Dis-moi, qu'a mon bouffon, oh grand chambellan
A ainsi être irritable et à montrer les dents ?
Il est malade, Sire, d'un mal pernicieux
La souffrance et la peur assombrissent son coeur
Il boit à chaque repas trop de menthe, dont le goût sirupeux
Lui embrouille l'esprit et le rend coléreux.
Une telle détresse n'a-t-elle point de remède ?
Oh mon ami, tu sais je ne te l'ai jamais caché
L'attachement qui au fil des années entre lui et moi s'est forgé
Je voudrais tellement lui apporter mon aide.
Je le sais, et je crois votre coeur juste et droit
J'ai beau être un homme sage et adroit
Tous mes remèdes, mes potions, mes onguents
S'il ne délaisse cette plante malfaisante resteront impuissants.
Perdu dans les ténèbres, il est désorienté
Il cherche à tâtons une issue qu'il ne peut trouver
Que votre amitié le guide de sa lueur blafarde
Hors du chemin dangereux où il se hasarde
Bannir la menthe ne ferait que l'aigrir
Il la rechercherait et ce serait encore pire
Détournez son esprit de cette habitude fatale
Comme d'un jeune enfant dont on veut voler la balle.
Le palais est bien morne depuis que ses pitreries
Ne chassent plus nos soucis et n'ensoleillent nos vies.
Un geste, un mot, si vous l'osez
Peut la braise encore faire rougeoyer
Et raviver le brasier, le volcan que l'on croyait éteint
Et à nouveau l'espoir renaître dès demain.
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