Les yeux fermés, je me réveille.
N'ai aucun souci de l'instant.
Silencieux, coule le temps.
Mon inertie reste pareille.
Soudain, de la douce lumière,
L'énergie venant lentement,
Me sort de l'engourdissement.
Lors je lève mes paupières.
Il a neigé pendant la nuit.
De nouveau sévit la froidure.
Mon indifférence perdure.
Rien ne me sauve de l'ennui.
Pourtant hier, exubérante,
J'avais préparé des couleurs.
Elles mènent en un ailleurs,
Parfois, je les entends qui chantent.
J'eus certes longtemps l'avantage
De prévoir et de décider.
Tout choix doit être validé,
Conçu au ghetto du vieil âge.
J'y vis sous ses lois détestables,
Régissant les métamorphoses
Des êtres vivants et des choses.
Certains y deviennent minables.
25 février 2018
Commentaires
Bonjour, cher monsieur
Je vous remercie d'avoir pris le temps d'exprimer votre point de vue sur le vieillissement.
L'indifférence est parfois difficile et la résignation n'est pas un choix.
Peu à peu il nous faut bien admettre qu'un jour nous serons détachés. Détachés de nos peines, de nos souvenirs, de nos souffrances, de notre invalidité grandissante. Peu à peu s'installe ce sentiment. Les plus jeunes sont parfois agacés par ce phénomène car ils savent ce qui les attend et pensent enterrer cette pensée en se débarrassant des plus vieux. Quant à l'individu que nous sommes, voyant le temps courir sous nos pas, il nous faut bien accepter de nous voir en face et progressivement procéder " au débarras " du passé. L'indifférence est aussi une forme de liberté retrouvée. Surtout lorsque l'on a consacré beaucoup de temps à ce qui nous a environné en négligeant de penser à soi ! Amitiés, gilbert.