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journal de bord, lundi 21 février 2011

 

"Prends soin de toi !", me dit-on souvent.

 

Dans cette optique-là ...

 

En voyant, ce week-end, comment les évén'ments se déroulaient, comment je les vivais, comment (en tenant compte de ce qui s'était passé ... et de ce qui se pass'rait) il était préférable de réagir ...

 

Oui, je me suis demandé, pratiqu'ment à tout bout d'champ, si j'allais reprendre le boulot ce lundi ... ou si j'allais demander une semaine d'incapacité.

 

Oui, chez moi, c'était le dilemne. Ca ne m'a pas vraiment gâché le week-end (j'ai eu la chance extraordinaire d'être plus que bien entouré). Mais ... quant à la décision à prendre ... c'était plus difficile. Je me doutais bien que, le lundi arrivant, il y aurait quand même une solution qui allait surgir. Mais laquelle ?

 

Ca m'est difficile de me mettre malade, quand je sais que je peux repousser mes limites.

Ca m'est difficile de me mettre malade, quand je sais que j'aime mon boulot.

 

Mais ...

 

Y a le reste aussi.

 

Trois jours, la s'maine dernière, à récupérer, dans un délai horaire raisonnable, du courrier qu'on avait ret'nu au bureau central, à cause des grèves des centres de tri. Forcément, ça se répercute dans la quantité, ensuite. Forcément, ça se répercute dans le temps qu'on prend, par la suite, pour distribuer le courrier.

 

Les deux derniers jours, même si je suis arrivé à accomplir, en tournée, mon travail jusqu'au bout, ce ne fut pas sans mal, évidemment. Les essoufflements étaient au rendez-vous, le coeur qui semblait battre à du deux cents à l'heure, aussi. Et ... du côté de la colonne vertébrale, de légères douleurs se manifestaient.

 

Vendredi dernier, en tournée, je le reconnais, je me suis accordé plus d'une pause, en tournée. Evidemment, ce n'est pas justifiable, en cas de contrôle. Mais ... si je suis lucide, mes pauses n'étaient pas inconscientes. D'abord, en comparant le temps que j'aurais pris en f'sant ma tournée ... sans faire de pause ... et le temps que j'ai pris ce vendredi, en f'sant des pauses ... eh bien, je ne suis pas convaincu qu'au retour au bureau, la différence de minutage était si énorme que ça. Et c'est aussi en me requinquant, à mon échelle, que j'ai quand même pu finir mon service. C'était une question de survie.

 

Bien sûr, y a pas de miracle. Je suis bel et bien rentré au boulot à ... 17 heures 10. Et le chef m'attendait avec ses recommandations. "C'est pas normal qu'on doive t'attendre !", "C'est que tu n'es pas fait pour le boulot !", "Tu es le seul ..."

 

Que dire ? En plus, le chef, qui dépend d'autres chefs, il n'a même pas tort, si on analyse ses argumentations.

 

Bon bon.

 

Mais que faire ?

 

J'ai quand même vécu mon week-end avec le sentiment (dérisoire) d'être sans boulot, d'être brusquement privé de repères, de paniquer (quand même un peu) devant l'avenir (ou une vision de l'av'nir) qui se présentait.

 

Y avait quand même le choix qui devait se faire : irai-je bosser lundi ou non ?

 

J'ai partagé ma difficulté avec des amis. Qui m'ont tous extrêm'ment sout'nus. Avec, quand même, cette particularité inévitable : chacun me donnait son avis.

 

Certains m'ont conseillé, en toute gentillesse, de reprendre le boulot le lundi et d'organiser mon travail autrement. En y réfléchissant, en effet, c'était dans mes capacités.

 

Certains (c'est même la majorité) m'ont conseillé de me mettre en maladie, de me retaper, en insistant sur le fait que ... les conditions de travail dev'naient inhumaines, que ce n'était pas les travailleurs qui craquaient mais ... bien le système ...

 

Entre les avis de mes amis ...

Entre les miens qui se bousculaient d'heure en heure ...

 

Fallait encore faire un tri. Et j'y ai encore réfléchi toute la nuit.

 

Sur le coup de quatre heures du matin ...

 

Sous les couvertures ...

 

Je m'entendais respirer. Ma colonne vertébrale ne s'emballait pas (je n'ai plus eu d'attaque de ce côté-là, ce week-end).

 

Je pouvais tenter le coup, au boulot.

 

Mais il suffisait que je décide de me lever pour rester sur ma réserve. Oui, j'avais eu le temps de me retaper, ce week-end. Mais j'avais eu le temps de changer d'air, de dormir, de passer suffisamment de temps dans de bonnes conditions.

 

Je sais comment ça se passe, dès qu'on est au boulot. Qui peut me certifier qu'aujourd'hui, passé seize heures, je n'aurais pas été sur les dents ?

 

Mon cerveau fonctionne à l'aise, OK. Quant à mes épaules, elles me lachent. Ma respiration n'est pas au top. Je deviens particulièr'ment sensible (et irritable) dans ces moments-là. Je me connais. Pour moins que ça, je suis déjà passé ... aux mains, avec certaines personnes, dans d'autres contextes.

 

Je ne souhaite pas en arriver à de telles extrémités, dans mon boulot.

 

Je me sens physiqu'ment faible (fragile, même). J'ai besoin de récupérer. Et ces douleurs à la colonne, susceptibles de se réveiller à tout bout d'champ, il est important que j'y veille. J'ai bientôt 49 ans, je suis encore jeune, j'ai encore toute une vie devant moi, tout en n'ayant plus 20 ans (ni, peut-être, la capacité de récupérer ni de vaincre des obstacles comme j'ai pu le faire durant des années).

 

J'ai téléphoné au boulot.

 

Je me suis déclaré indisponible.

 

Tout à l'heure, j'irai voir un médecin.

 

J'ai confiance en la vie.

Je me fais confiance.

J'apprends à me faire confiance.

 

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