" Meilleurs alliés "
Au service de mots bourrés d’esprit brillant qui émaillent la joute oratoire entre l’esprit latin et l’esprit anglo-saxon, il y a ces deux ogres de la scène qui dévorent les planches : Pascal Racan et Michel de Warzée - les meilleurs alliés. Arts et Lettres était invité à la 139e du spectacle tant attendu enfin débarqué à Bruxelles, à la Comédie Claude Volter, dont Michel de Warzée est l’infatigable directeur passionné. Cette formidable pièce, crée à Avignon au Off17 avec Laurent d'Olce et Denis Berner dans les rôles secondaires d’Anthony Eden, et Pierre Viénot, a recueilli au théâtre du Petit Montparnasse à Paris jusqu’au 6 janvier dernier, un succès éblouissant, avec une presse française unanime et plus qu’élogieuse. Fierté maximale pour cette fabuleuse production de deux belges à Paris qui ont su si bien incarner - et jusqu’à l’identification - des géants de l’HISTOIRE. La mise en scène est signée par l’un de nos meilleurs de la scène belge: Jean-Claude Idée, ravi d’avoir trouvé en Pascal Racan et Michel de Warzée deux grandioses porteurs d’humanité et de génie.
" MEILLEURS ALLIÉS ", la pièce en trois actes d’Hervé Bentégeat, met en scène la rencontre orageuse de Charles de Gaulle, auréolé par son vibrant appel du 18 juin à Londres en 1940, mais convoqué par Winston Churchill le 4 juin 1944, à deux jours du D Day pour qu’il se soumette au diktat anglo-saxon. De Gaulle enrage car la France Libre a été écartée de la plus grosse opération militaire de tous les temps. Il y a derrière, un certain Eisenhower, qui ne supporte pas le français, tout comme le président américain Franklin Roosevelt qui éprouvait une haine pathologique envers le très lucide général Charles de Gaulle, convaincu que les américains avaient l’intention de réduire la France à un protectorat et à des liens de vassalité. Ce sera seulement après la libération de Paris par les troupes françaises, que Roosevelt réalisera combien le général pourra contrer « la menace communiste » en France! De Gaulle rêve d'une Europe forte, avec ou sans l'Angleterre, pour contrer l'Amérique et le bloc communiste.
La rencontre avec le bouillant Churchill se passe donc très mal.Le contraste des personnages sur scène est du plus haut comique, avec un général imperturbable, au verbe gracieux et élégant, affectant le détachement et l’ironie, face à un bougre impulsif habité par des démons incendiaires. Jeanne d’Arc, es-tu là ? Agacement, frustration, et exaspération donnent lieu à des échanges hauts en couleurs, le tout étant pourtant animé paradoxalement - et ce qui fait en tout l’intérêt théâtral - d’une fascination mutuelle pour leur génie respectif. C’est d’ailleurs grâce à l’entremise de deux très fins diplomates: Anthony Eden côté anglais, et Pierre Viénot côté français, seconds rôles particulièrement efficaces, que le chef de la France Libre ne sera pas envoyé à la Tour de Londres! Le génie latin et anglo-saxon s’opposent dans une verve savoureuse, tandis que la diplomatie secrète et épuisante des deux diplomates finit par produire son effet. Le jeu admirable des acteurs belges Bernard d’Outremont et Simon Willame dans ces rôles respectifs est d’une incroyable finesse.
La scène est divisée en deux bureaux respectifs qui se rejoignent imperceptiblement par un divan vintage bicolore bordé de tablettes d’époque, symbole solidaire d’entente cordiale. Le fond du plateau est occupé par trois fenêtres, comme celle d’un train, celui de l’Histoire, ouvrant sur la tempête attendue et cette Manche que les Alliés vont braver avec tant de courage Le jour le plus long… On verra de courts extraits bouleversants du film pour remplacer les documents sonores inexistants. On voir ces jeunes soldats, gonflés de courage, prêts à sacrifier la fleur de leur jeunesse. On entend les avions, les trains, la guerre. On recueille le respect absolu pour tous les acteurs de cette lutte finale contre la dictature nazie et l’abaissement de la dignité humaine. On espère de tout cœur que jamais les cours d’histoire ne feront défaut aux générations futures. Et l’on pleure. Et l’on frémit, pour cette guerre de cent ans qui n’en finit pas de finir! Brexit es-tu là?
" Meilleurs alliés " d’Hervé Bentégeat,
mise en scène de Jean-Claude Idée,
Jusqu’au 11 février ( prolongés les 16 et 17 février 2017- complet)
2 nouvelles dates vont être ouvertes prochainement
« Très bien écrit : formules percutantes et justes » - Le Figaro
« Face à face vibrant, comédiens bluffants » - L’Humanité
« Excellent » - La Provence
« Du très bon théâtre ❤❤❤❤❤» - Le Figaroscope
« Un vrai grand moment, une réussite incontestable » - Le Quotidien du Médecin
« Joute oratoire réjouissante » - Rue du Théâtre
« Répliques brillantes, texte intelligent » - L’Art vues
« Stupéfiant de vérité » - Revue spectacle
Tournée internationale et même
Hong Kong et Pékin en …2019!
Commentaires
2019 - Reprise d’un triomphe,
MEILLEURS ALLIES en tournée !
Avec Pascal RACAN, Michel de WARZÉE, Bernard d’OULTREMONT & Simon WILLAME
Mise en scène, Décors & Costumes : Jean-Claude IDÉE
Son & Vidéo : Olivier LOUIS CAMILLE
Création mondiale au Festival Off d’Avignon ( Théâtre des 3 Soleils ) en juillet 2017. Plus de 100 représentations au Théâtre du Petit Montparnasse (Paris) de septembre 2017 à janvier 2018.
En 2019, une tournée est prévue en France, en Chine, à Beyrouth et en Belgique.
Les réservations se font uniquement aux lieux ci-dessous (pas de réservations possibles au Volter )
du 30 janvier au 3 février au W:HALLL à Woluwe St Pierre
7 février au Waux-Hall à Nivelles
8 février au Centre Culturel de Tubize
12 février au Centre Culturel de Huy
13 février à l’Espace Boclinville à Bertrix
du 19 au 22 février à la Ferme Martinrou à Fleurus
23 février au Centre Culturel à Visé
1er mars au Centre Culturel d’Ottignies Louvain-La-Neuve
14 mars à Espace Bernier à Waterloo
5 avril Théâtre espace Coluche Plaisir (Yvelines)
16 avril Garches (Île-de-France)
26 avril Espace André Malraux Châteaudun (Val de Loire)
11 mai Théâtre municipal d’Autun (Saône-et-Loire)
http://www.comedievolter.be/meilleurs-allies/
Après Avignon, Paris, Bruxelles et encore Paris la saison dernière, Churchill et de Gaulle reviennent 'en 2019 armés de leur percutant dialogue ! Au Centre Culturel de Woluwe-Saint-Pierre
Du 30 janvier au 3 Février 2019
Ensuite, ils partent en tournée à Nivelles, Tubize, Huy, Bertrix, Fleurus, Visé, Ottignies et Waterloo
Publié sur Bruxelles Culture : THÉÂTRE : "MEILLEURS ALLIÉS" Déjà plus de cent représentations, qui ont été couronnées par un immense succès à Paris, l’automne passé. Cette pièce fut écrite voici une dizaine d’années par Hervé Bentégeat, rédacteur en chef des pages « portraits et grands reportages » au journal Le Figaro. C’est en effet le portrait croisé et convulsif de deux hommes qui ont été les pires alliés de la Seconde Guerre mondiale. Ils s’estimaient et se détestaient cordialement : Churchill et de Gaulle qui sont les protagonistes des Meilleurs alliés, dans une mise en scène scrupuleuse de Jean-Claude Idée (exactitude des costumes et du montage vidéo qui accompagne la rencontre des deux hommes). Nous sommes à la veille du 6 juin 1944, à Portsmouth en Angleterre, où toute la flotte alliée s’est rassemblée pour porter le coup fatal aux Allemands qui occupent les côtes françaises. La veille du Jour J du débarquement. Dans ces quelques jours qui vont du 4 au 7 juin, Churchill et de Gaulle s’affrontent pour écrire leur page de l’Histoire. La Grande Histoire qui en cache une autre, celle de leurs querelles intestines, où les deux hommes vont se déchirer et se porter des coups bas. C’est terrifiant et drôle tout à la fois de les voir argumenter et débattre de leurs idées dans le salon de l’Amirauté britannique. Comme dans une tragicomédie, avec les mêmes règles. Ces deux hommes ont chacun leur souffre-douleur, sur qui ils vont se défouler à tour de rôle : l’ambassadeur de la France libre (Bernard d’Outremont) et le ministre anglais de la Guerre (Simon Willame), qui ne songent qu’à les raccommoder et à faire la paix entre eux. Oui mais... De Gaulle est prétentieux, hautain, arrogant, et grand de toute sa taille : il voudrait qu’on le traite en chef du gouvernement provisoire (mot sur lequel le raille Churchill), à qui des égards sont dus. Alors que, pour les Français qui ont rendu les armes quatre ans plus tôt, de Gaulle n’est qu’un déserteur ayant fui le pays pour continuer la lutte en Angleterre. Churchill de son côté est un alcoolique patenté, buveur de whisky, bavard et fantasque, ayant des sautes d’humeur, imprévisible et colérique. Se levant tard et travaillant toute la nuit, un verre à la main, le jour aussi d’ailleurs. Tout le contraire d’un homme d’Etat. En juin 1940, il avait offert son aide et les antennes de la BBC à de Gaulle, qui en avait bien besoin pour faire entendre son appel à la résistance aux Français qui ne le connaissaient pas. Churchill ne cesse de lui rappeler cette dette à son égard pour l’humilier et lui faire baisser l’échine. Tout cela est enlevé avec fougue et brio par deux acteurs magnifiques, imitant leur personnage à la lettre, comme deux gouttes d’eau. Pas facile pour Michel de Warzée, également directeur de la Comédie Volter, de garder l’accent anglais tout au long du spectacle, mais il le fait avec un sarcasme qui nous sidère. Il imite sir Winston Churchill à la perfection. Quant à Pascal Racan, il campe le Général avec un ton « vieille France » qui nous rappelle à tous la voix du grand homme au képi. Churchill est un optimiste dépressif, à qui l’alcool sert de gasoil ; de Gaulle est un pessimiste actif, rongé par le doute – par une interrogation que pointe sa montre qu’il ne cesse de consulter : à quoi bon tout cela ? Ces deux tempéraments s’affrontent comme dans une partie d’échecs. Superbe joute verbale sur l’issue de la guerre, qui nous rappelle les termes du Brexit d’aujourd’hui. On est frappé par l’actualité des propos échangés entre le petit gros et le grand maigre sur l’Europe. L’enjeu est toujours le même, c’est ce qui rend la pièce si contemporaine. L’Histoire est ainsi revisitée à travers ce duo antagoniste qui s’amuse et nous amuse avec ses passes d’armes. Meilleurs alliés fourmille aussi de détails véridiques, dignes du miroir de l’Histoire. De Gaulle s’entretient au téléphone avec sa fille autiste, à qui il chante un refrain d’enfant pour l’endormir. Ou c’est l’écrivain qui peaufine la phrase qu’il va prononcer à la radio, en étant attentif à la cadence des trois adjectifs qui se suivent : « Monsieur l’Ambassadeur, c’est mieux comme ça, n’est-ce pas ? » C’est encore l’anglophobe qui reproche aux Anglais la bombe fatale qui avait emporté sa fiancée en France, en 1917. Face à lui, on découvre Churchill en peintre du dimanche, qui ne se débrouillait pas si mal avec ses pinceaux. Côté ennemi, c’est Rommel en Libye, se grimant avec du sable pour donner l’image du
grand baroudeur. Bien des détails apparaissent ainsi au hasard des joutes verbales qui s’engagent entre les deux hommes. Superbe pièce, forte de ses formules lapidaires, de ses réparties cinglantes et de ses mots piquants. Elle nous fait revivre l’entente calamiteuse (à défaut d’être cordiale) de ces deux hommes qui finiront par devenir, plus tard, les « meilleurs alliés » du monde. « De toutes les croix que j’ai portées, la plus lourde fut sans conteste la croix de Lorraine », conclut Churchill à la fin du spectacle. Il ajoute, en murmurant : « De Gaulle est un grand homme », mais nous ne saurons pas si c’est au sens propre ou au figuré. Sans doute les deux à la fois. De Gaulle, de son côté, le fera « compagnon de la Libération » quand il reviendra au pouvoir en 1958. A voir et à applaudir sans retenue à la Comédie Voltaire jusqu’au 18 février 2018 (prolongation de la pièce) et le 20 février 2018 au Centre Culturel d’Uccle, avant que nos deux compères ne la jouent ailleurs. Plus de renseignements sur www.comedievolter.be et www.ccu.be Michel Lequeux
https://www.rtbf.be/culture/scene/detail_les-meilleurs-allies-un-be...