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administrateur théâtres

"Le syndrome de Walt" aux Riches-Claires > 31 Décembre 2017

                                                     Tout fout le camp ! Même les contes pour enfants! 

Si vous pensez que Blanche-Neige et les 7 nains parle du harcèlement sexuel par des nains à genoux sur mineure réduite à l’esclavage domestique sur fond de misère sociale urbaine, que Pinocchio évoque la  pédophilie sur garçon appareillé par personne dépositaire de l’autorité parentale, associée à des actes de zoophilie sur le pauvre criquet qui tente de donner son avis, que  Fantasia est le symbole d’une grossophobie revendiquée  qui force des hippopotames à faire des demi-pointes en tutu rose bonbon, c’est que votre Waltophobie moderniste est mûre et  impatiente d'être partagée! Et vous adorerez ce spectacle!

Vous clamez qu'un syndrome de Walt avéré fait immanquablement confondre rêve et réalité, ce qui témoignage d’un âge mental voisinant les quatre ans.  C'est oublier au passage,  que vous-même bénéficiez de ces  mythes fondateurs  qui dans votre enfance ont pu vous conduire vers la bénéfique séparation du bien et du mal, celle du vrai et de l’imaginaire, et vers l’accession à la liberté de l’âge adulte. Et si ce n'est chose faite,  voilà qu'on incrimine,  pour les quarantenaires et les plus jeunes, l’emprise de l'image cinématographique, qui, bien moins que la tradition orale ou la lecture, permet à l’imagination de prendre son envol. Triste réalité!  Adieu donc: rêves, poésie, distanciation et humour! Et bonjour la loufoquerie et le délire stérile! 

Ah! Le monde passionnant!  

Régulièrement envoyé sur la piste des élucubrations psycho-sociales du spectacle, le psy de service qui  gère les différents cas clinique, n’est pas sûr de soigner sa patientèle victime  de Walt car lui-même - Shocking, isn't it? - est un prédateur sexuel!  Lui  non plus,  ne peut résister devant une femme endormie...  C’est l’occasion de rappeler la réalité. Celle de la récente révolte d’une mère de famille anglaise, avocate de surcroît*, qui brexite à mort  pour que les contes, qui  ont fait jusqu' aujourd’hui  les fondements de notre subconscient - lisez à ce propos l’ouvrage bien connu de Bruno Bettelheim «La psychologie des contes de fées » - , soient enfin détachés de leur contenu ouvertement machiste! En clair pour cette éminente dame, le baiser du prince donné à  la Belle au Bois dormant, c’est  carrément l’apologie de l'agression sexuelle! On le constate, celle qui fait la une des journaux, est bien atteinte, à contre sens, par ce fameux Syndrome de Walt, et s'avère sans doute incurable!

Mais revenons sur les planches! Si les trois comédiens dévoués ont  dépensé une  énergie fantastique  pour faire de leur spectacle un grand moment de divertissement  délirant, les tranches d’humour noir truffé de rose  bébé,  apparaissent de moins en moins  délectables. Mais c'est la deuxième saison,  ils cartonnent et on se réjouit.  La salle bien bondée rit, s’esclaffe,  et une critique quidam au fond de la salle, qui rêvait de féerie et de chansons waldisniaques sans mélange des genres, parodiées avec humour certes, mais avec l’élégance poétique requise, fut sur le coup, finalement passablement déçue.

L’idée de départ était pourtant excellente. Ils  eussent pu jouer haut et sans filets! Tant qu’à faire, un souffle iconoclaste moins dispersé, moins de demi-teintes et de vagabondages sociologiques et plus de férocité eussent sans doute mieux emporté le morceau. S’il faut renverser les idoles - d’où qu’elles viennent - et savourer la griserie de la moquerie, que celle-ci soit alors vraiment  pure et dure, et crue à souhait! Que l’on ricane alors franchement! 

Rester dans l’entre-deux hybride mi-figue mi-raisin,  déforce l’entreprise et  a engendré  le désintérêt  progressif de la spectatrice peu convaincue.  Comment, dès lors, ne pas se contenter de se  gausser du maniérisme sociologique politically correct  ambiant et  de  compatir muettement avec le regard de gosses de 8/12 ans partant baillant derrière leurs parents en traînant les pieds?

https://lesrichesclaires.be/evenement/le-syndrome-de-walt-2/

https://lesrichesclaires.be/fiche-descriptive-syndrome-de-walt/

Distribution

Texte DE

Cécile Delberghe et Eric De Staercke

MISE EN SCÈNE

Eric De Staercke, assisté de Joséphine de Renesse

AVEC

Cécile Delberghe , Simon Hommé et Benjamin Torrini

MUSIQUE

Eloi Baudimont

COSTUMES

Raphaëlle Debattice

DÉCORS

Benoît Cogels

CRÉATION LUMIÈRES

Frédéric Delhaye et Benoît Guilbert

Du 14 au 31 décembre 2017

Les Riches-Claires
Rue des Riches Claires, 24 1000 

http://www.lesrichesclaires.be 
accueil@lesrichesclaires.be 
02-548.25.80

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