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Publications de Martina Charbonnel (28)

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"En apprenant les horribles tueries à Charlie Hebdo, j'ai compris que c'était la fin d'une époque, peut-être même la fin d'un monde. Ce n'était pas seulement la mort des dessinateurs talentueux qui avaient accompagné ma jeunesse. C'était surtout celle de la liberté d'expression car je savais que rien ne serait plus jamais comme avant. Il me semblait que leur rendre hommage, c'était ne pas se taire, ne pas faire porter le flambeau de la liberté d'expression qu'à quelques personnes qui risquent leur vie pour défendre notre bien commun le plus précieux. Mais le cri de ralliement “je suis Charlie” n'était qu'un prélude à l'avènement d'une société sécuritaire liberticide."


"La charlitude, ça n'existe plus " est un livre de 104 pages   ( 14,8x21 ).

J'ai regroupé ,dans ce livre, les articles de mon blog "Charlotte met les pieds dans le plat" ouvert sur le site de l'Obs en janvier 2015 puis fermé deux mois plus tard à cause  d'une modération  qui ne comprend pas l'humour. Pour cette raison,  "La charlitude, ça n'existe plus " est avant-tout un livre contre la censure.


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La malédiction

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J'ai toujours su que j'avais quelque chose à faire avec le théâtre. Enfant et adolescente, j'avais rêvé d'être  comédienne. Cette idée m'était venue très tôt parce que  personne ne prenait au sérieux mes larmes quand j'étais triste. Mon chagrin était ignoré car on disait que j'étais comédienne.    J'ai alors cherché à exploiter ce don des larmes pour étonner  mes copines de classe. Lorsqu'elles me demandaient comment je faisais, je répondais :" C'est facile  Je pense à quelque chose de triste !" Les mots qui parvenaient instantanément à me faire pleurer étaient   " Personne ne m'aime !". Je ne sais si à sept ans , j'utilisais spontanément  l'une des ficelles des  acteurs mais ce dont je suis certaine, c'est que mon chagrin n'était pas joué. Je venais de découvrir qu'être artiste, c'est utiliser des émotions vraies pour  construire des  fictions.

 

Je n'avais pas vraiment compris que lorsque mes parents riaient de mes pleurs en prétendant que j'étais comédienne, ce n'était pas un compliment et encore moins pour que je décide d'en faire ma profession. Ma famille n'était pas disposée à m'encourager à devenir artiste, bien au contraire.

S'obstinant à nier ma sensibilité, ma féminité et mes aspirations,  elle a fait planer sur moi une malédiction  que je n'ai pu tenter de vaincre que par l'écriture. Dans chaque pièce que j'écris, il y a toujours au moins un rôle que j'aurais aimé jouer.

 

 

Mon nouveau blog de théâtre 

Mon site théâtral 

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 Viviane : "Ne me torture pas  !  Tu ne sais pas plus que moi ce qu'est l'amour. Tu en parles  dans  tes livres,   tu l'imagines en rêve parce  que  tu es incapable de  l'éprouver ! (colère dans  sa voix)  C'est bien  plus facile d'écrire sur l'amour  que  de  le  faire vivre au quotidien !  Tu prétends partager l'amour dans  ta communauté spirituelle : L'amour universel, l'amour qui transcende !  C'est un mensonge,   une gigantesque  escroquerie ! C'est pas du tout ça, l'amour !  (Marc baisse les yeux.) Et l'amour tout  simplement ?  L'amour dans les petites choses de  la vie,  dans les petits déjeuners pris ensemble le matin,   l'amour banalité,   l'amour qui fait pleurer en épluchant les oignons,   l'amour gourmandise,   l'amour quand l'autre  est malade,   l'amour quand les  factures tombent tous mois et  se  tenir les coudes pour en venir à bout,  l'amour fatigue avec les cernes sous les yeux,   l'amour vacances,   l'amour  neige  dans les rues froides en l'hiver,   l'amour partage,   l'amour télévision... Et  oui, mon vieux  !   Et l'amour ballade en forêt,   l'amour lassitude, l'amour jalousie,   l'amour poison,   l'amour combat,   l'amour fantasme, l'amour indigent, l'amour possession mais aussi l'amour dépossédé !  Mais qu'est-ce  qui me prend ?  Je parle  de l'amour au passé, car le  présent,   c'est l'amour néant... Tu sais...   ( tristesse)  Je suis très  émue de  te  revoir.   "

 Extrait de  ma pièce de théâtre  : Faux-fuyant publiée  avec Tombe amoureuse Théâtre I et II mck editions

 

Le  site de  mes pièces de théâtre

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Je  souhaite une bonne et heures  année à tous les membres du réseau Arts et Lettres  .C’est  l’occasion de remercier Robert Paul pour la très belle initiative de ce réseau.

 

A toutes et tous je  souhaite une année 2011,  féconde   en projets artistiques  ainsi que du succès  car l’art  peut enchanter un monde qui plus que jamais aura  besoin  de ces petites flammes que  chaque artiste allume par sa création..

 

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Léternel présent

Extrait de ma pièce : "Les meubles parlent"( Premier acte, scène 2) : Dans un hôtel des ventes six meubles d'époques différentes font connaissance

L’HORLOGE : Quel besoin avez-vous de vous préoccuper de l’avenir ? Ne pouvez-vous pas vous contenter de profiter de l’instant présent ? Certains ne vivent que dans le passé, d’autres anticipent le futur. Et pendant ce temps que vivent-ils ? Rien ! Moi, je suis l’Eternel Présent. Rien ne me perturbe. Parfois je dérange avec mon tic-tac régulier et mon carillon qui jour après jour, décline les heures. Les humains vieillissent et me lancent parfois des regards haineux. Je n’en ai que faire. L’heure suivante mes aiguilles déclenchent le signal inébranlable de la fuite du temps. D’autres fois je sens des yeux suppliants posés sur moi comme si j’avais le pouvoir de provoquer les évènements alors que je ne suis qu’un point de repère que rien ne peut ébranler. Je me sens parfois un peu seule dans cette fonction unique qui est la mienne. Mais je suis la gardienne du rythme du jour et de la nuit depuis que plus personne ne regarde le soleil. Parfois, on oublie de me remonter. Je m’endors d’un profond sommeil qu’aucun rêve ne vient troubler. Dès que le cliquetis de ma clef actionne mes lourdes aiguilles, je m’éveille sans mémoire, sans passé, ni futur dans la conscience de l’éternel présent. Ainsi les années ne me marquent-elles pas. Bien que je sois votre doyenne, on me crédite de 239 ans, je n’ai pas d’âge. Ça n’a pas d’importance puisque je ne dépasse jamais le nombre douze.

LE FAUTEUIL DE STYLE : Ça doit être un peu abrutissant de refaire indéfiniment le tour du cadran.

L’HORLOGE : Pas pour moi ! Vous ne pouvez pas imaginer l’instant sublime de la rencontre de la grande aiguille sur la petite qui n’aspire qu’à cette fusion éphémère. Cette pulsation qui déclenche le gong tant attendu, c’est à chaque heure, un cœur qui bat, une vibration, une étreinte amoureuse vouée à un éternel recommencement.

En savoir plus : Lire le premier acte

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L'oubli

"Les amours d'automne sont crépusculaires, pour les natifs de cette saison, quand l'âge rend désuète la collecte des souvenirs et des regrets. Pourquoi les ramasser ? Nimbés de l'aura du manque, ils forment la trame d'un tapis tissé de désirs et de rêves en attente d'un prochain voyage. Déroulant à l'infini, son velours patiné pas les foulées de l'oubli, il rencontre l'hiver. J'ai peur de devenir ce tapis volant que l'automne tente encore de retenir".

extrait de mon livre : "l'être aimé invisible"

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Quelle importance que ce soit lui ?



"Le pire danger pour l'amour serait de n'être plus éprouvé. La peur de perdre l'amourd'un être désiré n'est rien à côté de la peur de ne plus l'aimer. Perdrel'amour, ce n'est pas l'évidence de la rupture qui pourtant fait très mal, cene sont pas non plus les larmes versées sur une promesse de bonheur envolée.Perdre l'amour, c'est ressentir un pincement au cœur lorsque la délivrance dela souffrance offre la liberté pour seul horizon. Car que faire de cetteliberté si l'amour n'est pas attaché à ses pas ?


J'avais prié pour retrouver la joie de vivre et la sérénité, mais le détachement attendu nem'a pas seulement libérée d'un souvenir envahissant mais aussi de l'amour quile prolongeait au-delà de tout repère tangible. Pouvais-je cesser de souffrirsans en passer par-là ? Ma mémoire s'était longtemps accrochée aux mots visitéspar son âme, seul rempart contre l'acceptation de la douloureuse constatationlongtemps repoussée : " Je crois bien que je ne l'aime plus " dontl'idée même me glaçait. Son absence avait depuis longtemps cessé de refléter salumière sur mon trajet, mais n'était pas parvenue à éteindre en moi les braisesd'un feu prêt à repartir si par hasard son âme empruntait le Souffle pourl'attiser.


Il m'avait semblé que si je cessais de l'aimer, le flux sensible et mouvant de l'amour qui me traversait charrierait des particules d'étoileéteinte. Ni lui, ni moi n'aurions pu faire jaillir l'étincelle d'un feu que jene n'aurais pas pris la précaution de préserver de l'oubli. " Jecrois que je ne l'aime plus " n'était pas comme je l'avais craint la pertede l'amour. Ce n'était que la conclusion d'un sentiment ne pouvant pass'épanouir dans une relation. S'il était appelé à renaître un jour, ici ouailleurs, il ne pourrait se dispenser d'être passé par cette fin de cycle. Maissi tout devait se réinventer, quelle importance que ce soit lui ? Quelleimportance que ce soit moi ? L'amour ne fait que circuler à travers les êtres etles étoiles éteintes sont destinées à rayonner à nouveau."


extrait de mon livre : "une aventurière de Dieu"

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Cachez ce livre que je ne saurais voir !

Internet donne des pouvoirs qui guérissent les blessures de l'ego ou parfois de la vie. Par la magie du net, des auto-éditeurs ouvrant un petit site se sentent investis d'une autorité éditoriale au point d'attribuer un label de qualité à des livres d'auteurs qui veulent bien leurs soumettre un ouvrage.

En soi la démarche n'est pas inintéressante, mais sur quelle base évaluer la pertinence des évaluateurs autoproclamés ?

En proposant la grognasse à l'évaluation j'ai mis ce comité de volontaires ( 3 personnes) à l'épreuve. C'était presque une provocation. Ce livre est indéfendable et aucun groupement d'auteurs-éditeurs ne peut prendre le risque de le labelliser s'il veut gagner une quelconque crédibilité. Seul un éditeur ayant les reins solides pourrait à coup de grosse promo, donc de gros sous faire en sorte que ce livre soit entre toutes les mains afin que des gens le trouvent génial, soient pliés de rire ou au contraire le vomissent. Pas de bol : je n’ai pas ça dans mes relations. J’ai écrit la grognasse pour les fous, les décoincés, les gens qui ont du coffre de l’imagination et qui ont encore de temps en temps l’envie de bien se marrer.

Comme prévu mon bouquin a été recalé alors que ça avait plutôt pas mal commencé … Bon ce livre est sulfureux mal élevé, vulgaire mais bien entendu il n'est pas que ça. C'est très certainement mon meilleur livre, en tous cas le plus créatif. Livre inadmissible sans doute mais qui a bien plu aux gens l’ont lu sans avoir à craindre pour leur réputation.

Y a pas à regretter d’avoir été éconduite. Il n'y avait rien à gagner. Pas de contrat, pas de publicité autre que sur un site où circule au mieux une dizaine de personnes chaque jour essentiellement des auteurs qui cherchent un filon pour mieux vendre leurs bouquins. Je fais nettement mieux avec mes différents blogs.

Mais quelle petitesse quelle mesquinerie de la part de ces évaluateurs et quelle stupide prétention risible pour aller naïvement me proposer leur aide, si convaincus de ce que doit être un livre qu'ils sont bien comme les copains à s'auto-éditer faute d'avoir trouvé à éditer ailleurs.

M'aider pour quoi? Pour que je fasse des progrès ? Que j'apprenne à écrire des phrases correctes et sans gros mots ? Le choix de la langue parlée est-il à ce point insupportable ? Les ruptures de style seraient dues à mon inexpérience ? Mais mes pauvres z’Ôteurs : tout ceci est délibéré. Un bouquin qui dort dans un tiroir pendant dix ans et retravaillé ensuite pensant trois mois, c’est tout sauf un premier jet. La spontanéité est calculée et les passages les plus loufoques ont été auparavant étudiés pendant des mois. On ne sort pas des textes comiques d’un chapeau comme le magicien fait surgir une colombe. Le style d’un livre, c’est un choix assumé et il faut bien plus de courage pour publier « la grognasse » qu’un de ces romans pour midinettes ou un livre qui cherche à imiter les auteurs en vue…

A aucun moment ils n'évoquent l'humour ; Z’ont pas remarqué. Ils n’y ont vu qu’une autobiographie ( ce qui est en partie exact) mais ils font quoi des passages délirants qui ne peuvent en aucun cas être du vécu ? C’est sûr que tout ceci ne rentre pas dans les petites cases d’une grille d’évaluation. !

Ils se croient habilités à statuer sur un livre en oubliant l'essentiel c'est à dire ce qui fait sa singularité, ce en quoi un livre peut interpeller, déranger, affirmer, énerver, choquer, capter l'attention transporter, charmer, évader, séduire, irriter étonner, envoûter, faire réfléchir...

Sûr que si je leur avais proposé mon roman encore plus ancien "Clonitude" ( à paraître au printemps 2011). Ils auraient sans doute eu plus d'égards pour moi mais "Clonitude" n'est pas ce que j'ai écrit de mieux. L'histoire est plus convenue et le style plus classique. Il y a même quelques verbes à l’imparfait du subjonctif mais je compte bien les virer lorsque je corrigerai ce livre.

Il est vrai que j'ai fait fort en proposant "la grognasse" mais j'avais besoin de tester ces gens avant de voir si je pouvais ou non faire un bout de chemin avec eux. Le pire eut peut-être été d'obtenir ce label. Leur plus beau cadeau, c’est leur réaction…Ce livre n’est pas labelisable car il est hors norme mais surtout il ne l’est pas parce que ce n’est pas un produit : c’est une œuvre d’art et l’art, c’est précisément ce qui échappe. Etre plasticienne me permet d’outrepasser certaine règles dans ma peinture comme dans certains de mes écrits lorsque je l’estime nécessaire.

Beaucoup de gens écrivent mais ceci ne fait pas forcément d'eux des artistes faute de s'engager, d'oser ou de se dépasser .... Etre artiste c'est désapprendre les convenances pour exprimer sa singularité.

Aujourd’hui, je préfère en rire. Je me fais confiance. Je sais où je vais et mieux vaut être seule que mal accompagnée.

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Avec ses deux parents peintres, Grégoire Koutsandréou a été habitué à manier les couleurs dès son plus jeune âge. Ayant appris les principales techniques picturales avec son père, il a très rapidement affirmé sa personnalité artistique.

Depuis 2004, il exprime librement son jardin secret où un petit lutin nommé Szäp danse dans une végétation luxuriante.

Grégoire Koutsandréou décline des plantes aux formes inventées comme autant d’incantations à la nature que la ville lui dérobe. Les insectes, les grenouilles et tout le monde animal sont bienvenus dans le petit univers de Szäp.

La peinture de Grégoire Koutsandréou traduit la nostalgie de l’enfance ou plutôt d’un retour aux origines du monde, loin des agressions de la civilisation et de la violence qui secouent la société. Il se ressource dans cette quête de couleurs et de végétation réconfortante.

Depuis 2007, il habille ses toiles d'une sorte de rideau opaque, formé par une multitude de micro-motifs identiques peints avec minutie suivant des trajectoires souvent linéaires. Instruments de musique, objets usuels, pieuvres, plantes impulsent une dynamique à ses toiles. La danse de ses personnages évolue avec autant de décontraction que dans ses recherches antérieures. En apesanteur, Szäp se joue de la perspective entre des aires parcourues par des cubes associant ainsi volume et mouvement.

A partir de 2008, la préoccupation de l’avenir et du temps s’impose avec des calendriers du futur où les dates inscrites sont calculées pour être exactes. Le petit personnage Szäp s'installe dans l'intemporel. Relié aux origines de l'humanité par son aspect primitif, il fait un saut dans des époques si éloignées de nous que l'on peut à peine imaginer ce que pourrait-être la vie sur terre en ces temps la.

A BORDEAUX : RESEAU PAUL BERT 2 rue Paul Bert

DU 12 octobre au 12 novembre

VERNISSAGE : vendredi 15 octobre à partir de 18h3O

Son site

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Être mystique

"Etre mystique, c'est une façon de prendre le temps de regarder des choses que d'autres ne voient pas. À travers les étranges formes sculptées par les nuages, apparaît fugitivement un anneau traçant un pont entre les nimbus. Pour la plupart des gens, ce ne sont que des nuages aux formes changeantes. Combien de gens regardent encore le ciel ? Une personne mystique, y voit une arche et se sent emplie de joie. Pour elle, il n'est rien dans la nature qui ne soit prétexte à dialoguer avec Dieu.

Un mystique essaie d'éprouver la détresse de la mouette qui a vu s'envoler, sous ses yeux, son dernier espoir de morceau de pain, emporté par une autre. Dans son cri pathétique, le mystique entend une autre voix plaintive :" Mon dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? " Et si toutes les créatures vivantes ne parlaient que de Dieu ?

Le mystique s'assoit sur un banc pour contempler deux arcs-en-ciel dans un ciel d'aquarelle, sur l'autre rive d'un fleuve, balayée par la pluie Pourtant, tout près de lui, les gens ne s'extasient que devant des voiliers anciens exposés au public.

Le mystique épouse les pulsations de la flamme d'une bougie pour en deviner le cœur et dialogue avec sa pointe effilée accompagnant l'élévation de son esprit.

Etre mystique, c'est aussi savourer le Désir autant que l'amour, soupirant avec Arthur Rimbaud que " la vraie vie est ailleurs ". Le mystique sent la Présence de Dieu dans chacun des signes qu'il perçoit. Que ces signes lui soient destinés ou pas, importe peu. Il s'en imprègne et s'habille de l'aura de ces trop rares instants. Cet état de grâce allège les fardeaux que la vie quotidienne lui dispense.

" Des yeux pour voir, des oreilles pour entendre " ; Le mystique ne prend pas les textes religieux à la lettre. Il les ressent et se fie à leur vibration. Il entre au cœur du texte et les mots dansent en lui. Il n'y a rien de bien méchant dans tout ceci. Cette façon d'être mystique ne devrait pas inquiéter grand monde. Pourtant, percevoir des choses qui échappent aux autres, éveille la suspicion.

En ne s'intéressant qu'au spirituel, le mystique se promène dans la société de consommation comme un chien dans un jeu de quilles. Ce qui fait courir les foules dans les magasins, il s'en fiche un peu. Il n'en a pas besoin. Son seul désir est cette flamme qui grandit son âme et l'étire vers l'infini. Etre mystique est un défi à la pesanteur quand le monde environnant impose pourtant de cacher ses ailes."

extrait de mon livre : une aventurière de Dieu

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Démunie face à la haine

Je n’avais jamais mesuré à quel point, il était difficile de faire face à la haine surtout lorsque l’on sait qu’on n’a rien fait pour la mériter excepté être ce que l’on est. La haine ne laisse personne indemne, pas plus la personne qui l’exprime que son destinataire. Elle éclabousse même les gens qui s’en s’approchent de trop près. Lorsqu’elle passe par Internet, la haine est d’autant plus destructrice que l’Autre, n’existe que virtuellement. En cette absence de l’Autre, les interactions pénibles renvoient uniquement… à "soi ".

Je ne peux détailler ici, ce que je sais de la personne dont la haine m’a atteint mais ce que je peux dire, c’est que ce sentiment d’humiliation dont elle parle vient de très loin. Je n’y suis pour rien et même si je cessais d’intervenir sur des blogs ou que je cessais d’exister, ses blessures d’amour-propre ne cicatriseraient pas pour autant.

Mais comment réagir ? L’ignorer est assimilé au pire des mépris et renforce son sentiment d’humiliation. Entrer dans son jeu, je l’ai déjà fait. C’est épuisant et ne mène nulle part. Démystifier ces jeux psychologiques lui semble le comble de l’agression et nourrit sa haine. De plus, répondre de façon agressive à ses attaques me fait passer pour une teigne ou une vipère même si je ne fais que réagir à quelque chose qui faisait très mal.

Á présent, je saisis mieux comment la violence est souvent une réponse à la haine qui refuse à l’Autre tel qu’il est, mais le comprendre n’est pas vraiment d’un grand secours quand cette haine entraine dans son sillage, des personnes aimées.

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Exister !





Quand il m'a dit qu'on ne devrait jamais savoir qui a écrit un livre, j'ai compris qu'il devenait un ennemi. Ce que je refusais de voir m'est apparu limpide. L'œuvre que j'ai construit depuis des années et qu’à présent je rends publique lui est par essence insupportable. Je ne sais si nos chemins divergent. Ils n'ont peut-être convergé que tant que l'effort était de mon côté et que je m'adaptais à lui, mais l'amour a ceci
d'extraordinaire qu'il permet de s'oublier pour entrer et parfois se perdre dans la lumières d'un autre. Pour l'artiste une telle abnégation n'est ni une faiblesse ni un manque de confiance en soi. C'est une façon de se dépasser. Mais pour aller plus loin, vient le temps de reprendre sa direction, son unicité, son chemin.


Il se peut qu'il aime plus ou moins ce que j'écris. Là n'est pas la question. On peut ne pas apprécier une création sans contester à son auteur le droit d'y apposer son nom.


Chez lui, il s'agit plutôt d'un rejet de principe qui n'atteint même pas le stade de la critique puisqu'il répugne à lire les livres que je signe. Il lui arrivait pourtant souvent d'être sensible à ce que j'écrivais lorsque c'était sans prétention et surtout dans un cadre fixé par lui.


Bons ou mauvais, les écrits seraient contraints à la discrétion comme ces copies de baccalauréat délibérément anonymes pour que le professeur qui les corrige ne juge rien d'autre que la pertinence des propos.


Sauf qu'entre et le candidat au bac l'artiste qui signe son œuvre, il y a un cheminement de vie, de pensée et d'affirmation de sa singularité que l'on pourrait appeler processus d'individuation.

La création est une forme de don de soi mais pour que ce don se transforme en partage et ne soit pas sacrificiel, l'intégrité de l'artiste doit être respectée.


Cette intégrité ne peut exister sans identification passant par la divulgation d’un nom, que ce soit celui qui lui a été donné à la naissance ou celui qu'il s'est choisi. A partir de là ce nom devient inextricablement lié à sa création.


Loin d’être un privilège uniquement réservé à des auteurs dont le nom apparaît
comme une marque faisant la promotion d’un produit de marketing, signer un
livre est un acte d'une importance capitale. C'est une question d'existence.


Exister est le sens de toute ma vie. Mettre mon nom sur une œuvre, c'est être auteure du livre de ma vie, d’une partition que nul ne peut composer à ma place ; c’est me réapproprier le nom qui m'a été donné à la naissance et devenir avec lui, jusqu’à ce que peut-être, il en subsiste quelque part une trace après moi, au-delà de moi. Signer mes livres, c’est transcender mon identité.



Présenter sous un même nom deux livres aussi antagonistes que " la grognasse" et "une aventurière de Dieu" m’engage bien plus que si j'avais publié la "grognasse" sous pseudo. Assumer de telles oppositions dit quelque chose qui ne se trouve ni dans "la grognasse" ni dans " une aventurière de Dieu ", mes pièces de théâtre se trouvant à mi-chemin entre les deux styles.

En m'expliquant qu'on ne devrait jamais savoir qui écrit un livre, il a nié le sens profond de mon existence. A-t-il seulement compris à quel point ce point de vue était violent pour moi ? Sans doute mais ceci n’a plus d’importance car il faut parfois savoir se dire adieu.

Pour une fois j’illustre cet article avec une de mes peintures L’écriture et la communication ne me laissent plus beaucoup de temps pour la peinture.ca rira mieux dans quelques mois quand j’aurais publié
tous mes livres…




Pour en savoir plus sur ma démarche picturale et le mouvement CONJONCTION


Tous mes livres publiés et PDF












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L'art en apesanteur

"C'est à la fois infime et persistant, un cri qui commence par un bourdonnement d'oreilles, des acouphènes peut-être dérobant le silence de la nuit ou un son venu d'ailleurs. Je le suis jusqu'à n'y entendre que l'écho de mon propre cri. Et le murmure devient mélodie : un chant, une voix, un hymne au coin d'une rue, au détour d'un couloir de métro et le mendiant lance au hasard la corde d'évasion pour flotter au-dessus du réel.

Ils sont peintres, écrivains, musiciens, chanteurs relégués dans les limbes. Le seul miracle de leur vie est ce talent que Dieu leur a accordé. Je me souviens d'un homme aux cheveux blancs faisant la manche en chantant le répertoire classique avec une voix d'opéra. Et ces mots brûlants d'une beauté poignante éparpillés sur un blog par un authentique écrivain, comme autant de bouteilles à la mer à consommer sans modération, mais à ouvrir absolument... Le contenu de ces bouteilles ne saoule pas mais fait mal à l'âme car il raconte la dégringolade d'un jeune qui voulant s'affranchir de sa famille devient SDF en quelques jours. À partir de là, le malaise s'installe. Est-il possible d'écrire aussi bien et d'être à la rue ? Quelle est la vérité d'une personne qui parvient à me faire ressentir la solitude, le froid et la détresse comme si j'y étais, avec un style dont la beauté me coupe le souffle ? Clochard ou écrivain ? Des préjugés tombent mais l'angoisse pousse à détourner le regard ou à parler d'autre chose. Si cette personne écrit, elle est comme moi et me rappelle qu'au-delà des apparences, des silhouettes voûtées et des visages las que plus grand monde ne regarde, des gens pensent aussi fort que moi avec une souffrance à la puissance infinie.

Et tous ceux que l'on dit fous parce que trop singuliers pour être mis dans les petites cases que la société réserve aux uns et aux autres ? Lorsqu'ils font éclater les couleurs et donnent forme à des visages, des papillons et des étoiles filantes pour faire tomber les murs et mettre des fenêtres à la place des lucarnes, sont-ils des dingues qui s'expriment ou des artistes ?

L'art est ce petit torrent impétueux qui circule en nous aussi sûr que le sang coule dans nos veines. Il connaît pourtant des périodes de sécheresse et nous invite à nous laisser guider par le courant. La capacité de créer est un don que le ciel a mis en chacun de nous pour nous abreuver quand nous avons soif de ce que la communauté humaine nous refuse. Quand des personnes que la société cherche à jeter sentent vibrer en eux la fulgurance d'un rayon solaire faisant danser les couleurs des vitraux d'une église, elles sont debout et prolongent l'espoir de faire reculer la nuit. Elles vivent en apesanteur. "

extrait de mon livre : "une aventurière de Dieu"

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Le don de l'artiste

« Qu'ils soient croyants ou pas, les artistes donnent du sens à l'histoire de l'humanité même s'ils sont inconnus. Les grandes avancées se font aussi avec ces milliers de pas anonymes qui laissent leurs empreintes sur les chemins de l'âme du monde. Quelqu'un connaît-il le nom de toutes les étoiles ? Pourtant, elles brillent toutes. Plus les artistes s'obstinent à créer hors de toute gratification, privés de toute a sécurité, plus ils se rapprochent des sentiers de Dieu. Peu importe s'ils sont athées ! Même lorsque la société n'en veut pas, l'artiste fait don de sa création à l'universel, à l'Intemporel au Créateur et peut-être aux hommes lorsqu'ils estimeront en avoir besoin.

Transcender son existence vers un but qui n'a pas d'utilité immédiate est un acte de foi. Il est souvent mal compris et l'artiste a parfois l'impression de vivre sur une autre planète ».

Martina Charbonnel : "Une aventurière de Dieu "

Lire le début de ce livre

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Dernier extrait de la grognasse : La magie

« De toute façon, j'avais toujours deux Cupidons au- dessus de mon lit. L'ennui, c'est que c'était deux anges mâles qui ne pensaient qu'à s'accoupler. J'ai séparé mes angelots lubriques. J'en ai gagné un spécial, que j'ai donné à un copain. C'était un Cupidon double Viagra-Foutre, rapide comme 1' éclair ! Le copain l'a mis dans son slip, mais c'était tellement fulgurant que je l'ai jamais revu. Un peu plus tard, j'ai appris qu'il avait déjà niqué toutes les femmes du quartier et qu'il comptait étendre son territoire. Alors, j'en ai eu marre des anges gardiens. J'ai dit aux Trois Cloches de ne plus m'en envoyer. Toujours des mâles ! Une angine gardienne, j'aurais pu au moins la refiler à mon “ami Dalle” ou à son confrère Otto Rhino ! Mais les mâles, ça commençait à faire désordre. Au bout d'un moment, je m'en suis débarrassée. Mais dans le catalogue des “Trois Cloches ”, y a pas que des trucs qui marchent. Quand je répondais au téléphone, je tombais souvent sur des réclamations. Une fois, c'était un type qui avait acheté de la manne à faire brûler sur des charbons ardents. C'est Moïse qui a inventé ça : Vous savez Moïse, c'était le mec qui chantait le rôle principal dans “ Les dix Commandements ”. Alors il a appliqué le premier commandement livré avec le mode d'emploi : “Mettre dans la fu­mée, ce qu'on veut rendre magique.” Il a donc disposé dix billets de cent balles sur les charbons incandescents. Ça a pris tout de suite et tout est parti en fumée. Comme c'était pendant son sommeil, son appartement a pris feu. Les pompiers l'ont sauvé de justesse. Merci Moïse ! Mais aux “Trois cloches”, le client c'est sacré. On lui a renvoyé gratuitement, à nos frais, la même chose pour qu'il puisse recommencer l'expérience. Y en a un autre qui a mis un billet de cinq cents balles dans le gland magnétique d'une pendule de cuisine. Il croyait que ça allait attirer d'autres billets. Il a donc mis son billet magné­tisé dans son portefeuille. Le pognon, il était tellement énergétisé qu'il a eu la bougeotte et il s'est réfugié avec le portefeuille dans la poche d'un pickpocket...

Y en a qui diront que la magie, ça marche pas trop pour la thune. Pourtant, les “Trois Cloches” ça se trouve en Suisse. Faut pas confondre avec les “Trois Suisses” qui eux ne sont pas domiciliés en Cloche. Y en a qui disent que ce qui se trouve en Suisse, c'est bien pour le pognon. Faut croire que ça marche moins bien pour les clients que pour les petits Suisses.

Moi, je n'ai eu recours à la magie que pour l'amour. Avant d'utiliser les herbes aphrodisiaques et les gris-gris érotiques, il m'a fallu me désenvoûter avec bougies spéciales à flamme olympique et j'ai vu dans la fumée, le visage de la personne qui cherchait à me nuire. C'était ma future belle-mère. Je lui ai signifié de me laisser tranquille et elle l'a compris.

Après ça, j'ai allumé la bougie “anti-quitter”, spécialisée dans les amours d'antan et pour voir l'effet que ça faisait, j'ai branché ma pyramide de cristal surpuissante pour les retours d'affection. J'avais du mal à me concentrer. Je voulais qu'ils reviennent tous : Paco mon amour espagnol, Fabrice qui se prenait pour Céline, Edouard, mon ange blond aux yeux d'enfant, François, mon dessinateur de BD, maître chorégraphe au balai vengeur, Jean-Marc et la cabane au fond du jardin qu'il s'était construite pour vivre, sans moi, au fin fond de l'Ardèche, Michel, frère de Quasimodo, un soir à Notre-Dame, Alain, mon skipper aux conquêtes multiples, Léo, mon anar zinzin qui se cognait exprès, la tête dans l'ascenseur. J'ai aussi revu fugitivement les autres, les rêves trop vite éteints et les passions inachevées. Je les ai tous aimés.

La pyramide a explosé. Trop d'amour, ça pardonne pas. Même une pyramide surpuissante n'y résiste pas. C'est tellement intemporel, cet amour qui se confond, qui embrasse le passé autant que l'inconnu et qui en plus me renvoie à la figure l'amour de ceux qui m'ont aimée et que j'ai à peine regardés ! Trop, c'est trop ».

Ce texte est le dernier cadeau de la Grognasse.( dernier extrait en ligne sur ce blog » . Pour continuer de rire avec ce livre faudra a acheter le livre… ou le PDF.

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C'était aussi un lundi 13 septembre


C'était aussi un lundi 13 septembre,il ya 11 ans en 1999 "Les vacances ont emporté monpère. Ou peut-être était-ce l'éclipse. Il voulait tellement la voir. Dans sonvillage de l'Oise, elle devait être totale. Il a mis sur ses yeux presqueaveugles, les lunettes carrées. Il a attendu. Les nuages ont tout caché. Monpère était déçu ! Sûr que maintenant il a re­trouvé la lune et le soleil réunispour lui. Mais je savais bien que cette éclipse était de mauvais augure.

Peu après, il est mort, suite à une négligence à l'hôpital. Une erreur de diagnostic. On voulait porter plainte, mais allez prouver quelquechose ! Ils auraient fini par avoir le der­nier mot. Il était tellement malade,le cœur, les poumons, le foie et tout le reste ! Ils n'ont pas osé l'opérer. Maisils auraient pu le dire !

Pourtant, si j'avais les moyens je ferais quand même un procès. Pas pour gagner, mais pourdemander qu'on respecte la dignité des gens, même quand ils sont très malades.On n'a pas le droit de leur voler la vérité, de leur faire croire qu'ilssortiront dans deux jours et leur donner un repas normal que le foie nesupportera pas : le dernier repas du con­damnéqui ne sait pas qu'il vit ses dernières heures. On nous a privés de prendrecongé de lui. On a emprisonné les mots qui apaisent, empêché de laisser filerle fleuve d'a­mour retenu comme les eaux d'un barrage, par peur de senoyer. On nous a pas laissé exprimer ceque nous étions les uns pour les autres et qu'on ne sait pas dire parce qu'on aparfois honte de ce qu'on est devenus, honte d'avoir laissé échapper l'amour...

Je suis allée à l'enterrement. Je les ai écoutés parler, tous, ma mère, ma sœur, mon frère et même les voisins. Ilsdécrivaient un homme que je ne connaissais pas ou mal : mon père. Dans messouvenirs, il n'était pas celui qu'ils évoquaient.

Maintenant qu'il n'est plus là, je voudrais préserver lemeilleur de lui. Heureusement, il me reste des images de la petite enfance, leshistoires qu'il nous racontait le soir et les beaux livres qu'il m'offrait. Il nous laissait le choix en­tre la créationde la vie façon Genèse ou l'histoire du petit poisson devenu grenouille, puismammifère avant d'avoir la drôle d'idée de se transformer en homme. J'ai choisi de croire en Dieu.

Je reste seule avec mes regrets déplacés d'avoir fini par oublier qu'il était quelqu'un de bien. Je vais devoir gommer de ma mémoire, l'adolescente meurtrie de ne trouver que descoups à la place de paroles réconfortantes.

Il n'a jamais compris que je séchais les cours parce que je me sentais re­jetée par les autres. Je cachais ma souffrance par des men­songes en lui affirmant queje n'avais jamais manqué le lycée. II voyait rouge. J'entends encore ma tantedire à ma mère : « Fais quelquechose, il va la tuer ! » Après, ilclaquait la porte et sortait. Ma mère me re­prochait de l'avoir encore énervé.Elle craignait qu'en prenant la voiture, il ait un accident . Et personne pour me consoler.

Á l'époque, c'était normal de corriger les enfants. Même les flics le lui avaient conseilléaprès ma fugue. Il pouvait pas savoir. J'ai pardonné depuis longtemps, mais jerefuse d'oublier un fragment de mon histoire qui me permet de comprendrecomment je suis devenue celle que je suis. J'ai besoin de toutes lesparties de moi pour ac­compagner Julien.

Dans le cimetière du village, le vent du Nord était glacial. Je l'ai écouté craquer en écartelant ma mémoire dans l'écho du plat pays sangloté par Jacques Brel. Il y avait dumonde. Et toutes ces fleurs, pour dire àquel point il était apprécié pour ses qualités humaines. Ces bribes de véritéet celle que j'avais faite mienne s'opposaient et pourtant finissaient par se confondre. Qui pouvait vraiment dire quel homme il a été au plus profond de lui-même ?

Quand ils sont tous partis, je suis retournée me recueillir sur sa tombe. L'amour n'en est que plus grand si on l'accepte avec ses ratés. Comme iln'y avait pas eu de cérémonie religieuse, j'ai demandé à Patrick et Juliend'allumer un cierge pour qu'il retrouve sa trajectoire céleste en suivant la course de la lune vers le soleil."

Extrait de la grognasse de Martina Charbonnel:

http://www.mckeditions.com/romans/la-grognasse/

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Une aventurière sans le sou

"La grognasse "va progressivement se faire plus discrète sur ce blog pour faire place "Une aventurière de Dieu" bientôt de retour pour une nouvelle édition après ma rupture de contrat avec Edilivre. J'ai un peu remanié ce livre, amélioré les corrections, changé la mise en page pour laisser moins de pages blanches et réduit les pages de citation d'autres textes.

Au fur et à mesure que je retrouve ce témoignage spirituel écrit en 2009, je me demande comment j’ai pu écrire le livre " la grognasse" .Curieusement, je les aime autant l'un que l’autre

En parcourant, grâce à mes livres, les traces de différentes facettes de moi, je m'en imprègne tant que j'ai le nez sur le texte pour traquer les dernières fautes rebelle. Avant la publication de la grognasse et les jours qui ont suivi la parution, je me suis sentie un tantinet plus agressive. Avec la proximité de mise en ligne d’ " Une aventurière de Dieu" (fin septembre) , je renoue avec ma sensibilité et je quitte les zones sombre où m’avaient conduite la traversée du livre la grognasse.

Mais le jour existerait-il sans la nuit et Dieu peut-il se concevoir sans le Diable ?

Je constate cependant que je marche un peu sur des œufs chaque fois que, sur un blog , j'évoque les questions spirituelles. Presque plus inconvenant que la grognasse : plus déplacé, à côte de la plaque, hors sujet… Pourtant tout l’essentiel est là.
Lorsque" la grognasse "donne dans le mal écrit, le mal poli, l'humour grinçant et parfois scandaleux, pas grand monde ne bronche. Au pire les gens s'en fichent ou se disent qu’ils en ont vu d’autres d'autres mais je n'ai encore lu aucun commentaire pour me dire :" c'est ignoble d'écrire comme ça" ou "ça vole bas", "c'est nul" ...

Mais si je parle de Dieu, ça énerve les gens. Certains me le font savoir. Heureusement, il y en a aussi qui aiment mais ils se font discrets. Ils préfèrent le plus souvent m’envoyer un mail par la messagerie de mon site éditorial.

Je publierai cependant certains extraits de "Une aventurière de Dieu". Mais le problème ne se situe pas là.

La vraie question est que plus j'avance dans la jungle de l'auto édition plus je m'aperçois que je ne dispose d'aucune marge de manœuvre. Pour tenter de compenser les carences de ne pas profiter d'une couverture médiatique aussi satisfaisante que celle des grands éditeurs, des réseaux s'organisent sur le net : C’est intéressant et prometteur, mais là non plus je ne peux pas suivre. N'ayant aucun moyen d'avoir en stock suffisamment d’exemplaires de chacun de mes livres publiés, je ne peux même pas les vendre sur ces sites ; je ne peux participer à aucun salon et je n’ai pas les moyens d’ acheter les livres d'autres auteurs pour échange de bons procédés. Je suis condamnée à publier à l'unité, ce qui m'oblige à vendre les livres à un prix qui n'a rien d'attractif.

Quand on n'a pas le sou, il faut trouver des mécènes ou être pris en main par un éditeur ayant les reins solides. On en revient toujours au point de départ.

Alors tant pis, je publie comme je peux. Au moins mes livres existent…

http://www.mckeditions.com/

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Quai des désirs

"Je descends à Saint-Michel. Je tourne sur les quais. Il pleut. Je n'ai pas de parapluie, mais ça m'est égal. Un homme s'abrite sous un porche. Il crie pas mon nom parce qu'il le connaît pas, mais il m'emboîte le pas. Je lui semble paumée avec le visage dégoulinant de pluie. Il m'aborde. Il s'appelle Michel. Il a vingt-cinq ans. Nous parlons un peu. Je prétends avoir seize ans. Je dis que je suis en seconde alors que je suis en quatrième.


Je lui raconte ma solitude mon sentiment de n'être pas aimée et mon envie de mourir si je ne peux pas vivre mes désirs ! Notre-Dame veille sur moi. Son éclairage dessine, dans la nuit, des Quasimodos transformés en Cupidons endimanchés. Je grelotte. Michel me prête sa veste. L'île de la Cité ouvre pour moi la porte des Mille et une Nuits. Les flèches des anges éclatent sur l'eau comme des pétards mouillés et la pluie les transforme en serpentins qui dansent entre les reflets de flammes et de bougies en immersion.


Michel s'arrête. Il me presse contre lui. Sa bouche sur la mienne me ramène à la vie, me réanime, m'insuffle un torrent d'étoiles qui m'inonde de sensations nouvelles et me révèle une grotte prête à s'ouvrir.


- Tu es belle ! J'ai envie de faire l'amour avec toi me chuchote-t-il à l'oreille.
De m'être vue belle dans ses yeux me protège contre les blessures. Je ne sais que répondre, alors je ne dis rien. Il pense que mes parents vont me faire rechercher. Lequel de nous deux est le plus en danger ? Il me conseille de rentrer. Si je le souhaite, je peux le revoir, mais pas en fugue. Il m'indique un café, rue des Écoles où je pourrais le trouver. C'est imprécis. Ça ne fait rien. Je sais bien que nous ne reverrons pas.


Je prends le métro et le bus pisseux qui zigzague dans une banlieue castrée. J'ai oublié Zbonco. Ils pourront dire ce qu'ils voudront, mes parents. Jamais ils ne m'enlèveront ce souvenir. Pour un premier baiser, je ne pouvais rêver plus grandiose que l'île de la Cité. Manque plus que la musique de circonstance vaguement romantique, un film en noir et blanc, entre pluie de lumière et reflets. Plus fort que : “T’as de beaux yeux , tu sais” avec Gabin et Michèle Morgan ! “Quai des brumes” devient “quai des désirs”.


La fugue a tourné court. Je suis rentrée un peu après dix heures. Les coups sont tombés. "

Martina Charbonnel : La grognasse
Ce livre existe à présent en PDF ainsi que La Toile, Libérez Dieu, l'Etre aimé invisible.

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Bobos en famille

Ce qu'il y a de bien, c'est que pour chaque maladie, y a des références. Y a toujours un cousin, une voisine ou la fille de la boulangère qui a eu la même chose. Si par hasard, cette personne en est morte, vous voyez ce qu'il vous reste à faire. Ça laisse pas beaucoup de marge : Faut ce qu'il faut pour ressembler à ses semblables. Mais si par hasard vous trouvez moyen de mourir quand la voisine qui a eu la même chose s'en est tirée, vous imaginez ce que vous allez entendre à la pro­chaine réunion familiale, dans l'au-delà, bien sûr.

Alors avec tout ça, on compare, on soupèse on trouve des points communs même si c'est pas du tout pareil. Ça ressoude une famille de savoir qu'on a la même chose que l'oncle ou la mamie.

On appartient au clan des varices ou au club des bronchites chroniques : Ça, c'est du côté de ton père ! Ah, je croyais plutôt que c'était le club des fumeurs. Je pensais que la bronchite chronique, ça venait du tabac. C'est ce que disent les docteurs mais ils connaissent peut-être pas “ du côté de mon père”. Encore qu'il existe bien des toubibs inquisiteurs pour vous demander d'énumérer toutes les maladies de votre famille, mais c'est pour la Sécu, pour savoir si elle rembourse ou pas certains examens : des cancers dans la famille, ça aide à pas se faire rembarrer quand on va mal et à éviter de s'entendre dire que c'est psychologique !

Pour ma mère, les choses sont claires : « La thyroïde ? Ne cherche pas : toutes les femmes, elles ont la thyroïde, dans la famille. » Je me demande bien ce qu'ils peuvent avoir les hommes, à la place de la thyroïde et que nous les femmes de la famille on aurait pas : Ah oui, suis-je donc bête ? Les hommes, ils ont la quéquette. Bon, c'est pas tout à fait au même emplacement, mais c'est vrai que ça fait un peu comme la thyroïde. Des fois, ça double de volume. Alors je suis contente de savoir que les femmes dans la famille, des fois, elles ont des problèmes avec leur thyroïde. Y a eu aucun goitre dans la famille, juste des problèmes d'hormones. Moi, j'ai un goitre et pas de problème d'hormones mais c'est exactement la même chose ! Et quand j'aurais plus de thyroïde, moi aussi je devrais prendre des hormones. Donc, ça fera comme la famille.

Mais qu'est-ce que je m'imaginais ? Que je sortais de la cuisse de Jupiter ? De la planète Mars ? « Tiens ma chérie, tu reprendras bien un peu de psoriasis de ton père. Il l'a prépa­ré exprès pour toi ! - Merci, j'en ai assez. Je sais plus où le mettre. J'en ai déjà plein les mains. J'en reprendrai une autre fois. Á moins que j'en mette un peu de côté pour Julien quand il sera grand. »

Les familles, c'est comme ça ! Elles pensent qu'à vous refiler leurs saloperies. C'est comme les vieux meubles qu'on vous donne au lieu de les jeter ainsi que tout ce qui encombre les armoi­res. Si vous en voulez pas, ça ira chez Emmaüs ! Et bien qu'il prenne aussi les maladies, Emmaüs. Nous, on a tout ce qu'il faut comme bric-à-brac et comme trucs dont on n'a que faire ! Y en a marre de tout se faire refourguer !

Ça sociabilise, la maladie. Pendant qu'on parle de nos bo­bos, on raconte rien sur nous. Je préfère. C'est plus sain d'éluder. Trop de projets avortés, de faux départs, de coups fourrés, de “presque”, de revers du destin. C'est fatigant pour tout le monde. Des fois, on préfère ne plus donner de nou­velles. Qui peut encore nous croire ? On a passé l'âge. Á vingt ans on a des projets. Á trente, on tente de les réaliser. Passés quarante ans, on a du cholestérol. Et si on a un peu raté l'étape de l'installation dans le bien-être ma­tériel, on peut toujours réussir la suivante : l'installation dans la maladie. Alors, on vous pardonne de n'avoir pas réussi à réaliser vos rêves. On vous retrouve entre deux prises de sang et un scanner. Á la place de la photo de la maison que vous avez achetée, vous pouvez toujours envoyer une radio­graphie de vos poumons. Là, au moins, on pourra pas vous repro­cher de ne pas appartenir à l'humanité.

Extrait de " la grognasse".

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L'Océan a gagné

J'ai envie de les apprivoiser, les vagues ou d'être vaincue par elles. Mais je reste au bord. Elles se bri­sent. Elles pourraient m'enrouler dans leur couverture d'écume. Des gens sautent. Des gens crient comme à la foire quand le ma­nège les jette à la renverse pour leur faire voir le monde avec les pieds à la place de la tête. Je rebrousse chemin. L'océan est plus fort.

L'océan a gagné. Quand il m'a imposé son autorité pour la première fois, j'avais à peine neuf ans. C'était à Hossegor. J'avais deux bouées autour de la taille. Je savais qu'elles ne pourraient rien contre la for­ce d'une lame de fond. J'appelais ma mère. Elle m'engueulait pour que je cesse d'avoir peur et de hurler. Je ne risquais rien. Je n'avais pas de mère. J'avais deux bouées.

Depuis, je traverse l'existence avec deux bouées. Je crains toujours la vague qui pourrait m'enlever. Pourtant, il me fascine, l'océan. Il devient à lui seul une clameur. Il a dérou­lé les cris, les rires et même les éclaboussures pour les disperser au large.

Plaquée sur le sable humide, je l'entends gémir, souffrir, tordre ses flots tourmentés, emprisonner le vent. Et toujours ce soleil de plomb qui n'a pas emporté la lune dans sa folle course d'éclipse. Alors, je me redresse. Je m'assois et je regarde droit dans les yeux l'océan chaviré. Je le charme à distance, comme une bête sauvage dont je souhaite les faveurs, peut-être la clémence. Ses serpents d'écume ondulent. Je devine sa respiration haletante. Je me perds dans son souffle. Je suis sa méduse. Il ne peut rien pour moi. J'implore son pardon.

Extraits de mon livre : La grognasse

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