Cette femme charmante,
Elle s’est mise à nu,
Naïve et confiante
Plus qu’elle n’aurait dû.
Elle s’est dénudée
Sans prendre attention.
Elle s’est dévoilée
Sans grande précaution.
Au-delà de la chair
Et du cœur des os,
Elle était en clair
Un joli p’tit lot.
On lisait en elle
De savoureux vers
Et ça faisait d’elle
Un grand livre ouvert.
Telles des sangsues
Qui pompent sans arrêt
Pour être repues
Du sang de l’attrait,
Ils lui ont sucé
Tout ce qu’il pouvait
Avant de la jeter
Sur le premier quai
Lui laissant seulement
Les coups et la peine
En guise de vêtements
Tissés avec haine.
Ses larmes versées
Ont creusé ses joues.
Elles ont débordé
Rendant sa vue floue.
Elle a déposé
Dans un nid douillet
Son p‘tit cœur blessé
Gardant en secret
L’essence de son moi
Qui fût épargnée.
Grâce à elle, ma foi,
Elle s’est relevée.
Son corps tout meurtri
En frissonne encore.
Elle sait aujourd’hui
Voir de l’eau qui dort.
Deneyer Viviane 20/06/2011
Commentaires
Bonsoir Gil,
Merci pour la lecture de ce petit poème.
Oui, vous avez raison. Il faut avoir été trahi, avoir perdu confiance et avoir goûté à la méfiance pour le comprendre et arriver à faire une analyse du texte emplie de sagesse.
J'ai eu l'opportunité de participer à quelques ateliers d'écriture pour le plaisir d'écrire et de jouer avec les mots.
Nous avons testé les écrits en "Je" afin de mesurer l'importance de nos mots et d'imaginer les impacts qu'ils pourraient avoir sur le "Je" qui écrit et sur son entourage. Lire son texte à voix haute en utilisant le "Je" transforme les visages de ceux qui écoutent la lecture. On a l'impression de voir des questions y défiler et d'éveiller des sentiments tels que la joie, l'horreur, la curiosité, la jalousie, le jugement, la compassion... La liste est longue...
La troisième personne est conseillée pour transformer le texte écrit en genre de constat, en regard sur l'extérieur et ainsi se protéger. Le lecteur va peut-être aussi mieux s'y retrouver en utilisant la troisième personne du singulier.
Oui, il est donc très important de mesurer ses mots et d'être conscient du danger encouru si on ne le fait pas. Le mot écrit reste et ne demande qu'à être assumé par celui qui a osé l'écrire.
Bonne soirée. Cordialement. Viviane
Bonsoir Viviane
Comme il est difficile de pouvoir être un livre ouvert dans une société qui vous oblige à bien plus paraître qu’à être, et quand nombre de gens sont plus prompts à juger qu’à comprendre, et à se rendre intéressants par quelques médisances ou quelques confidences intimes dévoilées. Il faut avoir été trahi pour le comprendre, comprendre comme il est dur de l’être par quelqu’un en qui vous aviez confiance. Après cela, il est certain qu’on a une attitude différente, et qui peut conduire certaines personnes à se fermer totalement, à ne plus avoir confiance en quiconque. La solution ordinaire passe souvent par un meilleur choix de ce qu’on dit ou pas et à qui, et sans avoir de certitude sur la confiance qu’on continue de donner parce que c’est nécessaire dans une vie acceptable.
Pour qui écrit, dès lors qu’on considère qu’écrire, c’est une mise à nu de ses humeurs, de ses états d’âme, de ses sentiments, de sa propre histoire, de ses opinions, de ses croyances, le danger est plus grand par le nombre de personnes qui a accès à ce qui est dit. Je ne le mesurais pas forcément à mes débuts en écriture mais quelques conseils d’auteurs plus confirmés m’ont été utiles pour préserver ma vie privée et pour avertir les lecteurs quand c’est nécessaire. Il ne faut pas le faire pour soi, mais surtout pour son entourage.
Votre texte parlera à nombre de personnes et chacun aura ses réponses sur la plus ou moins grande confiance qu’il accorde aux membres de sa famille, à ses amis, à ses collègues, etc. et qu’il serait intéressant de connaître.
Bonne soirée. Amitiés. Gil