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journal de bord, samedi 19 février 2011

 

 Je dormirai sans doute toute la journée, aujourd'hui. La Foire du Livre, je suis déjà moins enthousiaste.

 

Pas trop besoin de vie publique. Je ne m'appartiens plus. Ca chang'ra peut-être lorsque j'aurai récupéré.

 

Du côté de la colonne vertébrale, de légères attaques sans suite reviennent, lorsque je suis en tournée.

J'aim'rais quand même passer une visite lundi.

 

Je repense au témoignage d'une dame d'une septantaine d'années qui m'a dit, le week-end dernier, qu'on ne pouvait plus l'opérer de sa colonne vertébrale, dont les écarts (entre les vertèbres) ne sont plus de 20 centimètres, mais de ... 7.

 

Je tiens à ma santé. Je tiens à prendre les dispositions tant qu'il est temps. Je tiens à ma vie.

 

Et ce boulot qui recommence à me surmener.

 

J'ai fini, aujourd'hui, à ... passé 17 heures. Les nerfs en compote. Sans souffle. Sans énergie.

 

Et je me suis farci le chef, au bureau. "Tu ne saurais pas rentrer plus tôt ?" Je la connais, la maxime. J'ai beau dire "j'ai des problèmes de respiration, de colonne vertébrale", rien n'y fait. J'entends : "c'est que tu n'es plus fait pour ce boulot". J'entends : "c'est pas normal de rentrer à des heures pareilles", suivi de "tu es le seul" (suis-je retourné à l'école ?). J'entends : "tu ne rentres pas dans nos objectifs". Et cela ... en fin de journée. Evidemment, je me suis fâché.

 

J'ai téléphoné à un collègue, délégué syndical, qui m'a compris. Et qui m'a demandé : "que comptes-tu faire ?" Il m'a dit de ne pas m'en faire, d'attendre lundi et ... qu'il me défendrait. Décider, comme ça, sur le champ, c'est dur. Une heure plus tard, je me suis dit que ... je f'rais bien de repasser une visite médicale. Je dois dormir, dormir, dormir.

 

Ca m'est dur de passer le cap de me mettre en indisponibilité. J'y arriv'rai. Mais ... à p'tits pas.

 

L'idée d'être débouté du boulot, du jour au lend'main, ça me fout le vertige. Mais bon ... le manque d'heures de sommeil accentue p'têt l'état dans lequel je suis.

 

Quand je suis rentré du boulot, j'avais à peine une heure pour reprendre un bain, m'habiller et filer dans le Centre Ville, à la soirée contes où je m'étais inscrit (pour chanter).

 

Et je ne le sentais pas, quand je me suis (quand même mis en route).

 

Faut dire aussi que, ces derniers temps, les contrats chanson patinent. Aussi. D'accord, c'est une passe. Mais dans les tripes, je suis stone.

Le légendaire cabaret, à Bruxelles, rue du Marché aux Fromages, où je chante chaque année, ne m'a pas proposé de date. J'en ai déjà  parlé dans un "journal de bord". La tenancière, en émettant ses critiques, manifestait peu d'enthousiasme, brusquement. Quinze ans de participation, chaque année, en arrivant à remplir le lieu, s'effacent-ils du jour au lend'main ? Sans doute que oui. Sans doute que non. En tout cas, je me sens mis à l'écart. Et ça fait mal.

 

Quant aux soirées contes, qui se déroulent une fois par mois ...

 

J'étais persuadé qu'en arrivant, les animateurs allaient me dire, le plus diplomatiqu'ment du monde, que je n'étais plus souhaité dans leurs soirées.

 

Ce n'était pas le cas.

 

Un autre chanteur s'était égal'ment inscrit.

Quand je l'ai entendu, celui-là, j'ai aimé. J'ai cru reconnaître Guy Béart. Une de ses deux chansons s'appelle ... "Salaire".

 

Céline, une conteuse, m'a plu dans son histoire évoquant un homme, dans un village, dont on avait raconté (à tort) qu'il avait mis une fille enceinte.

 

Elisabeth, une autre conteuse, nous a emm'né en Ardenne, du côté de Mortehan (joli village, je connais), avec des sangliers, des couleurs blanches et noires et des sorcières. Le public rebondissait volontiers.

 

Je me suis lancé à l'eau en chantant avec mon ukulélé (youkou-laid-laid, pour reprendre l'orthographe de Dominique, l'animateur). Et les gens ont écouté.

Quand j'ai entamé "JE COURS PLUS APRES L'TRAM", y en avai(en)t qui riaient. Faut dire : l'expression fait rire (ou sourire). Faut dire : on a envie de prendre l'expression au premier degré.

 

Une fois de plus ...

 

J'ai manqué de tact, de patience envers, au moins, deux artistes de la soirée, deux artistes talentueux qui avaient (encore une fois) une tendance à se sous-estimer.

"Je n'ai pas été trop nul", disait l'un.

"J'ai mal fait" ou "C'était mieux la fois passée", disait une conteuse (même quand plus d'un conteur lui manifestait de l'enthousiasme).

 

Intéressant, d'accord ! Je suis bien placé, en tant que chanteur, pour savoir ce que signifie ... ne pas se sentir en forme, ne pas se sentir bon.

Mais ... y a quand même des seuils que je n'ai plus envie de franchir.

Comme celui de ces artistes très bons, potentiell'ment parlant, qui se dénient, qui reviennent avec le même déni pendant uen demi-heure, qui insistent avec ce même déni ... sans prendre le temps de s'apercevoir que, même dans ces moments-là, des gens ont apprécié.

Ca reste un manque d'écoute des autres. Ca reste de l'ego mal placé.

"C'est parce qu'ils ne sont pas sûrs d'eux", me dira-t-on.

C'est sûr'ment vrai.

Mais ... quand on s'efforce de les rassurer (parce qu'on se met à leur place), ils s'obstinent dans leur déni. Et les autres en perdent leurs plumes.

Le public doit-il cautionner ce genre de déni ?

 

Je pleure.

 

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