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Histoires d'un idiot de guerre   de Ascanio Celestini                 mise-en-scène Michael Delaunoy

http://www.pietropizzuti.be/-Accueil-.html

 

12272803869?profile=originalOn se souvient de la superbe  mise-en-scène par Pietro Pezzuti en novembre dernier de la  fable initiatique  d’Henry Bauchau, "Diotime et les Lions" au Centre Culturel des Riches-Claires aux côtés  de l’exquise  Stéphanie van Vyve. On se souvient aussi de sa magnifique pièce "L'hiver de la cigale" présentée au Public.

"Histoires d’Un Idiot de Guerre" "Storie di uno scemo di guerra" est une reprise du théâtre  le Rideau de Bruxelles au 

WOLUBILIS

...hélas pour deux soirs seulement.

 Pietro Pizzutti adore l’auteur  italien Ascanio Celestini dont il va se faire l'interprète avec Angelo Bison. Celestini  aussi se fait conteu de fables et porteur de tradition orale  à la façon des histoires contées par les grands-parents. «  Il y a cette culture italienne de l’histoire racontée. Il y a des couleurs qui me parlent, des personnages qui me rappellent des histoires de mon enfance et de ma culture et j’ai l’envie des les transposer et de les faire entendre en français, parce que c’est la langue dans laquelle je travaille, et c’est cet objectif-là qui me conduit, par véritable amour de ce que je lis en italien. »

 C’était une touchante  histoire de guerre à propos du  propre père de Celestini, Nino, et de son  grand-père,  qui en des temps famine, dut absolument braver  Rome sous les bombardements pour aller chercher un cochon. Le motif semble anodin. Le vécu et l’imaginaire,  tour à tour, diffusent des vérités profondes. La réalité, faite d'indicibles terreurs, débouche sur un surréalisme omniprésent.

On se laisse prendre car Pietro Pezzuti et Angelo Bison, les deux comédiens, nous bercent dans le charme de la langue. Rien qu’en faisant tinter les prénoms des différents personnages, on en vient à s’illusionner croire que l’histoire se passe en italien dont on  semble tout-à-coup comprendre la magie verbale. « Mon père était le deuxième de quatre garçons. Le premier s’appelait Ernesto, après lui est né Gaetano, mais Gaetano est mort-né. Comme ça, quand mon père est né, ils l’ont appelé Gaetano en hommage à son frère mort. Seulement en famille on avait du mal à l’appeler avec le nom du mort, c’est pourquoi on a toujours appelé mon père : Nino. » Est-il donc mort ou vivant, ou mort-vivant ce Nino légendaire?  Cela donne le ton, on sera emportés par la double parole des comédiens, la poésie. Les personnages traversent la vie, la mort et ressuscitent par la magie du verbe. 

L’émotion toute vivante, est prise au piège des fils vivants du conte.  Fil à fil  ou  de fils en fils ? A 8 ans le père de Celestini a risqué sa vie pour un oignon lorsqu’il accompagnait le grand-père cherchant à récolter les 1000 lires  pour acheter un cochon, volé par ailleurs aux Allemands.

Sur deux chaises et quelques lampions, firmament de théâtre,  reviennent avec volubilité intense, mille personnages qui peuplent la mémoire des compères.  Tout un peuple migrateur installé à Rome : Nino qui a osé pisser dans le casque de l’allemand avec la tache au visage ; le grand-père Giulio qui doit dénicher les 1000 lires, l’homme terré derrière les barreaux de la fenêtre qui collectionne les oignons, la mère Irma qui compte les éléments du repas au spaghetti près, le gamin qui est devenu vieux en deux heures, la petite sœur volatilisée,  le coiffeur en costume mortuaire ( italien bien sûr), le chien du coiffeur, des polonaises enveloppée de puanteur. «  La puanteur de l’humanité, tenace en temps de guerre. La puanteur que l’humanité traîne depuis des siècles et des siècles, une puanteur aussi ancienne et originelle que le péché. »

 

Au cours de la  Traversée de Rome occupée, tous les uniformes sont déguisements qui se ressemblent. En face : une ribambelle petites gens espiègles, de cascades et de mises en abîme surveillées par les yeux d’une mouche pacifique aux mille facettes. Le rire et la fantaisie sauvent. L’humanité résiste. L'animal est presque plus digne que l'humain.  C’est l’histoire abîmée et ressuscitée  d’une jeunesse tendre, abîmée par la marche de l’Histoire, tragique "comédie"  qu’il ne faut pas oublier.  - Ainsi parlait ...le coiffeur ! -

 

A défaut du spectacle, vous pouvez apprécier le texte : http://www.pietropizzuti.be/IMG/pdf/Histoires_d_un_idiot_de_guerre_Storie_di_uno_scemo_di_guerra_traduction_traduzione_translation_Pietro_Pizzuti.pdf

 

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