Venderoras, de rosquillas en un rincon de Sevilla, 1881.
Manuel Wssel de Guimbarda.
Quand bien même ils furent très influencés par les artistes étrangers.
Je pense notamment aux chantres du romantisme, les Français, Delacroix et son Le massacre de Scio, et Géricault ou, un peu plus tard, par le réalisme de Courbet, les Anglais Constable et Turner, ou l'Allemand Caspar David Friedrich.
Mais aussi et surtout à leur propre littérature, en particulier Estébanez Calderon et ses "Escenas andaluzas", 1831. Ou dans son sillage Fernan Caballero avec "Cuadros de costumbres populares andaluzas", 1852.
Quand bien sûr leur travail fut occulté en Espagne même et au-delà par l'immense et inclassable Franscisco de Goya y Lucientes (1746-1828). Goya, ce colosse, écrasa profondément le dix-neuvième siècle, comme l'ogre Picasso ne fit qu'une bouchée du vingtième.
Aussi c'est bien pour cela que j'ai souhaité vous les faire découvrir ici.
Car tous ces peintres ont développé leur propre identité au travers de grands thèmes liés au romantisme, tels le paysage ou l'histoire.
Ici teintés par l'architecture mauresque...
A choeur battant rien d'impossible (cathédrale de Séville).
"Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
A l'âme en secret
Sa douce langue natale."
Charles Baudelaire, L'invitation au voyage.
... ou des types (le Gitan et le flamenco, le brigand, bandolero, la courtisane, la danseuse, bailarina, le taureau et le torero, le religieux et le pénitent...) qui constituent l'essence du costumbrisme.
Certains de ces peintres sont dits "précieux", tels :
Manuel Wssel de Guimbarda (1833-1907), voir plus haut ses "Vendeuses de beignets".
Ricardo Lopez Cabrera (1864-1950), dont je présente "Les jeunes mariés"
José Gallegos y Arnosa (1859-1921) et ses "Enfants de choeur" :
Vicente Palmaroli Gonzales (1834-1896), en ses "Jours d'été" plus impressionniste :
Ou enfin José Garcia Ramos (1852-1912), où "En sortant d'un bal masqué" constitue peut-être l'archétype du style "précieux" :
Salida de un baile de masquaras, 1905.
A suivre...
Michel Lansardière (texte et photos).
Commentaires
Merci Monique, c'est un sujet que j'avais travaillé et sur lequel il y avait bien peu de renseignements.
Très intéressant, Merci.
Cette rosette accrochée à mon billet vaut mieux que bien des rubans. Je vous en remercie de tout coeur.
Ce billet mérite assurément un "Love, love arts et lettres". Je lui offre ce sigle avec toute mon estime.
Sans oublier Viviane, Abdelkader, Raymond, Suzanne, Rose-Marie, j'aime vos appréciations qui m'encouragent. Merci à vous tous.
Tout à fait d'accord. Leur acuité, leur tendresse, alliés à une technique sans faille, font toute la valeur, toute la saveur de ces tableaux, de ces artistes. Merci Barbara.
A regarder toujours la même file on ne voit plus qu'une tête ! Mais les grandes figures occultent bien des "petits" maîtres. Et ceux-ci par leur talent, leur sens de l'observation, leur humanisme... valent effectivement bien des "grands". Merci Rolande.
Je crois en effet que ces peintres costumbristes méritaient d'être découverts. Merci Marcelle, Garance, aux deux Jacqueline pour vos commentaires.
C'est peintures sont d'une telle beauté...C'est un régal. Elles sont animées par un tel souffle de vie...! Les personnages, dans l'attitude qui les caractérise, et si expressifs, nous portent au partage. Avec eux, nous écoutons la conteuse, nous sommes du bal masqué , nous entrons dans la scène traitée avec une maîtrise technique., un art du mouvement et - ce qui nous rend si proche ce peuple - c'est le regard affectueux avec lequel ces très grands artistes le peignent.
Une attention jamais démentie. Adyne merci.