« Grand ECArt » de Stephen Belber mis en scène au théâtre de la Madeleine à Paris et maintenant à Bruxelles au CENTRE CULTUREL D’AUDERGHEM
Une pièce où l’on parle de A comme Amour ou A comme Art ; du contrôle de soi, du travail et de la discipline de la danse, « c’est sidérant, bouleversant, la rigueur » ; de ce que peuvent bien se dire un flic et un danseur (homosexuel à ses heures), de haschisch et autres substances hallucinogènes (c’est l’époque), des années soixante et particulièrement de l’année 1963, « période de défoulement total »; des milieux artistiques, « tout le monde couchait avec tout le monde ! » ; du merveilleux métier qu’est l’enseignement, « voilà pourquoi j’enseigne: accoucher la magnificence de l’esprit humain »; de sexe, de tricot et de danse « qui sont interchangeables » ; de l’usure des couples ; du rêve de vie de chaque individu, et du grand écart, figure de danse, et phénomène qui sépare tant les fils et les pères que les individus dans les couples mariés ou non. On dirait presque un titre canadien ! Foule sentimentale, sortez vos mouchoirs et riez de bon cœur.
Un spectacle désopilant, mais absolument pas pour enfants, nous prévient Thierry Lhermite lui-même ! Cela se passe dans l’appartement 52, dernier étage d’un gratte-ciel Newyorkais. On y parle beaucoup de la prestigieuse Julliard School. Cette comédie dramatique et psychologique touche à la fois nos fibres profondes et nous fait sincèrement rire tant le jeu des acteurs et le décor fantaisiste se liguent pour accumuler une tension merveilleusement bien menée qui interroge ce fameux grand écart, dans tous les sens du terme.
À New York, Toby, ce célèbre chorégraphe excentrique et solitaire, devenu professeur de danse à la Julliard School suite à un accident qui brisa sa carrière de danseur étoile, reçoit donc la visite d'un étrange couple de Seattle venu l'interroger sur le milieu de la danse dans les années soixante. Une banale enquête sociologique qui va le distraire de sa solitude croit-il. Mais cette rencontre devient très vite explosive. Comment ces trois protagonistes mus au départ par la seule curiosité, peuvent s’engouffrer dans une hostilité réciproque et sauvage… est révélateur de la nature humaine et montre à souhait qu’il suffit de très peu pour déclencher une guerre.
L'interview prend une tournure très inquisitrice car elle porte sur les mœurs sexuelles très libres de l’époque hippie mais surtout sur les partenaires variés et nombreux du chorégraphe. De quoi créer un malaise de plus en plus désagréable pour le vieux danseur. A vous de découvrir les motifs secrets de cette visite déterminante, en présence des protagonistes, servis par des comédiens magnifiques sur les planches du centre culturel d’Auderghem. On ne voudrait en aucun cas vendre la chandelle d’une pièce finalement fort émouvante. Vous serez servis en surprises et en vérités psychologiques et artistiques.
Auteur : Stephen Belber
Artistes : Thierry Lhermitte, Valérie Karsenti, François Feroleto
Metteur en scène : Benoît Lavigne
Du lundi 17 au samedi 22 octobre 2011 à 20h30 et dimanche 23 octobre à 15h30
http://www.cc-auderghem.be/index.php/nos-spectacles/paris-theatre-1112.html
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