques
l’espace devenu clos.
Je bois un thé citron,
j’écris avec mesure, en minuscule,
et le temps passe,
rien ne s’efface.
C’est l’hiver,
alentour tout frissonne, frémit,
se recroqueville ;
les arbres, les gens, les regards,
la capitale,
vous lorsque vous négligez mon cœur,
ma présence toute entière !
Oh, je l’espère.
Mon ventre privé de vous,
hermétique et blessé,
d’un doigté de sorcier est assoiffé,
de votre folie dure ou douce,
de cette peau détissée de la mienne
il ne peut se passer.
Dépossédé,
implacablement sage,
sans musique,
il incarcère les mots.
Géographie de mon corps toute rétrécie ;
la teinte et le mouvement du ciel,
la danse du soleil en même temps que l’ondée,
l’éternité du verbe « aimer »,
l’urgence des mots,
il me faut tout réapprendre.
Vivre,
de la lumière écrire ;
ce jardin dans mon ventre
avec patience et effort le faire refleurir,
ne pas mourir.
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Commentaires
Ne pas répondre à l'urgence par l'urgence m'a-t-on appris : elle est dangereuse. Mais ici, elle se décline avec poésie au temps du verbe aimer. Beau !