C'est le matin, de très bonne heure,
l'aube pâle, encore chaude,
la radio entonne un air jazzy,
face à mon miroir, je contemple mon visage,
les yeux par le sommeil encore accaparés ;
quelques rides, ici et là, s'insinuent ;
sont-ce des chemins, des sinuosités,
laissés par quelques fleurs,
leurs sourires, leurs rires, leur éclat préservé ?
Oh surtout, ne rien toucher, ni enlever,
laissons faire le temps lorsqu'il se fait soyeux,
qu'il avance lumineux, qu'il anime un visage,
lui insuffle un regard très vivant, mouvant ;
vous savez celui qui émeut l'autre,
puisqu'il se donne nu, sans le moindre artifice !
Je suis vêtue d'une robe bleue,
dans mes cheveux,
un enneigement nouveau, chaud ;
la vie est autrement, plus sereine,
gigantesque dans l'instant !
Oui laissons faire le temps,
dessiner sur nous-mêmes son imparable cheminement,
ses innombrables caresses violentes ou tendres.
L'ombre cette grande décideuse, fera le reste un jour,
associée à la dernière neige.
L'ultime révérence.
NINA
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