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La série des lettres...la deuxième

Chère Madame,

 

 

J'emploie le mot "Chère" car vous saisirez au fur et à mesure de votre lecture, combien vous êtes chère à mon coeur.

 

Mais d'ailleurs l'affection se mesure t-elle ? L'affection a t-elle un prix ? C'est ce que je vous propose de décider avec moi, après que je vous ai exposé ces quelques lignes :

 

Mardi dernier, à l'heure où le soleil rougoie, la poussière du chemin poudroie et le feuillage ploie sous la chaleur de midi - pardonnez cet élan lyrique, c'est vous qui me l'inspirez -, j'ai été diverti de mes rêveries de promeneur solitaire par des beuglements assortis de suppliques rauques.

J'ai immédiatement écarté l'idée d'une vache folle, qui eut pu beugler certes, mais non supplier comme c'était le cas...et je me suis caché derrière un buisson pour mieux observer la scène.

 

Quelle ne fut pas ma surprise, vous l'imaginez, lorsque j'ai reconnu vos douces mains blanches aggrippées au manche d'un marteau, votre frêle et gracieuse silhouette penchée sur le corps de Monsieur Hazebrouk, votre chignon défait et vos mèches folles encadrant votre regard courroucé. Bientôt le corps de Monsieur Hazebrouk cessa tout à fait de bouger et le pépiement des oiseaux reprit de plus belle...

 

Vous comprendrez, Madame la Marquise, que je ne veux nullement me mêler de votre vie privée et encore moins vous donner des leçons de morale : j'ai bien trop de tendresse pour vous..que dis-je...d'estime, d'admiration !

Non...je suis votre ami..

Et en tant que tel, je sais que vous serez sensible à mes difficultés :je dois restaurer le toit de tuiles de la maison, j'ai bien besoin d'un long congé au soleil et mon véhicule doit être changé.

Grâce à votre participation, d'un montant de 400 000 euros, calculé précisément par mes soins, votre ami retrouvera sa joie de vivre, et, moins stressé, il perdra toute mémoire de ce souvenir encombrant.

 

En espérant que vous saurez me rendre amnésique, je vous prie de croire, Madame la Marquise, en l'expression de mon amitié la plus sincère.

 

Votre dévoué,

 

 

Hippolyte Gute

 

 

(« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »)

 

Pour le plaisir de la parodie,

 

Sylviane Kaena

 

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Commentaires

  • Bravo pour cette parodie délicieusement tournée. Comme le corps de la jolie marquise.

    On peut comprendre l'amnésie de son ami surtout lorsqu'elle est assortie d'une coquette somme par compensation.

    Amoralement charmant.

  • ;-) Eve. Le crime crapuleux, d'accord...mais avec élégance, rires.

    Lu votre petite histoire très drôle de menstrualités...

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