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Publications de Claude HARDENNE (67)

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N A T U R E (à Jacques Prévert)

On sort juste une feuille

Et il se crée un arbre

Et puis son porte-plume

Et on écrit l'oiseau

Quelques mots nébuleux

Qui écrivent le ciel

Puis mélodie en sol

Calligraphiant la terre

Perché sur ton transat

Vague s'écrit la mer

Le temps que s'ancre l'encre

Ton bateau fait escale

 

 

Tes mots à l'infini

Dénoncent l'univers

(inédit)

 

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V E S PE R A L E

12272999661?profile=original(coucher de soleil; aquarelle)

Bien sûr la journée se termine

Et il subsiste un peu de sang

Dans le ciel au soir finissant

Et ces jours creux que tu rumines

 

 

Mais fugitif vers l'horizon

Encore ce bleu d'aquarelle

 

 

Nuit finitude et puis encor

Cette odeur du passé me vient

Comme un rêve dont se souvient

Poignardé de désirs le corps

 

 

Et subsiste encore pourtant

Un peu de ce bleu d'aquarelle

 

 

Comme une faux comme une lance

Fendant encor l'obscurité

Fugitif éclair de clarté

Un rare oiseau soudain s'élance

 

 

Et l'ombre lentement éteint

Ce peu de ce bleu d'aquarelle

 

 

 

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J U S T I C E

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("La sentence", huile sur bois)

Qui dira les poids respectifs

Des deux plateaux de la balance

Lorsque la Justice balance

Entre le libre et le captif

 

 

Lorsqu'elle enlève son sous-tif

Qui dira quel sein entre en danse

Donnant raison à la jactance

Du plaideur le plus incisif

 

 

Noires défroques des acteurs

Et palais en décor de foire

- Peine rendue exécutoire -

 

 

Et sous sa toge rit le diable

Cette fois la Justice instable

A commis encore une erreur

(inédit)

 

 

 

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SAISON DE FLAMME

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                Les premières feuilles jaunes

                        Mon amour

                Frissonnent Le temps détrône

                        L'été lourd

 

O  les rois fainéants de la saison de flamme

Reviennent tout au long des sillons éventrés

Au pas des boeufs fumants attelés à la lame

Qui offre au ciel pâli tout le sang de l'été

Les blancs chemins poudreux jusqu'aux premières pluies

Fuient vers les lointains que les midis déplient

Pour replier trop tôt dans les soirs pénétrants

Les rêves du matin au ciel du jour s'oublient

Et l'on croit voir parfois sur les massifs mourants

Les murs gris d'un château que l'ombre va couvrant

 

Longues nuits sombres nuits brouillards voilant l'espace

Uniforme saison striée de sang noir

Tu frissonnes tu sens la mort la mort qui passe

Mon amour aux yeux d'or qu'auréole le soir

Mon amour mon follet mon léger oiseau tendre

Demain la matinée aura un goût de cendre

Mais moi sur le chemin je t'attendrai venir

Les arbres laisseront la lumière s'épandre

Comme sur un tableau que l'on n'ose vernir

Très pâle Et tu viendras où je devrai finir

 

                Les premières feuilles jaunes

                        Mon amour

                Frissonnent le temps détrône

                        L'été lourd

("Poussière d'âme", éditions Chloé des Lys, 2009)

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SAISON MAUVAISE

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                        Revoici la saison mauvaise

                        Les feuilles craquent sous tes pas

                        Le temps allonge ses compas

                        La cendre recouvre la braise

                        Et nos amours font des faux pas

 

 

                        Des corbeaux griffent en passant

                        Du bout de leurs ailes étranges

                        Un coin de ciel vidé des anges

                        Et s’égaillent en croassant

                        -Pardonnez-moi si je dérange –

 

 

                        C’est la saison nue froide et plate

                        Sur terre tu te sens de trop

                        Tu vas de café en bistrot

                        Dans tous ces lieux où l’on s’éclate

                        Autour du moindre brasero

 

 

                        Le temps allonge ses compas

                        Tes amours sont en quarantaine

                        Dame la Mort met ses mitaines

                        Et, coquette, retend son bas

                        Fausse beauté Croquemitaine

 

 

                        L’été reviendra – certitude

                        Des corps nus au soleil de braise

                        L’été lointain – Allons apaise

                        En toi tous ces flots d’inquiétude

                        Revoici la saison mauvaise

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D' un dessin de Léonard de Vinci...

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Il y a plus ou moins 500 ans, Léonard de Vinci fit ce dessin de "La vierge au chat" qui ne donna jamais un tableau connu à ce jour...

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Me vint l'idée de m'inspirer du dessin pour en faire un tableau tant me paraissait harmonieuse la mise en page... (état de l'esquisse)

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état premier du tableau...

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Etat plus élaboré de "La vierge au chat" en cours de finition...

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C H E V A L I E R E S

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Dans la forêt de pins colonnes d’autre empire

Où l’ombre comme une algue entoure les troncs secs

Quand le silence pur comme un Parthénon grec

Etouffe tout ce qui bruit qui pleure et respire

         Passaient trois cavalières

 

 

Le souffle du vent sur leurs manteaux dépliés

Fait frissonner les chairs si claires de leur corps

Qui sur le rouge sombre apparaissent en or

Parfois un éclair blanc heurte les boucliers

         Et fait luire les heaumes

 

 

L’une blonde - et ses seins que nul métal ne couvre

Font un éclat de chair dans l’ombre des ramures

Contrastant avec les reflets froids de l’armure -

Dans la tapisserie des chênes et des rouvres

         Et d’ombre les forêts

 

 

L’autre penchée vers les lointains horizons

Guette le moindre bruit que le lointain renvoie

De loin en loin dans les clairières et les voies

Quand le soleil n’est plus dans le soir qu’un tison

         Qui s’éteint lentement

 

 

La troisième joyeuse et fantasque luronne

Les cheveux dénoués la lance de travers

Fait des autres on dirait le chemin à l'envers

Redoutant que son rire au lointain ne résonne

         Et d'humeur si folâtre

 

 

Elles sont toutes trois tes soeurs complémentaires

La beauté qui t'attire au soleil de son corps

L'attention qui te garde des méfaits du sort

La fantaisie enfin guillerette lingère

         Des beaux draps de ta vie

 

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ENFANTS DES RUELLES

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Les enfants des ruelles aux plis des cités mornes

Ont dans leurs yeux d'eau pure un reflet argentin

Des soleils clairs et gais qui se lèvent matin

Sur les lacs transparents qu'aucune ombre n'écorne

 

Dans le vent languissant leurs cheveux s'embroussaillent

Il faut les voir courir le long des murs noircis

Ou dans la foule triste avancer indécis

Allumant de leur rire un feu dans la grisaille

 

Elle est triste la Meuse aux dolentes péniches

Et tristes ses remous à l'haleine du vent

Mais ils sont gais les ronds qu'y créent les enfants

Y jetant les cailloux que par terre ils dénichent

 

Un sol, des murs, un ciel; pavés, briques, fumées,

Voilà leur univers avec, de loin en loin,

L'os noir d'un réverbère et, derrière le coin

De la rue, la place aux fontaines grimées

 

De vert-de-gris; de quoi se faire un magnifique

Océan pour bateaux de papier et pour voir

En riant, dans l'eau froide à reflets de miroir,

Serpenter leur visage en grotesques mimiques

 

Les enfants des ruelles jamais ne s'embêtent

Il est tant de couleurs sous la toile au marché!

C'est une forêt vierge où ils aiment marcher

En croquant un fruit mûr que jamais ils n'achètent

 

Et quand il pleut dehors, les enfants des ruelles

Vont jouer à se perdre et à se retrouver

Dans le grand magasin où ils aiment rêver

Devant l'étalage où tant de choses sont belles

 

Ô le grand magasin! Un soleil pour ces mômes!

Il faut voir leur figure éblouie par ce

Qu'ils n'achèteront pas et ils choisissent ceux

Qu'ils préfèrent parmi les jouets, les bonshommes

 

 

De massepain et les clinquantes carabines

-"Dis! si on se payait une glace moka!"

Et ils restent ainsi pleins de rêves jusqu'à

Ce qu'on ferme les portes... Alors ils se débinent

 

Sous leurs vêtements noirs que d'or dans leur pauvre âme!

Aux enfants des ruelles qui rentrent le soir

Et les Marocains qui au café vont s'asseoir

En les voyant se sentent au coeur un peu de flamme

 

Et dans le soir qui tombe et la pluie qui s'écoule

Ils s'inventent encore un jeu, en se hâtant

Car déjà le faubourg, le foyer les attend...

Furtifs ils disparaissent entre deux pans de foule

 

Il y en a partout de ces gamins des rues:

A Liège, à Rotterdam ou à Saint-Pétersbourg!

Mais jamais le ciel noir ni le gris des faubourgs

Ne s'harmoniseront avec l'âme ingénue

 

Que l'on voit palpiter dans les yeux de ces gosses

Etoiles que l'on a fait tomber ici-bas,

Rendant à l'ouvrier cet argent qu'il n'a pas,

Bien plus même! et au soldat l'oubli de l'atroce

 

Les fenêtres toujours sourient quand ils passent

Derrière elles des vieux parfois pleurent un peu,

Se souvenant qu'hier ils étaient tout comme eux:

Enfant de la ruelle ou gosse de l'impasse...

(tableau; Suzanne Valadon)

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L A S E D U C T R I C E

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                La séductrice se déhanche

                        Et penche

                La tête doucement vers toi

 

                Elle a bien sûr les yeux pervenche

                        Et toi

                Tu te sens bête et restes coi

 

                Et le cœur fou la bouche sèche

                        Et rêche

                La gorge où les mots sont taris

 

                Avec ses longs cheveux de mèche

                        Sourit

                Son regard clair que l’or nourrit

 

                Elle sait l’art d’user des hommes

                        En somme

                Et tu te sens à sa merci

 

                Tu serais sa bête de somme

                        Qu’ainsi

                Ton sort semblerait adouci

 

                Mais la séductrice te laisse

                        La laisse

                Par quoi elle t’a asservi

 

                Te serre au cœur et cœur qu’on blesse

                        Survit

                A tout jamais inassouvi

 

 

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L'ECLAIRCIE

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(Les parapluies, huile sur toile)

Tout le jour comme de la dalle d'un caveau

A ruisselé du ciel la bave triste et grise

Tout le jour en remous emportés par la brise

La pluie a ruisselé le long des caniveaux

 

 

Puis fendant le nuage à larges coups de faux

Luisant de perles d'or où l’azur clair s'irise

Le soir baisa les fleurs de sa lèvre indécise

Mais le ciel se ferma et il plut à nouveau

 

 

Ainsi passe le rêve au plus noir de la nuit

Claire brèche dans l'ombre où dansent les ondines

Sur qui la nuit referme aussitôt ses longs plis

 

 

C'est l'arc-en-ciel léger qu'à peine on a le temps

De voir se refléter dans des lacs d'opaline

Car l'ombre dure un siècle et l'éclair un instant

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A N A L P H A B E T E

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J’écris mal

Ce feu de tes yeux en délire

Et cette sueur sous tes bras

Et sur ton corps et cette mousse

Intime et qui me fait vibrer

Je fais ce que je peux

J’écris

 

 

J’écris mal

Nos matins clairs de soubresauts

Sur nos nuits à jeun et ouvertes

Comme tes fruits

Amour splendide et nue offerte

Comme fruit fendu

Défendu

J’écris

 

 

La trace de nos corps comme un signe

Au creux des vives galaxies

Dont ne meurt la lumière

Qu’après des siècles et des siècles

Et dont se rêve la distance

Si proche si lointaine

 

 

Amour murmuré

Amour muré

 

 

J’écris

Tes cris

Mais mal

(inédit)

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D A N A Ë

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Amoureuse amourée elle dort – Son sommeil

Pèse ce qu’une plume à l’aile du vent pèse

Elle dort et c’est comme encor lui qui la baise

Elle dort et son ventre est chaud comme un soleil

  

L’univers autour d’elle est une fleur de braise

Et c’est comme encor lui qui l’embrasse pareil

A la vague roulant large vers son éveil

Au loin – L’aurore intime et blanche enfin l’apaise

  

La ville tout en bas ruisselle de clartés

De cris et de taxis – L’amour en aparté

A l’oreille lui chante un hymne de louange

 

Silence dans la chambre – Elle dort comme un ange

Pressentant qu’entre ses deux genoux écartés

Se coule son Amant Zeus d’or en pluie étrange

("Poussière d'âme", éditions Chloé des Lys, 2009)

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TUTOYER DIEU

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Tutoyer Dieu qu'il soit

En djellabah ou en tunique

Qu'il soit multiple ou bien unique

En pauvre ou en habits de soie

 

Tutoyer Dieu mon autre

Oser dire et penser cela

Comme frappé par un éclat

De ceux qui firent les apôtres

 

Laisser là toute gloire

Factice et ces "Vous" respectueux

Se croire enfin l'égal des dieux

A l'image de Lui se croire

Laisser là toute guerre

Sainte au diable et aux conards

Qui prétendent en faire un art

Ou l'accès aux vierges pubères

 

 

Tutoyer Dieu Laisser

Tant les Jihad que les croisades

S'entr'étriper  pour la façade

Par tant de morts à entasser

 

 

Tutoyer Dieu Passer

Des "Gott mitt uns!" aux mots "Je t'aime"

"Allah Akhbar?" Mais non! le thème

N'est pas tuer mais s'embrasser

 

 

Tutoyer Dieu

 

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LA NUIT ETOILEE

12272877869?profile=originalJ’avais courbé le front sous le feu d’Aïthra
Plus vide qu’un pantin abandonné des songes
Je savais la sagesse immense et le mensonge
L’éclair faux des rubis dont se pare Mithra



L’horizon qu’un titan foudroyé me montra
Grillait carcasse pourpre au soleil qui s’allonge
Les castels sidéraux que l’or des lacs prolonge
M’ouvraient leur portail noir couvert de sombre drap



L’eau morte reflétait la lune en décroissance
Le manteau de la Nuit portait l’or des absences
A jamais et le sol saignait noir sous mes pas



C’était un crépuscule aux lueurs de trépas
Villes croulantes, Feux, Cris sourds, Corps qu’on abat
L’univers étendait devant moi son silence

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D I G U E

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(mer du Nors, huile sur panneau)

 

Parfois parmi le flot des estivants poussifs

Qui se traînent rêvant au bock du soir, pensifs

Comme singes savants, je crois te voir, ma belle,

Parfois tes cheveux d’or que la brise entremêle

Viennent danser, danser dans l’air calme du soir…

Vite je te prépare un mot gentil : « Bonsoir… »

Hélas les blonds cheveux ne cachent sous leurs larmes

Qu’une face terrible et rouge de gendarme

Ou qu’une pâte informe où s’enlisent les yeux

Et je repars plus seul encore sous les cieux

 

 

D’autres fois ton sourire éclot sur d’autres lèvres

Presqu’aussi belles presque œuvre du même orfèvre

Mais la figure est ronde ou longue comme un i

Que faire d’autre que repartir vers la nuit ?

Parfois encor tes yeux brodent leur ciselure

- Sourires infinis de grisantes brûlures –

Mais le corps est d’une autre et les cheveux sont noirs

Et je m’en vais un peu plus loin dans l’air du soir

 

 

Puis dans la chaleur lourde du jour qui vacille

Et transforme la foule en ombres qui oscillent

L’une sur l’autre ainsi que d’informes ballots

Tu surgis brusquement : ton corps dans un halo

De lumière indécise est, sous le ciel limpide,

Comme sous un fronton une caryatide

Aux lignes pures, longues… Hélàs ce n’est pas toi

De plus belle le vent rit de me voir pantois

 

 

Et la foule roulant sa molle indifférence

Traîne sa majesté emplie d’odeurs rances

Me bousculant du coude – Ah ! Etre seul c’est dur

Lorsqu’un couple vous frôle encor jeune ou bien mûr

Et je m’en vais roulant, moi, des pensers bien sombres

Seul – tandis que l’orchestre étourdissant, à l’ombre

Du kiosque se met à jouer un vieil air

Ah ! si je t’avais toi, toi et ton rire clair !

 

Partout où je te cherche il n’y a que l’absence

Et, pour mieux me narguer, de pâles ressemblances

De toi. On dirait que le hasard a tenté

De recréer cent fois ton unique beauté

Sans réussir jamais… Ah ! peut-être pourrais-je

Prendre à l’une les yeux, à l’autre un sein de neige

Arracher les cheveux à une autre et ainsi

En recousant le tout à faire comme si

Je t’avais toi enfin sous mes lèvres ma mie…

Mais non ! A ce fantoche il manquerait la vie

Et… je ne sais pas coudre… Et puis on me prendrait

Pour un vil assassin. Peut-être on me pendrait…

 

 

Mieux vaudrait m’aveugler et demander au vin

Ces étranges vapeurs qui flottent aux confins

Du réel et du rêve, indécises, feutrées.

Mieux vaudrait fuir en de très lointaines contrées

Où le ciel n’aurait pas nimbé d’or tes cheveux

Mieux vaudrait assouvir tout ce que ma chair veut

Dans d’autres bras de femme et mêler ma détresse

Au bleu-vert d’autres yeux, la noyer dans l’ivresse,

T’oublier en un mot, mais le pourrais-je un jour ?

 

 

Je pourrais, esprit fort, dédaigneux de l’amour,

Accomplir une tâche imbécile et sublime

Et me tailler un nom à force coups de lime.

Je pourrais, lourd poids mort, me laisser traîner par

Les jours qui vont, banals, au fil des faire-part

M’abrutir corps et âme à des tâches mesquines.

La fleur ne peut lorsque l’abeille la taquine

Feindre de l’ignorer. Toujours il y aura

Cette image de toi, l’empreinte de tes bras

Si légère et, pourtant, lourde sur mon épaule

Au point que, dût mon cœur geler plus que le pôle,

Tu seras toujours flamme au flanc lisse du bloc…

 

 

Oh ! je sais ! il en est qui disent que le choc

S’oublie et que l’écho, même l’écho, s’efface

Qu’à tout mal l’habitude exige qu’on se fasse.

Qu’importe tout cela ! A présent tu es loin :

L’un après l’autre les jours traînent leur déclin.

Tu es bien loin là-bas, effacée, confuse,

Voilée du brouillard très délicat qui fuse

De la terre alourdie et mordue par l’eau.

Peut-être rêves-tu face au fleuve falot

Qui se dérobe, lent, et traîne ses lessives

Mortes… Peut-être aussi effeuilles-tu pensive

Les roses du bonheur… Alors je me ferai

Très, très insignifiant et je disparaîtrai

Et tu ne sauras pas que je t’avais aimée…

  

Ô dans le ciel d’hiver les très lentes fumées !

(inédit)

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LE PARFUM

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Comme une odeur de femme

Hantant toutes tes rues

Un parfum haut de gamme

Si subtil qu’il remue

Les fibres de ton âme

 

 

Passent des silhouettes

Fines tanguant dans l’ombre

Féminines fluettes

Tu n’en connais le nombre

Et pourtant tu t’entêtes

 

 

A chercher parmi elles

La seule vraie la Femme

Dont les yeux étincellent

A t’électriser l’âme

Tant que tu en chancelles

 

 

Ce rêve qui t’enflamme

N’est que Son ombre nue

Battant comme oriflamme

Et en toi s’insinue

Juste une odeur de femme

 

 

 

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H I V E R N A L E

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Et la neige à nouveau sur les villes flamandes

Dont les canaux fuyants se perdent dans le noir

Interdit de songer au-delà de l’aimable

- O l’ardeur des vitraux dans tes yeux en amande ! –

 

 

Fourrure col de martre à tes seins étonnants

Et le sel de la mer qui s’enlise et qui vague

Et se mêle aux cheveux de la terre ma douce

Aurait-on raccourci la splendeur des terroirs ?

 

              

La chair évangélique a croisé la carriole

Où turbulent sans fin nos amours à tout va

Cathédrales sonnez aux canaux qui se gèlent

Sur la plaine là-bas vont viennent les corbeaux

 

 

Je ramène le flux des nuits sentimentales

Au plein jour balayé par l’écorce des vents

Contraires tour à tour et novices de l’âme

Les révoltes au loin soulèvent l’horizon

 

 

Viens là figure Mère et racinée à l’âme

Immobiles Passés au tout présent se fondent

Grincent à qui mieux mieux les charnières du temps

Et se ferme le jour au noir définitif

 

 

 (inédit)

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EN MEMOIRE...

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Beaucoup que j’ai connus ne sont plus de ce monde

Le vaisseau terre Espace Et la comète blonde

Tournent toujours sans eux l’impassible ballet

Personne ne comprend d’où vient où va la ronde

Et eux dorment sans rêve en leurs sombres palais

 

 

 

Vous n’êtes pas venus des grands livres d’Histoire

Vous tous venus à moi du fond de la mémoire

Du fond de cette eau trouble où gît le souvenir

Mais des petits métiers des pauvres mots sans gloire

Du quotidien rivé au tout proche avenir

 

 

 

O ma maman perdue aux sables du rivage

Quelque part dans ce Nord livré aux vents sauvages

Si loin si loin déjà et du tendre et du clair

De mon enfance nue Et ce temps qui ravage

Tes yeux de noir velours Amour fragile éclair

 

 

 

La vague bat toujours ce noir embarcadère

Comète blonde Espace Vaisseau fou la terre

O vous tous qui dormez de vos rêves absents

Souvenez-vous de nous les vivants délétères

De la nuit de velours à l’aurore de sang    

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