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journal de bord, vendredi 24 décembre 2010

Une question m'a été posée une ou deux fois ces derniers temps :

 

"Tu écris pour toi ou pour les autres ?"

 

Question logique, question pertinente.

 

"Tu écris pour toi ou pour les autres ?"

 

En effet ...

 

Y en a qui écrivent d'abord pour eux, sans forcément montrer leurs écrits à leur entourage.

 

Y en a qui, dans leur démarche d'écriture, ciblent leur public (auteurs de romans policiers ?), en utilisant leur plume pour axer leurs écrits dans une direction précise, parec qu'ils savent (sans doute) que ça marche, parce qu'ils savent (sans doute) que ça se vend.

 

Toutes les optiques, en soi, tiennent la route.

 

"Tu écris pour toi ou pour les autres ?"

 

Chez moi, la question reste ... complexe.

 

Dans le rapport que j'ai, que j'entretiens avec l'écriture ...

 

La frontière entre "moi" et "les autres" est très infime (nulle, peut-être).

 

Bien sûr, quand j'écris, j'obéis à une motivation intérieure, à un élan, à une pulsion. Et je traite les sujets, les émotions, les observations qui me tiennent à coeur à ce moment-là, j'utilise les mots qui me semblent les plus justes à ce moment-là. Je ne m'impose aucun compromis (de base) en fonction du lecteur.

 

Mais ...

 

Aussi personnelles soient mes bases d'écriture (je ne pourrais pas fonctionner autrement), il y a toujours, chez moi, le besoin, l'envie de confronter ce que je fais avec la rencontre de "l'autre" (au sens le plus général).

 

Ce n'est même pas le désir absolu de félicitations, de louanges. Même pas vraiment celui de ... reconnaissance (enfin : ce désir intervient, mais pas de manière disproportionnée).

 

"L'autre" m'attire, avec tout ce qu'il comporte de surprenant, d'inconnu, d'imprévisible ... d'au delà de moi.

 

Même la personne qui ne me répond pas.

Même la personne qui ne m'aime pas du tout.

 

Besoin de partir de "moi" pour aller à la rencontre de 'l'autre"

 

Et quand "l'autre" répond, quand je me mets à l'écoute de ses réponses, que j'accepte, que je digère (parfois douleureus'ment) ...

 

Ce sont de nouveaux signaux que je capte, que j'emporte avec moi.

 

"L'autre" entre en "moi"

 

"L'autre" est un peu "moi".

"L'autre" est carrément "moi"

 

Et "l'autre", sans l'savoir, me procure des ailes nouvelles, une énergie nouvelle, qui alimentent mon désir d'écrire.

 

Maint'nant ...

 

Je connais aussi, dans ma vie personnelle, des rapports que j'entretiens essentiell'ment avec moi. Je pense à ces instants, le matin, où je sors du lit, où je circule dans les deux pièces, en parlant tout seul, en revisionnant les évén'ments de la veille, en m'inventant un interlocuteur ...

 

Là, je peux dire : je fais le point, je me recentre. Dans un espace qui m'appartient (et dans lequel je ne souhaite pas forcément qu'on entre).

 

Et j'aurais du mal, en ces instants, à prendre une feuille de papier et tout retranscrire.

 

Entre la vitesse à laquelle mon cerveau carbure et celui qui m'est nécessaire pour retranscrire mes pensées sur un papier, ma main ne suivrait pas (et mon souffle respiratoire, non plus).

 

Et en écrivant, en retranscrivant (rien que pour moi) des pensées qui s'agitent (et que je résous dans ma tête) sur du papier ...

J'aurais l'impression de faire du sur place, de me répéter, de végéter.

 

L'écriture (qui vient après) a besoin d'un autre stimulant.

 

 

Donc ..."l'autre", qui peut me recevoir, intervient peut-être à juste titre, alors. Et ... sans l'avoir rencontré, rien qu'en sachant qu'un écrit va lui être destiné, et que des retours me sont peut-être destinés ... je suis heureux comme un gamin, comme un cheval de Troie.

 

 

10 heures 40 (du matin).

 

 

 

Mon épaule tire toujours.

 

En attendant ...

 

J'écoute les chansons de Thomas Fersen (j'adore).

 

En attendant ...

 

J'ai rêvé, la nuit dernière, que mon ami Thibaut (qui chante pour les enfants) répondait froidement à un de mes mails, pour me dire ... qu'il était indisponible.

A la lecture, ça me faisait ... quelque chose.

Et ... au même moment ...

Je le croise (c'est le soir) dans la rue, il fait noir.

On se regarde et on se prend dans les bras.

Et ... le pote portait un chapeau et un long manteau ... noirs.

 

 

 

En attendant ...

 

Ce soir, c'est le réveillon de Noël.

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