Depuis que je rénove d'anciens mannequins dans mon petit atelier, une certaine présence !
Parfois ça bouge ! Cela fait trois fois que je pose un ruban de masquage sur ce visage.
Rien y fait, à chaque fois que je me retourne, le ruban est au sol et elle me dévisage.
Déplacement d'une main, d'un bras, mains sur ses hanches et puis un pas, je n'y crois pas !
Fallait qu'elle reste absolument immobile pour ce lissage minutieux au mastique chimique.
Application parfaite du produit autour de ses lèvres, ne bouge pas je t'en prie, fais une prière.
Pourrais-je encore maîtriser ces êtres de plastique, pouvoir encore nouer leurs membres d'élastiques ?
Ce n'est plus comme avant, je suis un peu mal à l'aise d'être vu en permanence par ces milles visages.
Parfois la nuit, je descends dans l'entrepôt, multitudes d'ombres féminines, crainte d'un bruit minime.
Habillée sophistiquée et maquillée, le regard neutre, jambes légèrement écartées en position adéquate.
D'une beauté exceptionnelle, c'est vrai, que ce soit l'une ou l'autre, assise ou debout, toutes m’émerveillent.
Commentaires