Regardez les feuilles mordorées dans l'air vagabonder,
les arbres du grand parc, majestueux et somptueux,
déjà s'écheveler,
le ciel faïencé, oublieux de l'été,
sur les branches dégringoler,
il pleut décidément trop fort en ce matin d'octobre,
les frondaisons arborescentes
ne pourront y résister longtemps ;
le parc sera bientôt dépossédé de son immense chapeau,
de sa vêture verte et brune.
Il ne sera plus que bois endormi !
A deux pas d'où je suis,
une jeune femme assise sur un banc gris,
dégrafe sa robe en jean, de sa main blanche et fine,
en extrait un sein clair près duquel
une petite tête rose et ronde
s'impatiente puis le goûte non sans délectation ;
voilà son premier Monde !
La jeune femme s'applique à se donner à lui,
le contemple de son regard lumineux, printanier ;
ils sont en osmose,
aux antipodes de ce matin trop froid d'octobre,
de l'automne hivernal !
Demain, je reviendrais à la même heure,
au même endroit,
simplement pour y retrouver un p'tit brin printanier.
NINA
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