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Delirium - extrait diurnes 1

Ébullition

 

Viens, que je te maltraite !
Viens, que je te salisse !

Que je franchisse ta fenêtre

Sous mon pied le verre crisse

Et coupe, et entame

Ma chair et mes larmes

Mes armes me meurtrissent

 

Mais viens donc, puisque je te clame !

Viens, je t’invite !

Nous danserons, et ces dames

Ne seront que des laiderons

Viens, que je m’épande sur ton corps,

Que j’expire entre tes seins

Et que mon esprit vagabonde

Dans le creux de tes reins

 

Sais-tu que tu m’inondes de ton venin céleste ?
Et tu manges mes restes,

A genoux sur ma tombe.

 

Mais je te posséderai, une fois ma vie éteinte

Quand mon cœur qui s’éreinte

Ne battra plus en vain.

 

Alors viens me lacérer et boire à mes entrailles

Le vivant résultat de ton insidieux travail !

Viens si tu l’oses, sois donc la ménopause

Qui empêchera mes sentiments de procréer infiniment

 

Viens, que je te maltraite !

Viens, que je te salisse !

Mes mains nues sur les tiennes glissent

Trempées du même sang.

Mon corps est si dément

Qu’il se prosterne devant toi.


Viens, serpe de la mort,

Viens tuer mon émoi !

Coupe la corde raide,

Coupe, que je glisse !

Viens, que je te maltraite,

Viens, qu’on en finisse !

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Commentaires

  • Et quand je l'ai écrit je me suis trouvée prise dedans en le lisant à voix haute, déclamant comme si j'étais sur scène une réplique assassine :)
  • une écriture passionnée   ce serait  un plaisir de  le lire à haute voix
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