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Dernier extrait de la grognasse : La magie

« De toute façon, j'avais toujours deux Cupidons au- dessus de mon lit. L'ennui, c'est que c'était deux anges mâles qui ne pensaient qu'à s'accoupler. J'ai séparé mes angelots lubriques. J'en ai gagné un spécial, que j'ai donné à un copain. C'était un Cupidon double Viagra-Foutre, rapide comme 1' éclair ! Le copain l'a mis dans son slip, mais c'était tellement fulgurant que je l'ai jamais revu. Un peu plus tard, j'ai appris qu'il avait déjà niqué toutes les femmes du quartier et qu'il comptait étendre son territoire. Alors, j'en ai eu marre des anges gardiens. J'ai dit aux Trois Cloches de ne plus m'en envoyer. Toujours des mâles ! Une angine gardienne, j'aurais pu au moins la refiler à mon “ami Dalle” ou à son confrère Otto Rhino ! Mais les mâles, ça commençait à faire désordre. Au bout d'un moment, je m'en suis débarrassée. Mais dans le catalogue des “Trois Cloches ”, y a pas que des trucs qui marchent. Quand je répondais au téléphone, je tombais souvent sur des réclamations. Une fois, c'était un type qui avait acheté de la manne à faire brûler sur des charbons ardents. C'est Moïse qui a inventé ça : Vous savez Moïse, c'était le mec qui chantait le rôle principal dans “ Les dix Commandements ”. Alors il a appliqué le premier commandement livré avec le mode d'emploi : “Mettre dans la fu­mée, ce qu'on veut rendre magique.” Il a donc disposé dix billets de cent balles sur les charbons incandescents. Ça a pris tout de suite et tout est parti en fumée. Comme c'était pendant son sommeil, son appartement a pris feu. Les pompiers l'ont sauvé de justesse. Merci Moïse ! Mais aux “Trois cloches”, le client c'est sacré. On lui a renvoyé gratuitement, à nos frais, la même chose pour qu'il puisse recommencer l'expérience. Y en a un autre qui a mis un billet de cinq cents balles dans le gland magnétique d'une pendule de cuisine. Il croyait que ça allait attirer d'autres billets. Il a donc mis son billet magné­tisé dans son portefeuille. Le pognon, il était tellement énergétisé qu'il a eu la bougeotte et il s'est réfugié avec le portefeuille dans la poche d'un pickpocket...

Y en a qui diront que la magie, ça marche pas trop pour la thune. Pourtant, les “Trois Cloches” ça se trouve en Suisse. Faut pas confondre avec les “Trois Suisses” qui eux ne sont pas domiciliés en Cloche. Y en a qui disent que ce qui se trouve en Suisse, c'est bien pour le pognon. Faut croire que ça marche moins bien pour les clients que pour les petits Suisses.

Moi, je n'ai eu recours à la magie que pour l'amour. Avant d'utiliser les herbes aphrodisiaques et les gris-gris érotiques, il m'a fallu me désenvoûter avec bougies spéciales à flamme olympique et j'ai vu dans la fumée, le visage de la personne qui cherchait à me nuire. C'était ma future belle-mère. Je lui ai signifié de me laisser tranquille et elle l'a compris.

Après ça, j'ai allumé la bougie “anti-quitter”, spécialisée dans les amours d'antan et pour voir l'effet que ça faisait, j'ai branché ma pyramide de cristal surpuissante pour les retours d'affection. J'avais du mal à me concentrer. Je voulais qu'ils reviennent tous : Paco mon amour espagnol, Fabrice qui se prenait pour Céline, Edouard, mon ange blond aux yeux d'enfant, François, mon dessinateur de BD, maître chorégraphe au balai vengeur, Jean-Marc et la cabane au fond du jardin qu'il s'était construite pour vivre, sans moi, au fin fond de l'Ardèche, Michel, frère de Quasimodo, un soir à Notre-Dame, Alain, mon skipper aux conquêtes multiples, Léo, mon anar zinzin qui se cognait exprès, la tête dans l'ascenseur. J'ai aussi revu fugitivement les autres, les rêves trop vite éteints et les passions inachevées. Je les ai tous aimés.

La pyramide a explosé. Trop d'amour, ça pardonne pas. Même une pyramide surpuissante n'y résiste pas. C'est tellement intemporel, cet amour qui se confond, qui embrasse le passé autant que l'inconnu et qui en plus me renvoie à la figure l'amour de ceux qui m'ont aimée et que j'ai à peine regardés ! Trop, c'est trop ».

Ce texte est le dernier cadeau de la Grognasse.( dernier extrait en ligne sur ce blog » . Pour continuer de rire avec ce livre faudra a acheter le livre… ou le PDF.

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Commentaires

  • Merci pour tes encouragements, Arwen. "La grognasse" va continuer son petit bonhomme de chemin, mais je dois aller de l'avant car je projette de publier tout ce qu'il y a dans mes tiroirs ( la grognasse a déjà dix ans mais j'ai soupesé pesé chaque mot et me suis autocensurée avant sa publication...) .

    Le prochain livre,à paraitre la semaine prochaine sera " une aventurière de Dieu"déjà paru chez Edilivre, l'an passé mais j'ai récupéré les droits : Pas du tout le même style : il y en a pour tous les goûts et chacun peut trouver son bonheur. En fait, je n'écris pas dans plusieurs styles pour satisfaire" tous les publics" ( ça se saurait !) mais parce que ceci correspond à diverses facettes de moi à différentes époques . Qui a dit que l'humour et la spiritualité étaient incompatibles ?
    Bien entendu" la grognasse "restera proposée sue divers sites ( et j'espère par la suite en librairie) mais j'ai hâte de publier tout ce que j'ai écrit ( romans, essais, théâtre contes, afin de me remettre à l'écriture et la peinture que j'ai un peu laissée de côté faute de temps (et peut-être un peu par découragement)...
  • ah ben zut alors ! Je me disais bien que la magie ça n'existe pas. On ne trompe pas les enfants comme ça, Martina. Tu imagines comme on a aimé te lire jusqu'ici...et puis là, plouf, tu nous fous une chute à la figure qui refroidit pire qu'un glaçon.

    Je plaisante bien sûr. Moi, j'aime ta plume. Et je reproche (déjà! je ne suis ici que depuis quelques jours) que personne ne prenne la peine d'accorder un instant à celui qui livre (tiens, faudra que j'm'en souvienne) le fruit de son travail (bon ou mauvais). Dans un potager, on ramasse tout, non ? Et bien chez Arts et Lettres, ou bien on a rien voulu faire pousser ou alors on a oublié qu'on avait un potager.

    Je te souhaite beaucoup de succès avec ce livre. J'adore tes jeu de mots.

    Très amicalement, Arwen Gernak qui depuis deux jours est de mauvais poil (faut dire que trouver du bois pour se chauffer, ça rend grognon)
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