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journal de bord, mardi 15 mars 2011

 « Est-il possible de rester à l’intérieur par une chaleur pareille ? », aurait dit, en s’énervant, en soupirant, ma mère, y a une paire d’années.

 

J’adhère à cette idée. Profondément.

 

« Est-il possible de rester à l’intérieur par une chaleur pareille ? »

 

Je mets juste une nuance.

 

L’envie de sortir ou de rester à l’intérieur, qu’on soit gamin ou plus âgé, dépend de l’état d’esprit, des envies du moment, des dispositions … respiratoires parfois, plutôt que du temps qu’il fait dehors.

 

Passons.

 

Aujourd’hui, le soleil est de la partie. Depuis les plus p’tites heures matinales.

 

Je m’étais fixé un objectif, pour ce jour béni, ce mardi tout ensoleillé : poursuivre, à mon échelle, les chemins de Compostelle. Filer jusque Dinant, poursuivre ensuite jusqu’Hastière. Oui, c’était faisable.

 

Mais …

 

Les journées ont beau s’allonger (nous sommes en mars), je restais (et reste) sceptique. Avant d’atteindre Hastière, on passe par Falmagne, Falmignoul, on bifurque entre temps vers des forêts … A quelle heure aurais-je encore eu un bus, en pleine escapade (ou en pleine escalade) pour réintégrer la gare de Dinant, d’où le dernier train pour Bruxelles, si mes souv’nirs sont exacts, s’envole avant vingt-deux heures ?

 

D’accord, d’accord …

Ca reste faisable, oui, en jonglant sur les lignes de train, les lignes de bus (allers-retours), si on se lève tôt.

 

Une alternative parallèle …

 

Il me restait, entre Ittre et Nivelles, un tronçon que j’avais décidé de reparcourir.

 

Cette seconde solution me paraissait final’ment plus raisonnable, plus réaliste. Entre Ittre et Nivelles, y avait à peine cinq ou six kilomètres. Je pouvais même encore quitter mon flat, afin de me mettre en route, sur le coup d’une heure de l’après-midi. Après tout, y aura toujours avril (où les journées s’allongent encore, où j’aurai droit à ma semaine de congé, de 4/5ème, ) pour m’en remettre au premier trajet  (et même, dans ce cas, dépasser Hastière sans encombres).

 

Seize heures quinze.

 

Je suis à Nivelles.

 

J’ai marché depuis Ittre, comme je me le suis promis.

 

L’état d’essoufflement, qui s’abat sur moi depuis sûr’ment quinze jours, ne m’a pas quitté sur le ch’min de Saint-Jacques. Faut dire : à Ittre, déjà, quand j’ai pris l’départ, la rue Baudemont montait, montait, montait. Etais-je vraiment à ma place, sur la route, aujourd’hui ?

 

Symboliqu’ment, raisonnablement …

 

Je suis content de moi, oui. Je me suis dépassé, oui. Je me suis créé un espace, une journée de voyage, d’errance, comme je les aime, oui.

 

Mais à quel prix ? Je me pose quand même la question, oui.

 

Faut dire qu’hier … par souci de me retrouver, de prendre soin de moi …

 

Je me suis contenté de paillasser jusque dix heures, de passer ensuite un p’tit temps sur l’ordi, de sortir pour me remplir le coffre, de grimper deux rues (en cahotant, quand même) pour aller m’asseoir à une terrasse, passer ensuite à un « point post » local pour y effectuer trois vir’ments, rentrer ensuite à la maison (complèt’ment fourbu), m’étendre sur le pieu à nouveau et redémarrer le cycle ensuite.

 

J’ai même eu le réflexe premier, en sortant, de prendre ma guitare et mon ukulélé sur le dos, en me disant : « J’irais bien chanter au métro ». Hélas, déjà, en grimpant l’av’nue des Celtes, je suffoquais à nouveau, et le poids des deux instruments sur mon dos n’arrangeait rien.

 

J’ai bien vécu cette nouvelle organisation de vie, soyons honnêtes. Je me suis surtout arrangé pour voyager, du mieux que je pouvais, dans toutes ces … banalités qui n’en sont pas.

 

Ceci dit, en fin de journée …

 

Je me voyais quand même mal répéter, le jour suivant, le(s) même(s) scénarios. Peur de la routine ? Peur du vide ?

 

Je me suis donc arrangé, donc, pour concevoir ma journée d’aujourd’hui … autrement.

 

Symboliqu’ment, idéologiqu’ment, analytiqu’ment, scientifiqu’ment, objectiv’ment …

 

J’ai réussi mon pari, mon enjeu.

 

Concrèt’ment …

 

Après avoir marché, marché, marché, escamoté une route pour en emprunter une autre (avant de réintégrer la bonne route), brassé des paysages, croisé un cheval noir devant une espèce de ranch désaffecté, croisé une chapelle dont la croix sur le clocher semblait remarquablement dessinée, envoyé (en bout d’course, en toute gratuité) un SMS à une amie (qui ne me répondra sans doute pas), mon cœur capote, hurle toujours.

 

Un chien, furieux, laid comme tout (un boxer ?) et attendrissant malgré tout, a, à trois reprises (le temps de contourner, sur une route en lacets, la maison où son maître habitait) couru, bondi vers moi comme le pire des assaillants et s’est arrêté pile poil devant moi … sans rien me faire. J’avoue n’avoir pas eu « trop » peur.

 

Dix-sept heures passé.

 

Tiens ! Un passage à niveau, à deux pas, lève sans doute ses barrières.

 

Jusqu’où ma peur du vide me mène(ra)-t-elle, encore ?

 

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le train me donne déjà un aperçu, avant d'arriver à Ittre

 

 

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ami, t'ai-je volé un regard ?

 

 

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Ittre, rue Baudemont ... maison de maître ?

 

 

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Croix de Lorraine ?

 

 

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amies de rencontre

 

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