En écho à Suzanne Walther-Siksou,
A la couleur des mots,
Aux utopistes, aux poètes, aux indignés.
(photo L. M.)
Faubourg
Les murs ont de la peine à se tenir debout
Au long de cette rue
Qui monte et tourne.
On dirait qu'ils sont tous venus, ceux du quartier,
Essuyer leurs mains grasses au rebord des fenêtres
Avant de pénétrer ensemble dans la fête
Où croyait s'accomplir leur destin.
On voit un train peiner au-dessus de la rue,
On voit des lampes qui s'allument,
On voit des chambres sans espace.
Parfois un enfant pleure
Vers l'avenir.
Eugène Guillevic (1907-1997)
Photo prise à Christiana (Copenhague).
Christiana fut déclarée "ville libre" en 1971 par une bande de hippies qui occupa un camp militaire désaffecté sur cet ilot enclavé dans Copenhague. Depuis, plus ou moins tolérés, des marginaux, des artistes, des poètes y mènent toujours une vie alternative et le quartier a conservé une ambiance libertaire avec ses installations expérimentales. Bien que les photos y soient prohibées je ne devais pas trop dénoter, et puis je souviens du temps où le slogan fleurissait "Il est interdit d'interdire"...
Commentaires
Merci beaucoup Maria
Merci pour l'esprit de liberté, pour l'inspiration du départ, de l'envolée.
Redonner un peu de couleurs aux murs gris de la ville et voir refleurir l'espoir. Merci Françoise et à tous qui prirent le temps d'une pause.
Merci pour ce partage.
Merci à tous et toutes. Je vais poster d'autres photos pour illustrer l'esprit qui souffle à Christiana.
Cher ami
Je crois que ce tableau, surréaliste, aurait sa place dans le recueil de poèmes de René Char. Je le trouve plus provoquant que des mots qui ont perdu leur pouvoir et surtout leur saveur.
Un texte simple fort de l'instantané,ici et là quelques détails donnent une signification à cette fresque géante: le décor est posé, il ne reste plus à chacun qu'à en saisir toutes histoires qu'il leur inspire- au fond, toujours un peu la leur en rpojection.
merci
Tu as bien fait de ne pas t'interdire.
Amitiés, Claudine.
Merci Liliane. Je vais faire le lien.