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administrateur théâtres

Le chœur La Psalette de Bruxelles chantait samedi soir avec le BPO, le Brussels Philarmonic Orchestra, dans une très belle prestation à l’église du Collège Saint- Michel don le vrai nom est l’église Saint-Jean-Berchmans ! On aime vraiment retrouver la musique sacrée dans son cadre naturel, un lieu sacré aux belles perspectives avec une belle acoustique, des pierres qui prient, des voûtes, des colonnes, des vitraux brillants de spiritualité. Avec une cinquantaine de membres, cette formation chorale belge fête bientôt ses 60 ans d’anniversaire et pratique un vaste répertoire allant de la Renaissance à … Jacques Brel.


Au programme, le Gloria en ré majeur (RV 589) de Vivaldi, en 11 mouvements qui invitent au recueillement et à la profondeur.  Que le temps suspende son vol et que l’assemblée pénètre au cœur de l’essentiel! Le Gloria sera exécuté avec pause entre chaque partie, y compris après le titre.

Cela commence par un ensemble soyeux sous la direction de David Navarro Turres et le Brussels Philarmonic Orchestra, le crescendo envoûtant se déploie sur le pro nobis. Le duo de solistes sopranos s’empare alors de l’ivresse angélique du Laudamus te. C’est très contrasté car la première soliste, Anh Dang qui chante pour la Psalette de Bruxelles incarne l’humilité et l’innocence de la fragilité, tandis que Astrid Defauw, soprane professionnelle, incarne une flamboyance un peu écrasante, il faut le dire. Ainsi, deux aspects opposés de notre humanité s’entrelacent à la louange du Seigneur et le cœur penche vraiment pour la plus vulnérable! Par la suite, on devra attendre un peu longuement l’entrée du Dominus deus, au 5e verset car il semble que les partitions du clavecin se soient subrepticement mélangées ou volatilisées… De notre place entre les premières colonnes, c’est le cœur battant que nous regardions l’instrumentiste désemparée, puis vivement assistée par un collègue, mais l’ensemble de l’assistance, tout comme le chef d’orchestre d’un calme impeccable, ont fait mine de ne rien entendre de ce blanc anormalement prolongé… Puis la musique reprend son vol, célébrons la vie, Alleluia ! Le lieu sacré où se déploie la musique est baigné de grâce et de joie, les violons bien  allègres dans le verset 6, la contrebasse intensément présente, pour terminer sur un Vivaldi solaire dans les versets 9 et 10. Seul regret, l'absence de podium pour l'orchestre.  


La deuxième partie du concert était une véritable surprise, le Magnificat de John Rutter, un compositeur anglais contemporain de renommée internationale étant à l’affiche. Ce dernier est titulaire du Lambeth Doctorate of Music reçu des mains même de l’archevêque de Canterbury en reconnaissance de sa contribution à la musique sacrée. Et quelle contribution ! cette splendide œuvre de feu et de sacre fut créé au Carnegie Hall de New York par le Manhattan Chamber Orchestra, des chœurs et la soprano Patricia Forbes, le 26 mai 1990, sous la direction du compositeur. Le Magnificat, le cantique de la Vierge Marie, faisait traditionnellement partie de l’antique rite des Vêpres dans l’église romaine médiévale. Après la Réforme, il devait être intégré aux services en soirée des églises luthériennes et anglicanes.

Le voici, rythmé, percutant dès les premières mesures, dépoussiéré, remodelé, mis au goût de la modernité, swing garanti à l’appui. Textes latins et anglais de souche s’interpénètrent, chant grégorien et accents jazzy dialoguent gaiement. Le public jubile. La harpe a un beau rôle, les voix séraphiques - des voix de jeunes garçons anglais, à s’y méprendre - dessinent « Of a rose, a Lovely Rose », un merveilleux poème en l’honneur de la Vierge. Des percussions très actives, dans Quia fecit mihi, la toute-puissance divine incarnée par l’orgue. La merveilleuse soliste mezzo Julie Prayez , planera avec des ténors solistes issus du chœur, dont Daniel Lipnik,  dans le Sanctus vibrant, lumineux, aux harmonies voluptueuses. Fecit potentiam est enlevé, les femmes exaltent l’humilité et la douceur dans des sonorités crémeuses. La soliste persévère dans une douceur angélique et vibrante à la fois. Les voix d’hommes et de femmes sont bien cintrées et nettement contrastées. Les bois donnent de la rondeur. Et le Sicut erat in principio donne toute sa place à un chœur triomphant, la soliste continuant de briller dans un merveilleux équilibre sur cordes et harpe, avant l’Alleluia aérien couronné par une flûte en flèche vers le ciel.

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