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journal de bord, vendredi 1er avril 2011

Il est déjà temps de se mettre en marche.

 

Ce n'est pas le carnage dans ma chambre, non. Juste : des papiers sur une table, des papiers sur le sol, des bricoles que je mets provisoir'ment sur mon mat'las (avant de les assembler).

 

Il est encore très tôt. 7 heures 50, çà vous dit ?

 

Je n'aurais honnêt'ment pas pu prendre le train, hier soir, et rejoindre un pied-à-terre, pas loin de Charleroi, comme je me l'étais promis.

J'arrivais à peine à consulter mes mails.

 

La pluie est revenue.

 

Il a encore fallu qu'en fin de tournée, hier, je me farcisse un scénario classique, mais ... dont je me pass'rais bien.

 

Faut dire : c'était jeudi. Jour où, en général, le courrier est massif. Evidemment, je savais, dès l'départ, que je n'aurais pas terminé avant ... 17 heures. Je me suis organisé du mieux que je pouvais : présenter un maximum de recommandés, faire parfois (en connaissance de cause) des détours préalables dans certaines rues ...

 

Vers 15 heures 30, j'ai décidé de stopper l'bazar, de réintégrer l'bureau, de boucler mes présentations dans les règles de l'art. Et ... ensuite, de reprendre le reste du courrier, de le flanquer dans mon sac-à-dos, de repartir sur ma tournée (jusqu'à l'endroit où je devais commencer à poursuivre le reste) ...

 

Je n'ai aucun regret. Je ne vis pas ma manière de m'organiser (professionnell'ment) comme un fardeau. Profondément, j'aime mon boulot. Avec tout ce qu'il m'apporte, encore (je suis dehors, je rencontre des gens ...). Et les astuces que je me trouve (et qui tiennent encore la route, compte tenu des implications, des obligations de mon boulot), je suis fier d'y arriver. Non pas pour la reconnaissance des autres (je ne me fais aucune illusion), mais ... pour moi-même. C'est un défi que je me lance, chaque jour, pour mon bien être. J'agirais pareil si, du jour au lend'main, je devais être ballotté, transbahuté dans un autre boulot ou si je devais me retrouver au chômage.

 

Parmi les multiples satisfactions récoltées hier, en retournant sur le front de ma tournée ...

 

Dans le tram, une cliente qui s'occupe d'un gamin (qui s'appelle Emile ... comme mon papa, aujourd'hui dans les nuages), qui me gratifie d'un sourire, qui est heureuse de travailler dans une radio (pour elle, c'est nouveau) et qui ne montre aucune résistance quand je lui propose, comme ça (par hasard), de la retrouver gratuit'ment, un jour, cinq minutes, pour la simple joie de nous sourire et de vivre ainsi un rêve éveillé, une éclaircie. Ne parlons pas de philosophie, de poésie, non. Parlons aussi de réalisme, quand on sait que la joie, l'émerveill'ment agissent suffisamment sur nos sens, sur nos êtres pour nous procurer l'énergie d'affronter les éventuelles tempêtes du quotidien, qui ne se font jamais "trop" prier.

 

Sur le trottoir, une autre cliente qui a recommencé à suivre des cours depuis une semaine. Des cours de droit ou de secrétariat ? Je deviens déjà hésitant. Toujours est-il qu'elle doit, pour ses cours, apprendre à écrire correctement.

 

Et le reste ...

 

Il se poursuit : rue de l'Ermitage, rue des Champs Elysées, rue de l'ERmitage encore. Bordures décadentes. Immeuble où il faut recharger le courrier. Une dame (SDF ?) assise pas loin du "Delhaize", en train de faire la manche (certains jours, elle me sourit un peu ... certains jours, elle garde une tête impassible).

 

Et ...

 

La fameuse réflexion, de passants (que je n'identifie pas forcément) et qui pompe : "Encore à cette heure-ci que vous travaillez ?". Et tout le savoir faire pour ne pas y accroder trop d'importance.

 

Et ...

 

Un dernier endroit où je dois recharger le courrier. Un endroit où on vend du matériel de salle de bains, où des gens (des clients) entrent.

 

Et ...

 

C'est ici qu'un scénario pénible m'attend encore. Un gars qui m'a déjà vu (je crois qu'il travaille dans une école, rue de la Croix). Il me reconnaît et me lâche, à brûle pourpoint : "Tu mets les lettres en dessous au lieu de les mettre au d'ssus !". Merde, merde, merde.

 

Et ... je gueule dans toute la baraque : "C'est pas moi qui me trompe, ce sont les remplaçants". C'est mille fois juste, en plus. Surtout quand je situe le cont'nu des paroles du gars dans le contexte, l'endroit où je distribue.

 

"Il n'est pas sensé savoir que ce n'est pas toi", me dira-t-on. Relativisons. Honnêt'ment, analytiqu'ment, non. Mais ... je suis sceptique, quand même. J'ai pas eu affaire à un gars agressif, non. Je dirai plutôt : quelqu'un qui a envie de lacher sa pique, comme ça, par hasard, mais ... tout en sachant très bien ce qu'il dit. Je trouve ça encore plus méchant, plus sournois.

 

Et ... quand je gueule ce que je pense, il ne se retourne pas, le "ket". Il reste concentré, en tant que client de l'endroit, pour régler ses affaires. Il a pourtant très bien entendu. Il entend pourtant très très bien. Il est probablement tout content d'avoir distillé froidement son vitriol. Là, j'ai sûrm'ent affaire à un gars méchant, une espèce de chacal. Il attend sûr'ment que je m'énerve, que je perde mon sang froid. Je suis à deux doigts de tourner de l'oeil, de ruer dans les brancards, de sortir mon poing.

 

Rien ne s'est passé. Je suis sorti. J'ai terminé le reste de ma tournée.

 

Ce matin, en me réveillant, j'ai revécu la scène. Je revois le gars, avec toutes les impressions (lourdes, négatives) qui traversent mon corps. Ca m'arrive souvent. Bien entendu, ce n'est qu'un scénario journalier, comme il s'en passe, hélas, des tonnes. Ceci dit, mon corps, mon coeur m'envoient sûr'ment, une fois de plus, des messages suffisamment explicites, suffisamment importants pour que je ne prenne pas trop ces instants à la légère, pour que j'y sois vigilants, dans les prochains jours où je f'rai ma tournée et où je retomb'rai sur ce gars (ou d'autres gars du même tonneau).

 

Une nouvelle journée m'attend. Un spectacle, ce soir. Plein de surprises.

 

En attendant ...

 

Je dois encore contacter un pneumologue. Y a deux semaines que j'ai l'papier.

 

Je compte prendre un numéro de téléphone pour un concours de chansons, à la frontière française, le 8 mai prochain.

 

Si je passe encore dans les temps, à Charleroi, je ref'rai des photocopies de futurs endroits où y a moyen de chanter. Je les distribuerai sans doute, ce soir, à la soirée-cabaret de THuin. Elles pourront servir aux potes qui chantent.

 

Y a une répét' prévue aux alentours de 18 heures. Avant la soirée finale. Le pote Miche, à qui rien n'échappe, a fait suivre l'info.

 

 

 

 

 

 

 

 

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