La bibliothèque nationale de France possède, semble-t-il, les plus belles lettres manuscrites de la langue française. Celles-ci ont été réunies et éditées sous le titre «La mémoire de l’encre». Chacune n’était destinée qu’à un seul être, un confident privilégié.
Le lecteur, indiscret écoute une personne qui ne s’adresse pas à lui. Elle porte un nom, il pénètre excité dans un jardin secret.
Quand deux êtres qui s'aiment se trouvent contraints de vivre éloignés l’un de l’autre, leur complicité ne peut plus s’exercer à moins qu’ils aient le goût d’échanger par écrit, aussi intimement qu’ils le faisaient avant.
Les confidences entre deux correspondants peuvent les enrichir d’une façon qu’ils ne soupçonnaient pas. En se révélant avec sincérité, ils apprennent à se connaître mieux eux-mêmes.
Des épîtres remarquables ont sans doute disparu. Parfois un notaire a eu mission de les
détruire ou de les renvoyer à leur expéditeur, à la mort de leur destinataire.
Le survivant qui a conservé précieusement les lettres qu’il recevait, peut en extraire une de son enveloppe timbrée, restée intacte. Il entend alors un monologue sur des idées, des états d'âmes, des interrogations.
Par la force des mots, le lecteur retrouve l'énergie spirituelle de celui qui s'est exprimé.
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