Toute ma vie je rêverai d’un ailleurs.
Paré de toutes les vertus,
Paré de toutes les vertus,
il aura la saveur
des bras d’un inconnu.
Lointain mirage
de maisons colorées
de villages de pêcheurs,
d’abris ensoleillés
de treilles sur la mer
de grappes d’églantiers.
La demeure,
toute blanche,
balcon sur la mer,
posée sur le rivage,
aura pour seuls rideaux
les bractées mauves et roses,
des hauts bougainvilliers,
enchâssés aux fenêtres.
Un jardin espalier,
frémissant et offert
à la brise marine,
admirerait béat
ce bleu panorama.
Il aura fait éclore
des citrons odorants,
énormes et jaune vif,
réchauffant à l’envi
feuilles vertes et vernies.
Un peintre s’amuserait
de cette châsse fleurie
à encadrer la mer
de mille et une façons,
cueillant cette éphémère
de reflets miroitants
capturant la beauté
du bout de son pinceau.
La nature généreuse
a parsemé ici
lys et rosiers sauvages,
myrtes, pistachiers, lentisques,
genêts, euphorbes et sauge
s’égayant solitaires
au détour des terrasses.
Sur le sentier des dieux,
regardant au loin
la mer des sirènes
scintiller doucement,
je rêve sans l’attendre
en toute liberté
qu’un improbable Ulysse
pourrait s’y attarder.
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