Ébullition
Viens, que je te maltraite !
Viens, que je te salisse !
Que je franchisse ta fenêtre
Sous mon pied le verre crisse
Et coupe, et entame
Ma chair et mes larmes
Mes armes me meurtrissent
Mais viens donc, puisque je te clame !
Viens, je t’invite !
Nous danserons, et ces dames
Ne seront que des laiderons
Viens, que je m’épande sur ton corps,
Que j’expire entre tes seins
Et que mon esprit vagabonde
Dans le creux de tes reins
Sais-tu que tu m’inondes de ton venin céleste ?
Et tu manges mes restes,
A genoux sur ma tombe.
Mais je te posséderai, une fois ma vie éteinte
Quand mon cœur qui s’éreinte
Ne battra plus en vain.
Alors viens me lacérer et boire à mes entrailles
Le vivant résultat de ton insidieux travail !
Viens si tu l’oses, sois donc la ménopause
Qui empêchera mes sentiments de procréer infiniment
Viens, que je te maltraite !
Viens, que je te salisse !
Mes mains nues sur les tiennes glissent
Trempées du même sang.
Mon corps est si dément
Qu’il se prosterne devant toi.
Viens, serpe de la mort,
Viens tuer mon émoi !
Coupe la corde raide,
Coupe, que je glisse !
Viens, que je te maltraite,
Viens, qu’on en finisse !
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