Désordonnés, éparses sur la table de bois,
Les tubes bosselés, éventrés de couleur
Bavent de pâte onctueuse attendant que ses doigts
Les vident en les pressant d'une chaude impudeur.
Les couteaux, les spatules, lames entremêlées,
Semblent se confier des projets de grandeur,
Préparant en secret de tous nouveaux tracés
Que sur la toile blanche ils mettront en valeur.
Messieurs les chevalets, soyez au garde à vous,
Écartez bien vos pieds, réglez vos bras rigides,
L'œuvre sans votre appui souffrirait de beaucoup,
Et l'artiste peinant en deviendrait frigide.
La voici dans la pièce, dans les parfums d'essence;
Elle se laisse griser des senteurs familières,
Elle choisit une toile puis avec élégance,
Étale une à une ses couleurs de lumière.
De son imaginaire elle ouvre enfin la porte.
L'âme déshabillée, elle se regarde nue
Et se laisse bercer comme une feuille morte
Par le chant d'émotion qu'elle a tant attendu.
Sur l'aire granuleuse du tissage de lin,
Sa main guide la lame avec maestria
Formant plats et reliefs pour tracer le dessin,
Et donner à l'ensemble une puissante "aura".
L'Artiste concentrée va d'une lame à l'autre
Et l'ambiance apparait dans la pâte lissée.
De cette œuvre naissante elle se fera l'apôtre,
Offrant l'émotion peinte de son âme dénudée...
KVR
Les tubes bosselés, éventrés de couleur
Bavent de pâte onctueuse attendant que ses doigts
Les vident en les pressant d'une chaude impudeur.
Les couteaux, les spatules, lames entremêlées,
Semblent se confier des projets de grandeur,
Préparant en secret de tous nouveaux tracés
Que sur la toile blanche ils mettront en valeur.
Messieurs les chevalets, soyez au garde à vous,
Écartez bien vos pieds, réglez vos bras rigides,
L'œuvre sans votre appui souffrirait de beaucoup,
Et l'artiste peinant en deviendrait frigide.
La voici dans la pièce, dans les parfums d'essence;
Elle se laisse griser des senteurs familières,
Elle choisit une toile puis avec élégance,
Étale une à une ses couleurs de lumière.
De son imaginaire elle ouvre enfin la porte.
L'âme déshabillée, elle se regarde nue
Et se laisse bercer comme une feuille morte
Par le chant d'émotion qu'elle a tant attendu.
Sur l'aire granuleuse du tissage de lin,
Sa main guide la lame avec maestria
Formant plats et reliefs pour tracer le dessin,
Et donner à l'ensemble une puissante "aura".
L'Artiste concentrée va d'une lame à l'autre
Et l'ambiance apparait dans la pâte lissée.
De cette œuvre naissante elle se fera l'apôtre,
Offrant l'émotion peinte de son âme dénudée...
KVR
Commentaires
Le regard est prêt!