Le double courant du temps
Te rappelles-tu le jour où je cherchais ma route,
C'est toi qui me l'a ouverte...
Te souviens-tu m'avoir demandé si j'avais pris de l'eau,
J'ai eu si soif après...
Pourquoi ai-je braqué à gauche quand tu m'as dit « tourne à droite » ?
Ceux qui nous suivaient n'ont pas eu notre chance...
Pourquoi ai-je pensé à l'absence de François en passant à St Affrique
Et sans prendre le temps d'écouter mon téléphone ?...
Il venait juste d'y mourir, j'avais un message...
Je suis revenu peu après pour l'accompagner vers sa terre,
J'ai alors compris sa vie.
Pourquoi un pas n'appelle-t-il pas le suivant ?
D'où vient ce qui nous détourne et nous abreuve ?
Pourquoi ce que je croyais vouloir ne vient-il pas ?
Et pourquoi ce dont je me détourne, insiste-t-il tant ?
Pourquoi cette angoisse qui m'effondre d'entendre ce nom : Oradour ?
Je devais naître 13 ans et des poussières après que ce village fut figé dans le temps...
Pourquoi cette musique me tire-t-elle des larmes à chaque fois ?
Pourquoi cette maladie a-t-elle disparue par enchantement ?
Regarde, nous allons vers quelque-chose, pas là où l'on croit,
Pas là où l'on pense vouloir aller.
Écoute le chemin, c'est lui le message,
C'est lui qui porte, lui qui ouvre,
L'obstacle te parle comme la facilité,
La blessure t'abreuve autant que par elle tu te perds.
Le temps n'est pas filiforme, ça c'est le monde horloger qui nous le fait croire.
Nous sommes à la croisée de deux temps au moins
Le physique de la montre et le vivant de notre destinée ;
Entre les deux, c'est le présent.
Et à nous deux, cela fait trois temps
Pour une valse à la partition cosmique.
(Ce poème est en complément d'un article plus austère sur le sujet dans mon blog)
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