Méditation
Excepté sous formes de traces,
Mon esprit ne put retrouver
D'exaltants émois éprouvés,
Jadis, lors de certaines grâces.
J'occulte mon destin passé.
Il me semblait parfois mensonge.
Ce qui fut vécu devint songe,
Ne veux plus m'y intéresser.
L'oubli balaye les regrets
Qui empêchent de se soumettre,
Quand on voudrait se le permettre.
De cela certes, lui sais gré.
Les humains âgés se soucient
De vivre au mieux dans le présent.
Il leur faut faire comme si
Rien n'est moins beau qu'auparavant.
Mais l'incontournable vieillesse
Ponctuellement enlaidit.
Elle multiplie les maudits,
Jusqu' à l'ultime, fin agresse.
Je pense à l'écoeurant insecte
Que Kafka a imaginé;
Métamorphose terminée,
Un homme devenu abjecte!
Abonde la réalité
En déprimantes, vaines choses,
Résultat des métamorphoses,
D'êtres transformés en déchets.
À la vie que l'on félicite,
On ne reproche rien longtemps.
Elle crée l'émerveillement,
On n'en critique pas les rites
16 janvier 2015
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