Et on est resté là,
Enivrés, immobiles,
A regarder là-bas,
Vers le ciel tranquille,
A scruter l'horizon
Et les nuages roux,
Souples, soyeux et ronds
Frôlés par un vent doux.
On ne pensait à rien,
Le temps virevoltait,
Et on se sentait bien.
Le ciel nous suffisait.
Et on est resté là,
Le coeur trempé d'azur
Et de soleil grenat,
A se griser d'air pur.
Sur les chemins du vent
Parfumé aux embruns,
Glissait un goéland.
On avait l'âme à jeun,
Gourmande d'éphémère,
D'improbable et d'espace.
La mer noyait l'amer,
Les heures s'égrenaient
Au gré du sable blond.
Et le temps effilait
Nos préoccupations.
On voulait rester là
Sur le sable, les traces
Légères de nos pas
Très lentement s'effacent
On n'est pas resté là
Allez savoir pourquoi...
Poussés par un vent froid,
On est parti là-bas...
Sous un ciel terne et gris,
Il fallait recréer
L'éclat d'un coloris,
Sur le vide papier.
Et j'en suis resté là...©
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