Tendrement, ma maison m'a dit, durant la nuit :
- Méfie-toi des besoins! Le luxe te séduit.
Tu perdrais, c'est certain, de nombreux des avantages.
Tu as droit au repos considérant ton âge.
Sens-tu vraiment l'envie de t’éloigner de moi?
Tu demeures joyeuse, en vivant sous mon toit.
Tu flânes, tu médites, à ton gré, tu paresses,
Me négliges souvent, trouvant que rien ne presse.
Je t'offre le silence et la sécurité,
Un jardinet charmant, t'incitant à chanter.
Tu crois mériter plus, une belle demeure?
Un désir satisfait peut révéler un leurre.
Honteuse, à mon réveil, j'ai ôté l'écriteau.
Garderai même nid, comme le fait l'oiseau,
Qui, chaque année, revient rebâtir dans un cèdre,
Se mettant à l'abri tout près de ma fenêtre.
...
13 février 1997
Commentaires
"Fenêtre sur l'hiver"
Aquarelle
1983
C'est un ventre merveilleux que cette petite maison !
Au nid l'an neuf.