Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

journal de bord, samedi 14 mai 2011

Je suis allé rejouer, en fin de journée (ou en début de soirée), à la sortie du métro. A Montgmery, oui. Là où mon emplac'ment est encore valable jusque ... fin juillet (j'avais peur que ce soit jsuque ... fin avril).

 

Le passage des gens était fidèle à lui-même. Des mamans avec des poussettes. Des étudiantes avec leur baladeur aux oreilles. Des sourires, aussi, de gens qui passaient, me r'connaissaient sans doute.

 

Pas trop de courant d'air. L'escalator peut encore en témoigner.

 

Et Monique est passée au moment où j'installais mes affaires, juste avant de jouer. C'est à elle que j'avais directement pensé, déjà dans l'tram qui me menait à Montgomery, en me réjouissant à l'idée de reprendre ma guitare, d'aller rechanter dans les lieux du métro. Je me fais des ami(e)s incontournables ... sur ma tournée de facteur, sur les lignes de tram (ou de bus) que je prends, dans les bistrots où je m'attarde régulièr'ment et dans les stations de métro aussi. Monique, quand j'y pense, la première fois que j'avais parlé avec elle, c'était suite à un ... malentendu : elle était dans le même tram que moi, elle était de dos, et je croyais reconnaître (avec sa coupe au carré) une femme avec laquelle j'avais eu une relation quelque temps auparavant (et qui habitait le même secteur), quand elle s'était retournée (dans l'tram) j'avais eu une surprise, un choc, elle était très souriante ... d'autant plus qu'elle me reconnaissait pour m'avoir déjà vu jouer dans l'métro. A quoi ça tient, la vie ?

 

Un groupe de quatre jeunes est passé. S'est arrêté un peu. Parmi eux, un gars, de p'tite taille, avec une casquette et une barbichette. On s'est compris tout de suite. On s'était croisés, par la force des choses, déjà, en début d'après-midi, rue de la Croix, Ixelles. Je f'sais ma tournée de facteur. Il était passé avec sa bicyclette. Je l'avais spontanément salué. Il avait eu le réflexe de faire un détour avec sa bicyclette. Quand il s'est approché, je me suis rendu compte que j'avais cru reconnaître un autre gars (qui habitait au ... 1, rue de la Croix), qui, comme lui, était petit de taille et portait une casquette le jour où je l'avais croisé pour lui présenter un r'commandé. Les erreurs de stratégie font-elles aussi pousser des roses dans les vastes prairies du train train pas toujours quotidien ?

 

J'avais l'énergie de chanter, au métro. Je suis resté plus d'une heure. Mais le sentiment de décalage entre mes chansons et mon être intérieur, à ce moment-là, se manifestaient. Evidemment, j'étais le seul à le savoir. Quand on chante, on est aussi son propre spectateur. Je me suis dit : c'est pas grave, Hugues, chante ainsi, dans ces dispositions-là, demain ce s'ra différent, tu connais la rangaine.

 

Ce qui se passait, à Montgomery, quand je chantais, aussi, que j'étais le seul à savoir ...

 

Eh bien, ma (trop) grande mémoire se remettait. Je chantais, par exemple, "LA BLEUE" et je m'essoufflais lors de certains passages. Je revivais, dans la tête, des instants (à Montgomery) où je l'avais chanté avec plus de puissance vocale, où je la possédais plus spontanément, plus instinctiv'ment.

 

Quand j'ai utilisé le ukulélé ...

 

Tiens, ça m'a donné une pêche que je n'imaginais pas. Quand j'ai repris "ODEUR DE PLAGE", j'étais surpris de l'aisance avec laquelle je voyageais dans mon morceau et d'une rapidité, dans les deuxième et troisième couplets, que je n'avais pas prévue et qui s'am'nait d'elle-même. Ah ! Faut dire : y a pas longtemps que j'en joue, du ukulélé (depuis fin janvier ... de cette année). Je suis encore sous le coup de la découverte.

 

Oui, j'ai besoin de m'étonner moi-même quand je chante. Ca me donne cette envolée, ce plaisir de jouer. Dès que, souvent, un morceau, à force d'être joué, entre dans la technique, je sature, je fatigue et j'ai le sentiment de régresser (ça me fout un coup de blues, de tristesse violente, même). Je vis c'là quand je donne des concerts, aussi. Ce qui est fou, c'est que ... l'emball'ment que j'éprouve, lorsque je découvre une possibilité sur un morceau, c'est en vue d'arriver à le rendre "au point', et que, lorsqu'il arrive 'au point"', que je ne vois plus rien à y ajouter, je me dégonfle.

 

Mais tout ça, ce sont des cas de conscience ... qui m'appartiennent et que je gère du mieux que je peux.

 

Je suis surtout content d'être allé jouer. D'avoir fait la démarche, pour moi-même, en rentrant du boulot, d'avoir repris mon bain, d'avoir rassemblé mes affaires, d'avoir pris le tram à la Place Saint-Pierre, de m'être ach'té un sandwich à l'américain pour me caler l'estomac et de m'être rendu à la station de métro. De m'être remis en route, surtout.

 

Oui, je persiste.

 

Se mettre en route, quand on a un objectif, c'est déjà toucher l'essentiel.

 

Je me suis dit la même chose, hier, quand je suis sorti du boulot, claqué, que j'ai parcouru la Place Flagey et que, sans réfléchir, j'ai pris un vélo pour rentrer chez moi. J'étais doublement content de moi lorsque, débouchant, en cours de route, sur la Place Jourdan, j'ai décidé d'emprunter une route qui m'est un peu moins familière (une maison classée, que j'avais déjà aperçue, l'an dernier, un jour où j'étais parti faire des photos, m'a fait ... les yeux doux sous l'soleil).

 

Se mettre en route ...

 

Je pense ainsi lorsque j'aperçois l'imprimante de mon PC, que 'ai ach'tée, voici maint'nant ... trois semaines. Elle est toujours emballée. Elle n'est toujours pas sortie de sa caisse. Elle bronze toujours, sur le sol, dans la pièce principale, chez moi. Ce n'est pas innocent, non. Y a toujours, en moi, un refus d'affronter la difficulté, lorsqu'elle est encore trop violente. Le vendeur m'a dit : placez le CD dans l'imprimante, suivez les instructions, placez le fil entre le PC et l'imprimante. J'ai écouté et j'ai compris. Pourtant, je sais qu'en informatique, les choses ne sont pas si simples. Déballer l'imprimante et me rendre compte que rien ne marche, c'était trop ... dans ma tête. Coup classique. Je me suis dit : Hugues, patiente, calme tes appréhensions nerveuses, tu sais qu'un jour (ce s'ra plus fort que toi), tu prendras la peine (parce que tu l'auras décidé) de déballer ton imprimante. Ce jour-là, tu s'ras peut-être étonné de la facilité avec laquelle tu s'ras parvenu à la faire fonctionner, tu s'ras fier de toi, tu te diras "A quoi ça t'nait, final'ment ?". Si, ce jour-là, par contre, y avait un twist, y a encore moyen de ... demander conseil à quelqu'un qui s'y connaît (dont ... quelqu'un du magasin où tu l'as ach'tée).

 

Quoiqu'il en soit ...

 

Je l'ai ach'tée, cette imprimante. J'ai pris la peine, un jour après l'boulot, de descendre un arrêt plus tôt que celui où je descends, d'habitude, pour rentrer chez moi. J'ai pris la peine de filer au magasin. De parler avec le vendeur. D'ach'ter mon imprimante. Le vendeur, pour me dépanner, m'a même donné des papiers vierges pour démarrer et m'entraîner.

 

Y a de la matière.

 

Lundi prochain, je déballe mon imprimante.

 

 

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles