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Publications de Claude Miseur (166)

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Revue Conférence

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Née en 1995, la revue Conférence a maintenant près de vingt ans d’existence. En sa forme, sa taille, son volume, sa beauté, elle est toujours aussi extraordinaire, une sorte d’ovni dans le monde éditorial contemporain. En son développement aussi, puisqu’au fil du temps la revue est devenue maison d’édition, publiant des poètes tels que Pascal Riou ou Pierre-Alain Tâche, des ouvrages inclassables, des essais, en particulier et récemment ceux de Salvatore Satta ou Giuseppe Capograssi. Des auteurs souvent préalablement publiés par une revue qui, entre autres, mais c’est une de ses particularités, tourne nos regards trop souvent franco-centrés vers la péninsule italienne. Ce qui, sous la houlette de Christophe Carraud, directeur de la publication, également fréquent traducteur donne à penser depuis un ailleurs (proche) salutaire. Ne nous mentons pas : ouvrir l’œil loin de Paris réveille les esprits et les sens. Les âmes, aussi. C’est vraiment de toute beauté.

Matthieu Baumier

http://www.revue-conference.com/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=14&Itemid=412272866079?profile=original

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Rose, ô reiner Wiedersprach,

Lust niemandes Schlaf zu sein

unter soviel Lidern.

 

 

Rose, ô pure contradiction, 

joie de n’être le sommeil de personne 

sous tant de paupières. 

 

R. M. Rilke

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MIROIRS DE FERNANDO PESSOA -

MIROIRS DE FERNANDO PESSOA

MIROIRS DE FERNANDO PESSOA

 Pessoa est une mauvaise conscience plurielle et monstrueuse : la vôtre, la nôtre. Pessoa est un cri de douleur et un bêlement, un chant très pur et une grimace, un ongle qui raye le tableau où un bon professeur voulait inscrire la sécurisante démonstration de son théorème.
« Une dramaturgie s’efforçant de rendre compte de l’univers de Pessoa se doit de donner une place essentielle à la multiplication du poète en ses principaux hétéronymes. Le sujet est éminemment théâtral, nous place au coeur de l’oeuvre et permet d’en faire miroiter les diverses facettes.
Mais, pour ne pas nous limiter à un simple montage de fragments venus des diverses voix pessoennes, nous avons inventé une articulation narrative qui organise quelque peu le jeu d’échos, de mises en parallèle et mises en opposition qu’il est passionnant de dresser entre Pessoa, Caeiro, Reis, de Campos, Soares, Quaresma, et aussi les grands personnages comme Faust ou le Banquier anarchiste. Cette articulation, nous nous proposons de l’organiser à partir d’une sorte d’enquête, aux aspects ludiques, bien entendu, menée par celui des hétéronymes qui paraît tout désigné à cet effet : le docteur Quaresma, déchiffreur d’intrigues ; car c’est bien à une énigme des plus étranges qu’aura affaire ici ce personnage voué à la rationalité et à l’esprit de déduction : qui est ce singulier Fernando Pessoa qui se fragmente de la sorte en des doubles à la fois si semblables et si différents ?
Et qui, en fin de compte, est-il lui-même, Abilio Quaresma, sinon, comme il le découvrira au terme de son enquête, un double supplémentaire et une créature de Fernando Pessoa ? Entre un Pessoa perdu dans son rêve et Quaresma cherchant à comprendre le pourquoi et le comment du fonctionnement poétique de son interlocuteur se développe ainsi à intervalles réguliers un jeu de questions-réponses et de réparties dessinant peu à peu quelques contours thématiques de cet univers magnifique et si complexe.
Alternent avec cette confrontation, pour prolonger et concrétiser en différents échos ce qui s’y dira, l’apparition des autres hétéronymes, de brefs débats entre eux, ainsi que nombre d’extraits de prose et de poésie, tant des hétéronymes que de Pessoa lui-même : il y avait tant et tant de passages à faire entendre que le choix n’a pu être que douloureux… »

Paul Emond

Miroirs de Fernando Pessoa de Paul Emond

Un spectacle du THEATRE DU SYGNE

au théâtre des Martyrs jusqu'au 9 février

Du 15 janvier au 9 février 2013 Dim 27/01 et 03/02 Je ne suis personne

Je ne peux être personne car je porte tous les rêves du monde « Je ne suis personne » confie Pessoa. Intuition essentielle qui l'amène à écrire sous l'effet « incontrôlable » de multiples dédoublements de sa personnalité (certains spécialistes de l'œuvre en ont compté jusqu'à cent vingt). A plusieurs de ces hétéronymes, il ira jusqu'à attribuer une véritable biographie et fera même de l'un d'entre eux celui qu'il appelle son maître. Ainsi s'organise un formidable théâtre mental où la fiction de ces personnages écrivains devient réalité, tandis que l'auteur Pessoa lui-même se glisse dans l'évanescence d'une vie rêvée (« Je suis, dit-il encore, le personnage d'un roman qui reste à écrire. ») Tout cela se passe à Lisbonne, que le poète a chanté comme nul autre et dont l'évocation constitue souvent le décor imagé du spectacle.

Mise en scène : Elvire Brison Texte : (adaptation d'après l'oeuvre de Pessoa) Paul Emond Distribution: John Dobrynine, Emmanuel Dekoninck, Itsik Elbaz, Idwig Stephane Guitare : Renaud Dardenne Décor : Philippe Hekkers Costumes : Myriam Deldime

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Rencontre du Cercle de la Rotonde

12272859855?profile=originalRencontre du Cercle de la Rotonde,

le vendredi 22 février 2013

à 18h

à la Bibliothèque de Tournai (Auditorium)

Entretien avec Isabelle Bielecki, Emmanuelle Ménard, Claude Miseur et Françoise Pirart

(18h)

Sur le thème : écrire et lire, fils conducteurs des émotions

Animation : Marie-Clotilde Roose

La présentation dʼIsabelle Bielecki, reportée du 30 novembre dernier, se trouve en ligne sur notre

site à cette date. Pour rappel, son recueil Le Labyrinthe de Papier (Ed. Le Coudrier, 2010), traite

de la mémoire et du témoignage quʼest lʼécriture : Parfois un mot téméraire / Surgit tout nu / Par

bravade / Mais il tremble quand même / Lʼinsolence lui tient lieu de chaleur. Son livre Petite

musique pour cent interprètes ou comment devenir poète, présente des textes dʼun genre

nouveau : chaque ʻstichouʼ, humoristique ou réflexif, veut ouvrir le quotidien à la poésie,

accompagné des encres subtiles de Suzanne Arhex. La passion amoureuse dessine lʼautre versant

de son écriture, à travers pièces de théâtre et recueils (nouvelles, poésie). Isabelle Bielecki anime

plusieurs lieux de rencontres littéraires, dont le Grenier Jane Tony.

Emmanuelle Ménard y a publié dans la revue « Les Elytres du hanneton », et en 2012, fait paraître

son premier recueil de poésie, Impressions new-yorkaises, aux éd. Le Coudrier avec quatre

illustrations de ses peintures, et une préface du poète Jean-Michel Aubevert : « elle ne procède pas

par petites touches nuancées mais par lʼapposition de couleurs opposées ». Ce contraste opère

aussi bien dans les tours sinueuses peintes par lʼauteure, comme serpents se hissant sur leur

queue, que dans les poèmes courts : Délit de vitesse / je prends / les ascenseurs du ciel / et monte

le vertige / qui me retient en bas. Ce recueil, en bien des aspects, fait écho à son livre Deux jours

comme lʼhiver, édité chez LʼHarmattan ; un premier roman sollicité par Erik Orsenna pour le prix

Orange. Le titre résume la durée dʼun monologue, muet de désespoir : François, quitté par sa

compagne, se remémore le passé, lʼintense bonheur comme les arêtes et les chutes. Son errance

dans Paris est lʼoccasion de réflexions âpres sur la vie moderne, jusquʼà ce que la fatigue et une

sorte de folie lʼemmènent au bout de lui-même.

Claude Miseur, baigné dans la poésie depuis lʼenfance, est resté longtemps discret sur ses

propres écrits, remarqués par Pierre Seghers dès 1975 : « Langage limpide pour une extrême

exigence ; cela coule de source. » Publiant sur son blog http://www.123website.be/Claude-Miseur,

et en quelques revues comme « Traversées », il vient de sortir son premier recueil Variations et

Sortilèges aux éd. Novelas, avec des encres légères, enlevées, de Patrick De Meulenaere. Echos

à la nature, entrelacs dʼémotions et dʼimages raffinées, ces poèmes ouvrent de vrais espaces où se

rafraîchir : Une source impatience / pousse un sang de vanille / vers le puits de lumière / jusquʼau

duvet moussu / de nos métamorphoses. Ce mince recueil offre quelques poèmes brillant de

simplicité et de grâce ; invitant à découvrir lʼoeuvre dʼun orfèvre de la parole, infiniment patient.

Françoise Pirart, romancière et nouvelliste réputée, également biographe et animatrice dʼateliers

dʼécriture, a publié chez Luce Wilquin son dixième roman, Sans nul espoir de vous revoir, dont

lʼinspiration lui est venue dʼun récit authentique, quʼelle a traduit avec Pierre Maury : un voyage à

pied à travers lʼempire russe, rédigé par un militaire britannique, John Dundas Cochrane, de 1820 à

1823. Y greffant une relation sentimentale entre un jeune homme promis à une brillante carrière de

ténor, et la belle Elisabeth dʼAncourt, de vingt ans son aînée, ce récit palpitant atteste dʼune grande

intelligence de la construction narratrice et des ressorts intimes de lʼâme. Entre échanges

épistolaires et récit haletant dʼun périple vers les grands espaces sauvages et glacés, le lecteur

sʼattend à toutes les dérives. Mais ce serait sans compter sur la grande rigueur qui anime le héros,

rivé au travail dʼobservation des peuplades rencontrées. Un itinéraire à couper le souffle.

Marie-Clotilde Roose

Lieu de la rencontre :

BIBLIOTHEQUE DE TOURNAI

Maison de la Culture, 2 Boulevard des Frères Rimbaut, 7500 Tournai.

Infos :

Le Cercle de la Rotonde, 8 rue du Touquet, B-7522 Blandain.

Tel/fax : 069.23.68.93 rotonde@scarlet.be

Site : www.lecercledelarotonde.be

Entrée libre.

Avec lʼaide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles

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Une économie de mots

« J’écrivais […], je voyais prendre forme une économie de mots, je coordonnais des images, j’étais le moi second qui se cherche et se trouve dans cette élaboration d’une langue – mais brusquement quelque chose de noir, de plombé, s’amassait dans cette clarté relative, et quelques mots nouveaux s’imposaient à moi, qui déchiraient, semblait-il, le parti premier d’écriture. En fait, il s’agissait, il s’agit toujours (car ces moments de rupture me sont encore habituels) d’associations obscures, par métaphores ou métonymies […], ou d’énonciations presque brutales de faits […]. Une telle effraction, suivie d’une restructuration tout aussi prompte, a causé le premier poème qui ait gardé sens à mes yeux […]. »Yves Bonnefoy
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La Poésie, ultime courage

La Poésie, ultime courageSi le poème, comme l'a écrit Paul Celan, est « main tendue », son salut par la lecture ne semble pas gagné d'avance - ce que Franz Kafka avait déjà pressenti au début du XXe siècle : « Les poètes tendent les mains vers les hommes. Mais les hommes ne voient pas des mains amicales, ils voient des poings crispés visant leurs yeux et leurs cœurs. »Hostilité ? Indifférence ? Face aux prétendues grandes affaires de ce monde, il est facile de discréditer la poésie à cause de son faible suffrage ou parce qu'elle ne participe pas à la logique du divertissement qui semble aujourd'hui triompher.Pourtant, malgré son extrême fragilité, elle n'est pas encore éteinte. Sa mythologie continue de fasciner. Lorsque Michel Houellebecq a remporté en 2011 le prix Goncourt pour son roman La Carte et le territoire (Flammarion, 428 p., 22 €), il a confié qu'il plaçait la poésie au-dessus de tous les genres littéraires et qu'il souhaitait être aussi reconnu pour ses poèmes. Entre éclat et oubli, la poésie survit. Mais aux yeux de l'opinion, elle reste un art méconnu, souvent décrié : « La plupart des hommes ont une idée si vague de la poésie que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie », disait Paul Valéry.Pour dissiper ce flou qui masque la nature réelle de la poésie, et dessiner son territoire, il faut lire l'essai que lui a consacré Fabrice Midal : Pourquoi la poésie ? Docteur en philosophie, il est l'auteur d'un ouvrage sur le rapport entre la modernité et les arts (Comprendre l'art moderne, Pocket, 250 p., 8,90 €) et de textes sur la recherche d'une spiritualité qui mêle l'expérience esthétique et la méditation. Dans son nouveau livre, Fabrice Midal questionne l'origine de la poésie et ses conditions de survie - dans un monde où « le bavardage et le discours » menacent à tout instant son existence. Mais l'auteur ne se contente pas d'en raconter l'histoire. De Virgile à Artaud, il cherche cette intention intemporelle, qui constitue le foyer de la poésie, par-delà les époques et les genres.Mythe fondateurQu'est-ce qu'une expérience poétique ? Pour Fabrice Midal, il faut revenir au mythe fondateur. A la figure d'Orphée qui prit le risque de descendre aux Enfers pour retrouver son amour Eurydice. Telle est la situation du poète : trouver le lieu de l'origine, prendre le risque de regarder le monde à rebours en le nommant dans une langue qui défie la parole commune, délivrée de tout projet de communication ou d'idéologie. Et les oeuvres qui sont habitées par ce risque (celle de Dante, Rimbaud, Char, Celan...) rejettent la rêverie naïve, le lyrisme bébête, tout ce à quoi l'on associe volontiers le poète quand on n'y comprend rien ou qu'on lit de la mauvaise poésie.Lorsque Marina Tsvetaeva (1892-1941) dit que la poésie, « partant de la terre - c'est le premier millimètre d'air au-dessus d'elle », elle exprime le soulèvement ténu qu'elle est capable de susciter. A partir d'« un frisson à propos d'une goutte d'eau » (Henri Michaux), et rien de plus, le poème peut ouvrir un chemin nouveau dans notre condition. Et comme l'explique Fabrice Midal, la poésie est un mouvement essentiel qui nous « libère des calculs de la rentabilité, de la crispation des concepts, de la bêtise des émotions [...]qui trop souvent nous tiennent lieu de viatique. Elle est le courage même ». Le courage de se déprendre de notre savoir pour accéder enfin à une expérience authentique du monde.« Pourquoi la poésie ? L'héritage d'Orphée »Fabrice Midal
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Meilleurs vœux

Merci cher Robert Paul pour ces vœux au graphisme joyeux. Qu'"Arts et Lettres" continue d'être le lieu incontournable de l'esprit de création de ses membres. Que chacun à sa façon prenne le risque de prendre la parole dans l'amitié, la curiosite et le respect de l'autre.Encore tous mes vœux pour 2013 !!
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Camille De Taeye expose à Leuven

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Camille De Taeye (Uccle 1938) débute sa carrière dans les années ’60. à l’Institut Supérieur Saint-Luc de Bruxelles (1958-1962), il suit notamment l’enseignement de Jean Giraud et de Gaston Bertrand. Dans les années ’50, son œuvre reste un certain temps abstraite avant d’évoluer vers son propre style indéniablement influencé par le réalisme magique, le symbolisme (Khnopff, Ensor, Rops) et le surréalisme. Assister à une exposition de Camille De Taeye ébranlera toujours votre ego. Vous vous retrouvez un instant dans le brouillard complet avant de revenir à vous. Vous éprouvez une sensation d’aliénation, de détachement de la réalité. Vous échouez dans un monde de révolte et d’absurdités, de combinaisons impossibles et d’associations libres. Un univers étrange et surprenant, à la fois sensuel, cruel et éphémère, à la fois poétique et d’une insolence choquante, à la fois monstrueux et ludique.L’œuvre de Camille De Taeye baigne dans une perversion générale (références phalliques et vulvaires constantes) où l’idée de la mort est très présente (faux, scies, scies circulaires, hachettes, ciseaux ou rasoirs à main, etc. comme motifs de destruction). Des fragments hybrides de corps humains ou des membres masculins ou féminins sont associés à des paysages à première vue étranges (une alternance de pics rocheux et de profonds abîmes, de vallées verdoyantes, de chutes d’eau, de vastes étangs et lacs), des objets tels que les fruits (bananes, pommes), les légumes (choux-fleurs, concombres, asperges, carottes, chicons, poireaux, etc.), des animaux (chiens terrifiants, serpents, crocodiles, girafes, chevaux, cerfs), des souches d’arbres coupées, des têtes d’animaux, des crânes, des squelettes, des boules de billard, des balles de tennis, des plumes douces et des arums, etc. En d’autres termes, son œuvre sème un chaos permanent dans l’ordre public. Il crée un monde parsemé de dangers, où le calme et la menace mortelle s’affrontent en un contraste continu. La vanité occupe une place centrale dans l’univers mental de De Taeye, où la prétention humaine est par définition immédiatement étouffée. Toile après toile, Camille De Taeye recherche le drame et la tragédie dans un paysage à l’apparence paisible. Son œuvre se révèle finalement un grand cauchemar.Au cours des dernières décennies, Camille De Taeye a obtenu la reconnaissance qu’il mérite sous la forme de quelques grandes rétrospectives : en 1987 au Musée d’Ixelles, en 2009 au Botanique à Bruxelles, en 2012 au Rouge-Cloître d’Auderghem. En 2012, il a reçu le 1er Prix de la Fondation Gaston Bertrand. Son œuvre figure dans les grandes collections publiques telles les Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, le Musée communal d’Ixelles, le Musée de Louvain-la-Neuve. Il a également réalisé une toile monumentale installée dans la station Eddy Merckx du métro bruxellois.12272845258?profile=original

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Traversées, numéro 66 est sorti de presse

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Un très beau choix d'auteurs ! Merci à Traversées !!

Abonnement: 4 numéros (Belgique) : 22,00 € (Etranger : 25,00 €)

1 numéro (Belgique) : 7,00 € (Etranger : 8,00 €)

à verser au compte bancaire n° 088.2136790.69 de Traversées, Faubourg d’Arival, 43 à 6760 VIRTON (Belgique)

(CODE IBAN : BE71 0882 1367 9069 – CODE BIC : GKCCBEBB)

Pour la France, il est préférable que vous envoyiez un chèque à l’adresse ci-dessous libellé au nom de “Colette HERMAN”.

Précisez le numéro à partir duquel l’abonnement doit prendre cours.

Ne pas oublier de mentionner : « TRAVERSEES A PARTIR DU N°… »

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"Amour" de Haneke

Lu dans Libération

 

Le couple jusqu’à l’hallali

Par GÉRARD LEFORT

        

    

Trintignant et Riva poussent à l’épure extrême, violente, la conclusion d’une vie fusionnelle  

Entre autres bénéfices philosophiques, Amour, huis clos à cœur ouvert, fait circuler un courant d’air qui oxygène la notion de conjugalité. Anne et Georges sont un couple certifié. Par les lois du mariage - on dit d’eux monsieur et madame Laurent -, par le temps - on imagine, puisqu’ils sont vieux, que cela fait un bail qu’ils coexistent - et par les règles de la famille - ils ont une descendance, une fille, Eva. Mais cette identité ordinaire est contrariée par une insurrection, la mort d’Anne, son avenir, dont le programme est cliniquement décrit par Georges à sa fille : «Ça se passera comme ça s’est passé jusqu’ici. Ça ira de mal en pis.Ça durera et puis un jour ça sera fini.»

Noce. «Ça», dit Georges pour matérialiser l’innommable. Mais «ça», à mille lieues, au minimum, de la psychanalyse, c’est aussi une autre chose qui s’échappe au moment même où on l’expérimente. Au fil du film, Anne et Georges cessent d’être un couple au sens classiquement redondant du terme. A l’épreuve de l’épreuve, ils se métamorphosent en deux musiques qui harmonisent leur désaccord parfait. L’extinction progressive de l’une, bientôt résumée à un seul bruit - «mal» - va favoriser les paroles croissantes de l’autre, qui ne poussent pas comme un arbre, de racines en ramifications, mais se répandent comme une «mauvaise» herbe, dans les failles de la défaillance, entre les trous du silence. Une façon pour lui de dialoguer pour deux, de poser des questions fatalement simples, fatalement sans réponse («ça va?»), ou de transformer les borborygmes de sa compagne en ce que Georges appelle «des exercices de paroles». Ainsi sortant des lèvres d’Anne comme un hiéroglyphe s’échappant de la bouche d’une momie, une affaire de «pont» qui devient «sur le pont» puis, Georges aidant, une ritournelle ancestrale : «Sur le pont d’Avignon.»

Dès lors il n’y a plus entre eux de binarité (question-réponse, homme-femme), il n’y a pas plus, au sens dégoûtant du terme, de communication ou, encore plus répugnant, d’échange, mais une noce qui célèbre un régime passionnel contre nature. Car cette cure d’amaigrissement du langage est aussi une diète qui se débarrasse de la surcharge des affections obligatoires en des circonstances dites «tragiques». C’est une passion sans cris ni fureurs, un complot amical de plus en plus discret et confiant, de plus en plus imperceptible, un chemin tracé par les désirs, y compris le désir de mort («Il n’y a aucune raison de continuer à vivre, voilà»), où la trace des promeneurs s’efface au fur et à mesure qu’elle s’imprime dans le sol.

Pour preuve, à l’acmé du film, la question du rapport entre un texte et un geste. Le texte est celui d’un souvenir d’enfance à base de riz au lait détesté et de cartes postales où il s’agissait d’écrire avec des fleurs (bonheur) ou avec des étoiles (malheur). Le geste qui suit le texte est celui d’en finir, beau geste d’amour, et comme tel monstrueux, qui se moque de la morale.

Le texte est d’autant plus saisissant, le geste est d’autant plus sidérant qu’ils n’ont aucun rapport, absolument rien à voir l’un avec l’autre. S’ils se croisent et se rencontrent, c’est sur le parcours d’une commune dissymétrie. Comme une installation fractale qui fusionnerait une confidence sans interlocuteur possible et une action sans raison apaisante.

Danse. Les musiques du film (Schubert, Beethoven) sont des «impromptus» ou, encore plus idoine, des «bagatelles». L’amour, en effet, est aussi une bagatelle. Ce qui revient à ricocher sur la question des acteurs et de leur association. Le mystère, le miracle, c’est que Trintignant et Riva n’interprètent rien, défient le rapport qu’il y aurait entre Jean-Louis et Georges, Emmanuelle et Anne, ignorent la performance qui consisterait à aggraver leur être. Des personnes qui refusent de devenir des personnages. Des comédiens qui se jouent de la comédie.

Un duo ? Plutôt une danse, un pas de deux. Des corps, des voix, des gestes, des regards, des mouvements qui ne sont pas la peau des personnages mais inventent un épiderme autrement sensible, tour à tour minéral, végétal, animal. Des rides comme à la surface d’un étang ; des frissons comme dans la ramure d’un tremble ; des inquiétudes comme celles des moineaux. Est-il besoin de préciser qu’Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant sont bons et beaux ?

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Allocution de M Abdelaziz Kacem (Tunisie) aux Biennales de la Poésie 2012 à Liège

poète, essayiste et professeur à l’Université de Tunis et

président d’honneur de la Maison internationale de la Poésie à Bruxelles

 

LES BIENNALES ONT SOIXANTE ANS

 

Dans le prolongement du message chaleureux que  nous a adressé Philippe Jones, un message où, sur ces noces de diamant, en si peu de mots, tout a été dit, je me contenterai de quelques remembrances, juste ce qu’il faut pour dire une certaine fierté nostalgique d’avoir été mêlé de si près à cette exceptionnelle aventure. Les Biennales, ne serait-ce que parce que j’étais dans la confidence et la complicité, j’en ai connu les affres, les accidents, mais aussi la persévérance, l’opiniâtreté, le panache.

 

L’Europe de l’après-guerre se reconstruisait et, pour conjurer ses démons, commençait à poser les premières pierres de son Union. On y discutait  d’élevage, de pêche, de charbon, de marché commun. Et quelle place pour la poésie ? C’est là qu’intervint l’équipe du Journal des Poètes, autour de Pierre-Louis Flouquet et d’Arthur Haulot, et réussit, en 1951, à organiser les Rencontres Européennes de Poésie. Mais l’équipe revoit le projet à la hausse. La poésie est un fleuve intranquille, aux affluents, certes, multiples, mais il est universel et a vocation d’arroser toutes les terres. Il n’est donc plus question d’enfermer ces Rencontresdans leur régionalité, si foisonnante soit-elle. Douze mois plus tard, les Biennales Internationales de Poésie sont nées.  

 

En 1955, le nouvelliste polonais Witold Gombrowicz lançait sa fameuse diatribe : « Personne n’aime les vers et le monde des vers est fictif et faux ». Sûre d’elle-même, la poésie, à travers les Biennales qui s’affirmaient, haussa les épaules et passa son chemin.

 

Soixante ans! C’est loin. C’était hier, pourtant, à Knokke, au bord de la Mer du Nord. À l’époque où les deux communautés de la Belgique mettaient conjointement leur enthousiasme et les moyens nécessaires pour mener à bien cette entreprise.

 

Je ferme les yeux : que vois-je ?

L’image me revient de la Salle Magritte, au Casino de Knokke. Nos « ébats », pour reprendre un lapsus demeuré célèbre du regretté Edmond Vandercammen, se déroulaient sous le regard sylvestre du grand surréaliste. Il y avait là une grande fresque murale où se réfugiait notre attention au moment où certaines interventions s’acharnaient à raser l’assistance. Parmi les éléments de la fresque, me fascinait un voilier fluide, sculpté à même les vagues et que j’avais d’emblée, confondu avec la poésie navigante.

 

Une galerie de portraits défile aux franges du souvenir : la grande stature d’Arthur, entouré de cet autre cercle des poètes disparus : Léopold Sédar Senghor, Jean Cassou, Fernand Verhesen, Pierre Emmanuel, Roger Bodart… qui entrevois-je encore ? Maurice Carême, Pierre Béarn, Pierre Bourgeois, Georges Sion...Ah, ces belles têtes à la fois bien pleines et bien faites. Et ces égéries sublimes qui, présidant au vertige, firent de leur nom terrestre une vaporeuse sonorité : Jeanine Moulin, Andrée Sodencamp, Marie-Claire d’Orbaix.

 

 Arthur se définissait ou acceptait d’être défini comme un chef de hordes. Et ils venaient des quatre coins de la planète, ces hordes. Américains, Russes soviétiques, Africains, Asiatiques, Arabes, frayaient sans barrières idéologiques… 

Pour moi, Arthur était le grand capitaine d’un navire où les mutins ne manquaient pas. Il les appelait « les emmerdeurs professionnels ». Mais qu’aurait été le décor sans eux ?

Mes oreilles vibrent au dialogue des oracles dans la salle et le stimulant brouhaha du hall et des coulisses, rumeur et humeur que je ne manquais pas d’inclure dans le rapport général, exercice redoutable qui me fit dire un jour, à la tribune : Je n’aimerais pas être à ma place.

 

C’était à Knokke, de 1952 à 1979. Les poètes étaient conviés à méditer, à reconsidérer, à remettre en question leur rapport et leur apport au langage, au mythe, au monde, à la société, à la création. C’est à la période Knokkoise que la Xe Biennale a accouché de la Journée Mondiale Poésie-Enfance, qui, à chaque équinoxe du printemps, invite les écoliers du monde à fêter en poèmes leur renouveau. Cette tâche exaltante est infatigablement menée par une marraine insigne : Moussia Haulot.    

 

Puis, dans son propre casino, Knokke joue son titre et perd. Une rupture, une scission linguistique, imprévisible, douloureuse, nous coupa de nos confrères flamands, excellents poètes néerlandophones, mais aussi parfaitement francophones. Karel Jonkheere, pour ne citer que lui, était d’une intelligence, d’un raffinement. Son humour s’appelait encore esprit… Mais que sont nos amis devenus ?    

 

 Le bateau « Poésie » quittait ainsi à regret la Mer du Nord et dériva quatre ans, durant. Puis,  dès 1984, la Meuse, hospitalière, lui ouvrit ses débarcadères. Mais l’aiguade se fit de plus en plus avare. Faute de subsides, on dut se serrer la ceinture, en commençant par amputer la durée de la rencontre d’un jour.  Le capitaine Haulot, sans jamais faire état de ses difficultés à boucler ses fins de Biennales, continuait de héler ses marins qu’infiltraient de sympathiques farfelus ou de pathétiques bardes cruellement déshérités par les Muses. Mais la fraternité en poésie s’étendait à tout le monde.

 

À l’heure où l’idéologie religieuse s’avérait criminogène, la Biennale de 1990 a été consacrée au sacré, domaine où le mysticisme compte de nombreux poètes méditant à l’ombre d’Ibn Arabi et de saint Jean de la Croix. Religieux de toutes barbes ont pu dialoguer avec des laïcs  de tout poil.

 

Parce que les imbéciles heureux, et ils sont légions, croyez-moi, ne prennent pas la poésie au sérieux, les Biennales s’intéressèrent aux conquêtes scientifiques. D’éminents hommes de science, des chimistes, des biologistes, des astrophysiciens, des informaticiens sont venus, à plusieurs reprises, participer avec joie à nos travaux, reconnaissant par là même à la poésie sa contribution à la connaissance par les voies et moyens qui sont les siens. Des astronautes, un Américain et un Russe ont même aluni sur notre galaxie.

 

Les Biennales se sont toujours montrées attentives aux mutations et dérives sociétales. Quand l’amour déboussolé, pour reprendre le titre d’un livre écrit par un couple de soixante-huitards repentis,  voit son langage se rétrécir jusqu’à ne plus parler que de partenaires, d’ex, de mecs et de nanas de passage, la XIXe Biennale que j’ai eu l’honneur de présider, en 1994, tint à revisiter la passion amoureuse de Diotima à Louis Aragon en passant par le Medjnoun d’Arabie et les troubadours.

 

Je m’arrêterai au seuil incertain de ce siècle où, dans les conventions internationales le terme « intérêt commun » remplace la vieille et noble notion d’ « amitié entre les peuples ». Quand, en 1996, Samuel Huntington lança un pavé dans la mare, son livre, Le clash des civilisations, provoqua une controverse mondiale telle que, pour conjurer ce mauvais présage, 2001 a été proclamé « Année des Nations Unis pour le dialogue des civilisations ». Pour contribuer, aux côtés de l’UNESCO, à cet effort international pour une meilleure compréhension dans le monde, la Biennale de l’automne 2001, fit retentir les « Tambours de la Paix. ».

 

Par leur diversité et leur convivialité, toutes les Biennales Internationales de Poésie procèdent du grand dialogue des cultures et si je ne devais retenir qu’une chose de ces rencontres, c’est d’abord, je l’ai dit et je le répète, la somme des travaux réalisés autour de thèmes si riches, si variés et complexes. On peut difficilement avoir aujourd’hui une idée significative de la poésie mondiale depuis les années cinquante du siècle passé, sans consulter les centaines de contributions, témoignages et réflexions, présentées au cours des diverses sessions par des poètes souvent de grande envergure, venus de tous les pays et de tous les horizons. Il s’agit là d’un important travail de recherche qui reste à faire par des universitaires belges et autres.

 

Pendant toute sa période knokkoise jusqu’à ses débuts liégeois, les Biennales bénéficiaient d’une large couverture médiatique, en Belgique. Ses échos parvenaient jusqu’au Figaro et le Monde. Puis nous en sommes arrivés à quémander pour la poésie une place équivalente à une grille de mots croisés.

Alors saluons, cette chère Luc Norin, elle aussi ancienne de Knokke, et, à travers elle, la Libre Belgique, qui ne nous a jamais réduits à ces extrémités.

  

Ne nous méprenons pas. Nous vivons dans le plus prosaïque des mondes. Sachons rime et raison garder.

 

 Longue vie à toi, cher Philippe Jones. Ton verbe et ta prestance nous ont manqué. Je t’emboîte le pas dans la vétérance. Puisses-tu ne jamais m’abandonner.

 

En tant que poète, membre du CA, je l’ai dit, je l’ai écrit à plus d’un responsable politique de ce pays que nous aimons et que nous remercions de nous avoir tant de fois accueillis, et je le redis à cette tribune :

Les Biennales sont mortelles. Si elles venaient à disparaître, un espace de réflexion et de liberté s’estomperait. Ce serait une forêt en moins pour notre oxygène mental et affectif. Ce serait un coup porté à la fraternité du verbe, ce qui arrangerait les affaires de tous les intégrismes. Ce serait aussi un label, une enseigne en moins pour le rayonnement culturel de la Belgique. L’œuvre d’Arthur Haulot mérite de lui survivre, de nous survivre, sur les rivages de la Meuse, la Meuse toujours recommencée.

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NAMUR - Le poète et directeur de la Maison de la poésie Éric Brogniet vient d'être élu à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

Un coup de téléphone, ce lundi matin, lui a annoncé la nouvelle. Les membres de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique ont souhaité qu'Eric Brogniet rejoigne leur prestigieuse assemblée. « Sur le coup, je suis resté un peu "pété" », avoue le poète namurois, par ailleurs directeur de la Maison de la poésie de Namur.

 

S'il ne s'attendait pas à ce coup de fil, Eric Brogniet était tout de même au courant de ce que son nom figurait sur la short-list des académiciens. « On ne pose pas sa candidature pour intégrer l'Académie, on est coopté par ses membres, explique-t-il. Il y a un an environ, on m'avait demandé si j'accepterais cet honneur, le cas échéant. Puis, pendant une année, le black-out, plus aucune nouvelle. Jusqu'à ce lundi matin... » Pour la beauté du geste Né en 1956, Eric Brogniet est le plus jeune élu de l'histoire de l'institution. Il occupera le fauteuil numéro 21, où s'est notamment assis Paul-Henri Spaak. Il succédera à Fernand Verhesen, membre décédé. On ne quitte en effet l'Académie qu'à sa mort... « La tradition veut que le nouveau venu rende un hommage approfondi à la personne à laquelle il succède, commente Eric Brogniet. Je suis bien tombé avec Fernand Verhesen, un poète que j'ai déjà rencontré, dont l'oeuvre est assez différente de la mienne mais qui avait, comme moi au travers de la Maison de la poésie, une démarche liée à la diffusion, au partage de la poésie avec le public. Il a notamment fondé le Journal des poètes, dans les années 30, et lancé la Biennale internationale de poésie de Knokke. » Eric Brogniet siégera donc chaque deuxième samedi du mois au Palais des Académies de Bruxelles, à deux pas du Palais royal. Pour servir la langue et la littérature françaises, mais pas pour l'argent : le titre est purement honorifique, la fonction n'est pas rétribuée. Parmi les missions de l'Académie : la gestion d'un fonds d'aide à la publication de nouveaux auteurs, l'analyse de l'évolution de la langue, la republication de grands écrivains de notre patrimoine...

 

Écouter voler les mouches« Cette nomination, c'est une reconnaissance magnifique d'un parcours intellectuel, créatif et humain,

 

dit Eric Brogniet. J'insiste sur cet aspect humain, car je défends depuis toujours le principe d'une poésie accessible à tous, comme outil de plaisir, et pas réservée à un petit nombre.

 

C'est aussi la reconnaissance d'un dynamisme qui s'est exprimé à Namur, la reconnaissance d'une action culturelle de terrain. C'est le travail de l'équipe de la Maison de la poésie qui est, à travers moi, salué. » Eric Brogniet compte pas s'endormir sur les lauriers fraîchement posés sur sa tête : « Je considère ma nomination comme un challenge, dit le poète Namurois. L'Académie rajeunit ses cadres, elle attend de ses nouveaux membres un certain dynamisme, un engagement de terrain. Je ne compte donc pas m'assoupir dans un fauteuil en écoutant distraitement voler les mouches... »

 

Source: verslavenirnamur Alexandre DEBATTY

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Réveiller l'aurore - par Jacques Demaude - Poésie

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Réveiller l'aurore - par Jacques Demaude

Editions Le Taillis Pré

Poésie

14.5 x 20.5 cm /

ISBN 978-2-874500-60-2

2012

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Poète généreux, ouvert sur le monde, homme de conviction et de combat, Jacques Demaude est une des voix les plus justes et spirituellement exigeantes de notre littérature. « Sa relation au monde s’étend à tout le Vivant, ne séparant jamais l’apparent du non-visible, ni l’homme de son questionnement, ou la nature de son mystère », écrivait à son propos Luc Norin. Poésie initiatique, élégiaque, gnomique sans nul doute, dont la forme a été modelée à la pratique des grands poèmes dramatiques d’un Agrippa d’Aubigné, à la brutalité rimbaldienne et aux aveux bouleversants d’Une saison en enfer, à l’hallucinatoire et ésotérique profération prophétique d’un Trakl, et dont l’éclat lyrique se souvient des expressionnistes allemands. Pour lire cette poésie initiatique dont la forme a l’éclat lapidaire ou haletant des fragments arrachés à la souffrance et à la conscience des limites, il faut mettre beaucoup de silence et n’en jamais oublier l’assise fondatrice basée précisément sur la résilience et les valeurs de la morale, de la justice et de l’espérance.

Éric Brogniet

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