Trois personnes sont venues, hier, au concert de "La Bwesse a Music".
Trois personnes. Pas plus.
Bon, la soirée s'est bien déroulée.
Bien sûr, ça devait démarrer à 20 heures. Trois quarts d'heure plus tard, le chien (de la maison) n'aboyait toujours pas pour signaler qu'une personne, devant la porte d'entrée du cabaret (où il ne faut pas sonner) se manifestait.
Dois-je considérer cet état de fait comme une injustice ? Sûrement pas. Les gens ont le droit de venir s'ils le souhaitent, mais ... c'est tout. Et puis, ils ont aussi leurs priorités.
Puis-je vivre cet état de fait comme une injustice ? Oui. Ne parlons pas, dans ce cas, de permission. On ressent ce qu'on ressent.
Bon, comme d'habitude, j'avais averti un minimum de gens. Mais pas autant que ... dans d'autres périodes. Le peu de public vient-il de là ? Peu probable : on fait parfois un maximum de battage (publicitaire ou informatif), sans voir beaucoup de têtes se bousculer au portillon ... parfois, on limite son info et on fait salle pleine. Alors ?
Tout celà, je le sais.
Mais au moment où on le vit ...
Hier, entre vingt-et-une heures (moins le quart) et vingt-et-une heures (heure où j'avais placé ma limite pour démarrer quand même le spectacle (par respect pour les quelques-uns qui étaient venus et pour ... moi-même), je m'étais posté à l'entrée du cabaret. Il commençait à faire noir. Des phares de voiture se manifestaient dans la rue, je me disais : ah, peut-être un qui s'rapplique, et la voiture ... final'ment, tournait toujours au carr'four juste avant le cabaret ou s'arrêtait toujours devant la façade d'une maison de la rue (quelques mètres plus loin).
J'ai passé ces dix minutes (précédant mon "entrée en scène"), à accepter cet état de fait, à me rapp'ler que pas mal de gens me sout'naient (sans me l'montrer), pensaient sûrement à moi au même moment (comme je pensais à plus d'un), que les dés n'étaient pas joués.
Je me suis encore dit, à ce moment précis ...
Qu'il est si facile de devenir mégalo et d'attraper la grosse tête. Qu'il est si facile, quand on n'ignore pas qu'on a du talent (ou "un certain talent") et qu'on se décarcasse, à son échelle, pour le faire valoir, de considérer, lorsque le public n'est pas là (et ... qu'on en a grand besoin), de tomber dans un sentiment de victime, de s'accrocher le coeur et de considérer que le public est salaud, ingrat.
Mais non, mais non ...
Les gens ne nous doivent rien. On ne doit jamais l'oublier. Leur sympathie n'est jamais un dû.
Bien sûr, bien sûr ...
Un cauch'mar m'attendait, la nuit suivante : je me voyais, avec ma guitare et mon ukulélé sur le dos, sonnant à une porte. Il me restait peut-être un quart d'heure avant de prendre le dernier train (je n'étais même pas certain d'en attraper un dernier). La séquence suivante, je me trouve dans une péniche. Plein de gens, sur des coussins, m'attendent, le regard jugeant et me disent, quand je m'approche d'eux : "Tu as chanté trop vite aujourd'hui, on n'a pas compris pourquoi". Je n'ai pas su quoi dire. J'ai ensuite voulu partir, histoire de ne pas ... louper le train, qui allait partir incessamment. Et voilà qu'en ch'min, je m'aperçois que j'ai oublié ... mon sac-à-dos.
Bien sûr, bien sûr ...
Les prémices de l'été m'ouvraient leurs bras, ce dimanche matin. Le marché, à la Ville Haute de Charleroi, me donnait un sentiment de vacances.
Hier, en début d'après-midi ...
J'ai voyagé chez des amis.
Un lustre qu'on remonte et qu'on descend, grâce à une ficelle. Une partition de Rachmaninov sur un piano à queue. Un potager. Un atelier (de menuiserie) où cinq portes postiches vous font la fête.
Et ...
On m'a prêté (pour un temps indéterminé) un accordéon diatonique. Hé hé, la famille musicale s'agrandit. Le prochain concert pourrait en témoigner.
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