2050 Une brève histoire de l'avenir
Exposition
11.09.2015 > 24.01.2016
Exercice de futurologie, « Une brève histoire de l’avenir » (Fayard, 2006) est l’ouvrage prémonitoire de l'économiste, écrivain - auteur de 65 romans et essais - et haut fonctionnaire français Jacques Attali qui déroule au fil de ses 400 pages, une histoire télescopée du monde et imagine ce que seront nos années à venir et notre rapport au monde, d’ici 2050. Ce livre a servi de base à une ambitieuse double exposition d’un style inédit, qui s’ouvre quasi simultanément à Bruxelles et à Paris, à la date anniversaire tristement historique du 11 septembre.
Deux expositions, indépendantes mais simultanées et complémentaires, s'articulent autour du questionnement de notre avenir. Des artistes se sont engagés dans l’analyse des grandes dynamiques qui traversent et animent notre monde moderne.
L’objectif déclaré des commissaires et de toute l’équipe organisatrice est l’éveil. De la méditation à l’action ou à la réaction. Pour Jacques Attali, une exposition est une autre façon de frapper à la porte des consciences des citoyens. Il faut dépasser le constat et l’observation du monde généralement prônée par les artistes contemporains et chercher à réinstaurer l’utopie grâce à la dimension altruiste de l’art.
L’exposition « 2050 Une brève histoire de l'avenir » aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, débute par La Vénus de Galgenberg une figurine paléolithique féminine en serpentine datée de plus de 30.000 ans, mesurant 7,20 cm et pesant à peine 10 g …d’éternité? Elle est mise en miroir ave une œuvre de Louise Bourgeois, Fragile Goddess, 2002. Elle nous renvoie à la fragilité de notre patrimoine et à l’importance de sa sauvegarde, ainsi que de celle de la connaissance. Nous avons tous en mémoire la tragédie du récent drame de Palmyre, berceau mésopotamien de notre civilisation. Par ailleurs, un partenariat inédit a été développé entre le Musée Numérique (MRBAB), le Naturhistorisches Museum de Vienne et la firme Trideus et Alph Studios). Avec la numérisation 3D de la Vénus de Galgenberg, les MRBAB remettent en question les techniques modernes de reproduction et le rôle à venir des musées.
David Lachapelle Gas Shell 2012
Les œuvres choisies sont celles d’artistes qui pratiquent ce qu'André Breton disait de Giorgio De Chirico : « L'artiste, cette sentinelle sur le sentier, a à perte de vue des qui-vive. » Pour faire de cette exposition un lieu où l’on pense le futur, cette exposition se veut être une boîte à alertes qui nous rend conscients de ce que nous sommes et de ce que l’on peut devenir.
Le rythme de l’accrochage alterne peintures, sculptures, photographies, vidéos, installations et arts numériques : plus de 70 oeuvres d’art contemporain qui peuvent éclairer notre regard sur des thématiques urgentes telles que l'éclatement de l'empire américain, la surconsommation, les conflits mondiaux, l'épuisement des ressources naturelles, les inégalités sociales et économiques, la mutation de l’être humain, l'utopie d'un autre monde possible. À ces thèmes complexes viennent se greffer des visions positives et constructives, parfois même teintées d’humour. Des artistes belges et internationaux comme Sugimoto, Boetti, Kingelez, Warhol, LaChapelle, Gursky, Op de Beeck, Burtynsky, Yongliang, Turk, Alÿs, Hatoum,… nous invitent ainsi à réfléchir à l’avenir.
http://www.fine-arts-museum.be/fr/expositions/2050
L’exposition éponyme du Musée du Louvre qui ouvre bientôt à Paris ( 24.09.2015 > 04.01.2016) se projette elle aussi dans le futur en se fondant sur une lecture subjective du passé, imaginée et portée par la création artistique des millénaires précédents, mais aussi par quinze œuvres d’artistes contemporains du monde entier. http://www.louvre.fr/expositions/une-breve-histoire-de-l-avenir
La date d’ouverture de l’exposition à Bruxelles, capitale de l’EUROPE – 11 septembre 2015 – renvoie aux événements du World Trade Center qui ont ouvert le nouveau millénaire et bousculé l’ordre du monde. Cette symbolique est importante dans le storytelling de l’exposition, notamment avec les œuvres de Wolfgang Staehle et Hiroshi Sugimoto, qui évoquent le déclin de l’empire américain.
Chris Burden Metropolis II 2011
q Charles Csuri et James Sheffer, Random War 1967
John Isaacs The matrix of Amnesia (Fat man) 1997
Olga Kisseleva La conquête de l'Arctique 2011
Maarten Vanden Eynde Plastic Reef, 2005-2012
Arman (Armand Pierre Fernadez) Drogues 1960-62
Michael Wolf Tokyo Compression Multiple, Horizontal, 2009
HeHe (Helen Evans et Heiko Hansen) Fleur de Lys 2009
Très impressionnante est cette œuvre de Jake et Dinos Chapman (deux frères artistes plasticiens britanniques) intitulée The tower of Babble dont voici un détail. C'est en fait une immense maquette- parodie de celles des musées de sciences naturelles - illustrant une apocalypse surpeuplée en trois D, digne de Jérôme Bosch.
La série des reliquaires d’AL Farrow Mausoleum I (1943) est tout aussi poignante car d’une tragique actualité. Synagogue, chapelle et mosquée sont intégralement fabriquées à l’aide d’armes récupérée. Mais la religion n’est-elle pas elle aussi une arme redoutable ? Et que le contraste est grand entre le principe de recueillement que le lieu est supposé inspirer et l’histoire violente qui a toujours accompagné l’expansion des religions. All you need is love (2010), une œuvre signée Eugenio Merino.
Epinglons également – non « Le meilleur des mondes » - mais Le rêve d’un monde meilleur (2011) de Gonçalo Mabunda, né au Mozambique qui a vécu enfant les horreurs de la guerre civile.
L’interactivité est très souhaitée: chacune des huit sections est présentée sur des feuillets détachables que le visiteur peut arracher à sa guise et emporter. Le bruit de la page que l’on arrache avant de l’archiver dans une plaquette fait déjà frémir : Introduction, Los Angeles et la suprématie américaine, Déclin de la puissance américaine - vers une nouvelle géopolitique, Une planète menacée - du constat à l’engagement, Surconsommation – consommer … oublier, L’empire du marché : it’s a Rich Man’s World, Le temps : une denrée rare, l’art de l’immortalité, Hyperconflits : des guerres d’un genre nouveau, Utopies : let the future tell the truth.
De nouvelles technologies encouragent les visiteurs à commenter et partager leur propre perspective avant, pendant et après l’exposition. Un photomaton permettra aux visiteurs d’envoyer un « gif » (photo animée) accompagné d’un message tourné vers le futur.
Un social wall projettera, en temps réel, les interactions #expo2050 sur les réseaux sociaux. Les expositions de Bruxelles et Paris dialogueront donc avec le reste du monde. Le tout est aussi à suivre en direct sur le site web de l’exposition www.expo-2050.be – qui propose également des vidéos (teasers, interviews et timelapses).
Une application pour smartphone et tablettes est proposée gratuitement (en FR, NL et EN). Remplaçant l’audioguide, elle raconte l’exposition à travers des interviews, vidéos, photos, images d’archives, articles,... L’utilisateur peut donc tant préparer sa venue au musée qu’élargir sa réflexion sur les oeuvres et sujets abordés. Trace virtuelle et qualitative de l’exposition, l’application « Fine Arts Belgium » fournit un contenu supplémentaire (vidéo) au catalogue.
De nombreuses activités sont organisées en marge de l’exposition (conférences, colloques, ateliers créatifs, visites guidées, visites « sur mesure », etc.).Le public pourra également participer aux « meet the artist », des rencontres exclusives avec les grands noms de l’art contemporain (Olga Kisseleva, Thu Van Tran, Maarten Vanden Eynde, Hans Op de Beeck, David Altmejd,…).
De l’horreur au miracle, notre dernier regard se porte sur une fantastique maquette de ville imaginaire tentaculaire mais accueillante, imaginée par l’artiste congolais Bodys Izek Kingelz, décédé cette année.
Vous pouvez écouter Jacques Attali ici : http://www.rtbf.be/radio/player/lapremiere?id=2042259&e=
INFORMATIONS PRATIQUES
BRUXELLES
11.09.2015 > 24.01.2016
Horaires
mardi > vendredi | 10:00 > 17:00
samedi > dimanche | 11:00 > 18:00
Tarifs
€ 14,50 adulte € 12,50 senior (+65 ans),
€ 8 jeune (6>25 ans), enseignant, personne
souffrant d’un handicap et leur accompagnateur
€ 10,5 groupe adulte € 3,5 groupe scolaire
€ 0 Ami des MRBAB, membre ICOM, enfant (-6ans)
Ticketing online : https://onlineticketing.fine-arts-museum.be
Une application multimédia et un guide
du visiteur (papier) gratuits sont disponibles.
Catalogue : coéd. Snoeck/MRBAB, 224 p., € 32
(également disponible en e-book)
Commissariat de l’exposition
Jennifer BEAULOYE, docteur en histoire de l’art et
chercheur post-doctoral en muséologie et
nouvelles technologies | Pierre-Yves DESAIVE,
responsable médias numériques & art contemporain |
Jean DE LOISY, conseiller scientifique | Jacques ATTALI,
conseiller scientifique
PARIS
24.09.2015 > 04.01.2016
Horaires
Tous les jours de 09 :00 à 17:30, sauf le mardi.
Nocturnes les mercredis et vendredis jusqu’à 21 :30.
Tarifs
Tarif unique d’entrée au musée : € 15.
Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de
26 ans résidents de l’U.E., les enseignants
titulaires du pass éducation, les demandeurs
d’emploi, les adhérents des cartes Louvre
familles, Louvre jeunes, Louvre professionnels
et Amis du Louvre, ainsi que le premier
dimanche des mois de septembre à mars.
Catalogue : coéd. Hazan/Louvre, 384 p., € 45
Commissariat de l’exposition
Dominique DE FONT-REAULX, conservateur
général au musée du Louvre, directrice du musée
national Eugène-Delacroix | Jean DE LOISY,
président du Palais de Tokyo | Jacques ATTALI,
conseiller scientifique | avec la collaboration de
Sandra ADAM-COURALET